De la plume à l'écran

Enquêtes
On le sait désormais, littérature et cinéma font bon ménage. Leurs mariages furent nombreux ces deux derniers mois.
Début février, Cold Mountain ouvrait le bal, réalisé par un Anthony Minguella qu'on avait connu plus inspiré au temps du Patient anglais. Têtes d'affiche, décors somptueux, reconstitution fidèle de la guerre de Sécession, assurément du grand spectacle, manquant hélas de souffle. Si vous avez raté le film, vous pourrez toujours vous rattraper en lisant la fresque éponyme de Charles Frazier, disponible aux éditions Calmann-Levy.
Sortis le même jour et également attendus, Blueberry (très librement inspiré de la BD de Moebus chez Dargaud) et Podium, porté à l'écran par son auteur, Yann Moix (Gallimard), se livraient un combat de titans pour arracher la meilleure fréquentation en salles. Une lutte largement remportée par l'increvable Benoît Poolvoerde, irrésistible en apprenti Claude François. Ceux qui ont du mal avec le revival Clo-Clo auront peut-être préféré le délire chamaniste de Jan Kounen, lequel, s'il confirme sa qualité de faiseur d'images, nous laisse néanmoins à la porte de son « expérience secrète ».
Plus confidentiel mais d'excellente facture, Feux rouges, le troisième film de Cédric Kahn surprend et enchante. Cette adaptation réussie de Simenon commence par un banal départ en vacances qui va lentement virer au cauchemar. Porté par un Jean-Pierre Daroussin toujours impeccable, ce film angoissant qui tient à la fois du huis-clos et du road-movie est à voir absolument.
Nous n'oublierons pas Tim Burton qui signait son grand retour avec Big Fish, au scénario tiré d'un roman de Daniel Wallace (éditions Autrement). Assurément, le réalisateur a mûri : étrange et magie sont toujours les clés de voûte de son univers mais le côté sombre qu'il affectionnait jusqu'alors s'est effacé au profit d'une analyse humaine plus profonde. Et on se laisse entraîner par cette mise en image d'un séduisant dicton : « si le rêve vaut mieux que la réalité, ne conserve que le rêve »...
Enfin, depuis le 25 mars, Immortel (ad vitam), film tiré de la BD La Trilogie de Nikopol (Les Humanoïdes Associés) et réalisé par son célèbre dessinateur Bilal, est sur les écrans. Reconstitution attentive d'un bel univers fantastique et acteurs attachants - surprenante Linda Hardy - masqueront les faiblesses d'un scénario à la trame un peu trop légère. Les fanatiques risquent la déception, les amateurs de science-fiction ou les curieux passeront un bon moment.
Après les images à lire, n'oubliez donc pas les images à voir, elles peuvent réserver de belles surprises...

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Last modified onmardi, 26 mai 2009 23:28 Read 1752 times