Avant le marathon de remise des prix de novembre bien germanopratins, le plus universel Prix Nobel de littérature a récompensé cette année la romancière allemande d’origine roumaine Herta Müller, pour, entre autres, son aptitude à donner "une image de la vie quotidienne dans une dictature pétrifiée" et à peindre "le paysage des dépossédés". Herta Müller a en effet subi la dictature de Ceausescu. Ayant refusé de collaborer avec sa police politique secrète, elle a vécu dans la peur permanente avant de s’exiler en Allemagne en 1987. Son expérience roumaine demeure la matière centrale de sa littérature.
Seuls trois de ses livres ont à ce jour été traduits en français : L’homme est un grand faisan sur terre (Maren Sell, 1988), Le renard était déjà le chasseur (Seuil, 1997) et La convocation (Métailié, 2001). Son dernier livre, paru en août dernier en Allemagne, paraîtra fin 2010 aux éditions Gallimard qui en avaient acquis les droits trois semaines avant l’annonce du Prix par l’académie suédoise.

L'écrivain romand Jacques Chessex est mort brusquement le 9 octobre alors qu'il participait à une conférence dédiée à l'un de ses premiers écrits, La confession du pasteur Burg. Né en mars 1934, il a consacré sa vie à l'écriture de romans (où les thèmes de la culpabilité et de la chair sont particulièrement présents), de nouvelles et de poésie, mais aussi à la peinture. Vivant à distance du milieu littéraire français, il y participait pourtant pleinement. Il fut ainsi le premier écrivain suisse à obtenir le Prix Goncourt, en 1973, pour L'Ogre. Il était également membre du jury de certains prix littéraires, dont le Prix Medicis depuis 1996. Son ultime roman, Le dernier crâne de M. Sade, paraîtra en janvier 2010 aux éditions Grasset, qui ont publié la plus grande partie de son oeuvre.

Plus que quelques jours avant la révélation du lauréat du prix Renaudot 2009, le 2 novembre, en même temps que le Goncourt.

Les concurrents restant pour ce Prix sont:

Pour les romanciers: Jean-Marc Parisis pour Les aimants (Stock), Marie-Hélène Lafon pour L'annonce (Buchet-Chastel), Alain Blottière pour Le tombeau de Tommy (Gallimard), Vincent Message pour Les veilleurs (Seuil) et Frédéric Beigbeder pour Un roman français (Grasset).

Dans la catégorie "essais", ils sont trois: Jérôme Garcin pour Les livres ont un visage (Mercure de France), Gabriel Matzneff pour Carnets noirs: 2007-2008 (Léo Scheer) et Daniel Cordier pour Alias Caracalla (Gallimard)

Simon Liberati est le nouveau prix de Flore pour son livre L'Hyper Justine chez Flammarion. Le prix littéraire, créé, entre autre, par l'écrivain Frédéric Beigbeder en 1994, récompense son lauréat d'un chèque de 6150 euros ainsi que d'un verre par jour pendant un an de Pouilly Fumé. Santé.

Les prix littéraires, spécialité bien française, ne sont pas l'apanage des journalistes en vogue et autres éditeurs reconnus. Moins suspects de copinage, les prix des lecteurs se multiplient. Le 22 mars, c'était au tour des libraires de distinguer le roman français de l'année. Organisé à l'initiative de la Fédération française des syndicats de libraires, le prix des libraires 2010 a été ainsi été attribué à Laurent Mauvignier pour Des hommes (Minuit). Il l'a emporté devant Les sentinelles de Bruno Tessarech (Grasset) et Miel et vin de Myriam Chirousse (Buchet-Chastel).