#101 - Du 25 juillet au 20 ao�t 2007

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Exclusif ! Emmanuelle Gaume se met � nu


Journaliste, productrice... RDRG, Exclusif... Nulle Part Ailleurs, Radio Classique, Emmanuel Gaume a l'habitude de d�barquer l� o� on ne l'attend pas. Cette fois elle p�n�tre le monde de l'�dition avec un premier roman surprenant D�shabille toi !. De l'art de se d�shabiller � celui d'aimer, la marche est haute... Entretien


Comment se d�roule la sortie du livre ?

Extr�mement bien. Les retours de lecteurs sont tr�s encourageants. Et puis il y a la t�l�vision. Elle a un pouvoir �norme sur la promotion des livres. Depuis mon passage dans l'�mission de Cauet sur TF1 et Fun Radio, je suis pass� de quelques visites par jour � plus de 3500/ jour. La t�l�vision a des r�percussions incroyables.

Vous arrivez avec un premier roman l� o� on ne vous attendait pas...

Depuis que je travaille, je vais toujours l� o� on ne m'attend pas. J'ai r�alis� qu'il fallait que j'en fasse ma marque. Tr�s longtemps, le regard des autres m'a g�n�. Du genre "comment peux-tu animer Exclusif et en m�me temps organiser des concerts jeunes publics avec
l'orchestre national de Lyon ? ! " On peut �tre pluridisciplinaire, c'est m�me une chance. On peut s'�panouir dans plusieurs formes.
Au cours de ma formation, j'ai fait le conservatoire de danse classique, j'ai fait les beaux arts, en sculpture et arts plastiques�
et j'ai fait une hypokh�gne. On peut donc faire des �tudes, de la danse plus de dix heures par jour et s'�clater devant la Fureur le samedi avec des copains. Finalement il y a une logique. Pour l'�criture c'est pareil.

Alors comment vous �tes-vous mise � �crire ?

Quand j'�tais plus jeune, tous les mercredi, j'allais � la biblioth�que municipale d'Annecy dans des ateliers d'�criture pour enfants. Ca commence par des petits po�mes pour la famille, puis c'est au tour du journal intime. Apr�s il y a tout ce qui touche � l'�criture dans la vie, les lettres d'amour�On communique beaucoup par l'�crit jusqu'� MSN et les SMS. J'ai une passion pour l'�criture depuis toujours, je lis comme une folle depuis que je suis enfant. D'ailleurs dans le livre il a certaines r�f�rences. Le personnage dit � un moment que son petit fr�re l'appelle Anto, elle est comme une anthologie. Si j'ai quelques points commun avec l'h�ro�ne du livre c'est bien celui-l�. Ma t�te est remplie de po�mes, de
textes que j'ai naturellement appris par c�ur parce que l'�criture de grands �crivains me fascinait. Tout �a fait parti de ma culture.

Est-ce que vous avez couv� le livre pendant longtemps ?

Non pas du tout. Le d�clic est venu avec l'arr�t de la t�l�vision. Je me suis arr�t� de travailler � l'arriv�e de ma petite fille et puis comme je ne pouvais pas rester inactive, j'en suis venu � l'�criture. La chose la plus facile � faire depuis chez soi. Je l'ai donc �crit tr�s vite � c�t� de ma fille. Le livre m'a pris une ann�e.

Quelle est la part de biographie et celle de fiction ? Comme l'h�ro�ne, vous avez fait des arts plastiques�

C'est une pure fiction avec �videmment des clins d'oeil � la r�alit� comme la musique classique etc. Le fait qu'elle soit sculpteur est important, parce qu'elle a besoin de travailler en 3 D. Comme elle a un rapport sensuel au monde. La terre, c'est avec les
mains, le corps. La base c'est le modelage. Le peintre lui passe par un outil� Elle avait besoin d'avoir une relation fusionnelle avec ses travaux. Elle passe ses mains sur les corps comme s'ils �taient r�els. Par rapport au sujet, tout cela s'est impos� � moi. Je trouve que c'est important l'imaginaire. Le roman est une composition. Quand on �crit, on est � la fois auteur, metteur en sc�ne, com�dien. Ce n'est pas un souci pour moi de travailler l'imaginaire et d�gager des fantasmes, de l'�rotisme. Je suis incapable d'�crire sur le r�el.
Il faut tordre la r�alit� avec des couleurs. �a peut �tre d�primant d'�crire un livre, comme celui-ci, sur l'incapacit� d'aimer pour diff�rentes raisons. Pourtant il faut transformer, comme le sculpteur, y introduire le d�sir. Elle n'est pas d�primante car elle est en permanence en qu�te de d�sirs. Elle fait quelque chose de sa vie.

Est-ce que vous saviez o� l'histoire allait vous mener ou vous �tes-vous laiss�e porter par l'h�ro�ne ?

J'avais commenc� � �crire un texte qui s'appelait Mon voisin s'appelle Platon. Platon, c'�tait mon voisin de pallier. Quand je suis arriv�e � Paris, j'ai v�cu six ans dans une chambre de bonne. Un jour il est tomb� et je l'ai soign�. Il avait un Alzheimer et tenait
un discours tr�s incoh�rent. Si bien que je ne savais rien de sa r�alit�. Et pourtant j'ai v�cu six ans � c�t� de lui. Et puis ce Platon est mort. J'ai alors re�u une lettre des h�pitaux de Paris. J'ai compris ce jour l� que cet homme �tait seul. Je me suis dit que j'allais �crire un livre o� j'essaierai de recomposer sa vie. Je trouvais tellement angoissant de le voir mourir dans l'indiff�rence, de ne rien savoir de sa vie. Je voulais le faire exister � travers un livre. C'est cette exp�rience l� qui m'a conduite � transformer la r�alit� et faire D�shabille toi !

Propos recueillis par Charles Patin O'Coohoon


 
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