Le « Je » de Chloé Delaume est-il un autre ? Il y a en tout cas quelque chose de résolument actuel, dans ce petit roman... Une sorte de froideur et de chaleur mélangées, comme des couleurs que l'on tourne avant de peindre ; comme si la mélancolie prenait parfois le pas sur la réalité, aussi. Et puis, il y a cette transgression des genres et des codes : Une femme avec personne dedans raconterait presque la quête de soi quand on commence à ne plus trop y croire...
Lucia Etxebarria, auteur espagnole multiprimée en son pays et dont les ouvrages se vendent par milliers d'exemplaires à l'étranger, vient d'annoncer qu'elle renoncerait à l'écriture pour protester contre le piratage en perpétuelle augmentation de ses oeuvres. Constatant que le nombre d'exemplaires de ses livres téléchargés illégalement dépassaient le nombre de ceux effectivement vendus, elle a déclaré qu'elle allait se mettre en quête d'un nouveau travail. Une façon d'attirer l'attention sur l'inaction du gouvernement espagnol qui tarde à légiférer sur la question du piratage des oeuvres sur Internet. Une initiative qui fait toutefois grincer des dents nombre d'écrivains moins renommés et moins bien dotés financièrement, trouvant indécente une telle déclaration de la part de la récipiendaire du prix Planeta en 2004 (doté de 400.000 Euros) et du prix Nadal (doté de 200.000 Euros. L'une d'entre elles, Kelly Sanchez, rappelle que la littérature n'est pas une entreprise à but lucratif mais une passion et estime que si Lucia Etxebarria avait une réelle vocation elle n'arrêterait pas d'écrire...
Source: The Guardian
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