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Schuhl et le Goncourt La remise du Goncourt n'a pas �t� l'occasion d'une grande surprise : qu'
Ingrid Caven l'ait emport�, � 4 voix contre 3 (pour Allah n'est pas oblig�), �tait attendu dans les milieux litt�raires. Ce qui est surprenant en revanche et lorsque l'on y regarde de plus pr�s, c'est le parcours
de Jean-Jacques Schuhl : un avant-gardiste n'ayant cependant rien publi� depuis 1976. Ingrid Caven, cette fresque aux touches l�g�res et biographiques des ann�es 70, est son 3e roman apr�s Rose Poussi�re et
T�lex n�1.
Schuhl trace ici un portrait de la grande artiste allemande devenue sa compagne
apr�s leur rencontre sur le tournage de Mes petites amoureuses. Auteur myst�rieux, en marge de la sc�ne litt�raire bruyante d'aujourd'hui : mais pourquoi lui ? Pourquoi cet auteur, qui s'il n'�tait pas oubli� de tous,
agissait comme s'il avait souhait� l'�tre ? " Le choix de la qualit� " selon Michel Tournier, jur�. Le prix Goncourt ne serait donc plus tout � fait ce couronnement commercial qu'on le soup�onnait d'�tre
devenu ? Il suffit pour cela de se ramener 1 an en arri�re.
Echenoz, avec Je m'en vais : une r�compense qui d�montrait un v�ritable choix litt�raire malgr� la position de l'auteur, en d�calage avec
les " tendances " reconnues. Un choix effectu� ind�pendamment de la couverture m�diatique ou des retentissements commerciaux qui tendaient � faire la qualit� des ouvrages et non � en constituer l'aboutissement logique
. C'est un fait : les membres du jury estiment qu'Ingrid Caven est un ouvrage " difficile ", voire r�serv� � une �lite, et dont il ne faut pas se faire d'illusions en terme de ventes. Mais celui qui
m�ritait r�compense, et qui l'a donc obtenue. Jess L. Nelson |
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