Mais que reproche Scarlett Johansson à Grégoire Delacourt?
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En février 2012, Grégoire Delacourt publiait La liste de mes envies, qui allait devenir un best-seller des mois durant. Depuis quelques semaines, son nouveau roman - La première chose que l'on regarde - occupe les rayons et les tables des libraires. Il n'est pas passé inaperçu aux yeux des lecteurs - les ventes frôlent déjà les 100.000 exemplaires - ni à ceux de Scarlett Johansson, dont le nom apparaît dans les premières pages et qui vient d'assigner en justice les éditions Lattès pour violation et exploitation frauduleuse des droits de la personnalité. Elle réclame un peu plus de 50 000 euros en préjudice et réparation. A cela s'ajoute le souhait de ses avocats ses avocats de faire interdire toute adaptation cinématographique ainsi que la traduction de l'ouvrage à l'étranger. La raison de leur courroux? Dans son nouveau livre, Delacourt met en scène un garagiste picard qui ouvre un soir la porte à Scarlett Johansson... Ou plutôt à son sosie, puisque la jeune femme en question partage tout des atouts physiques de la star mais est aussi française que son voisin. Une référence en forme d'hommage qui se transforme en diffamation...
L'auteur, qui espérait un jour pouvoir rencontrer l'actrice pour lui parler de son livre... voire même lui proposer d'incarner le personnage à l'écran, se dit interloqué et peiné. Il espère un compromis rapide qui mette un terme à cette incompréhension.
Quelle que soit la qualité littéraire de l'ouvrage en question, cette affaire témoigne du dangereux penchant à la judiciarisation croissante du milieu éditorial, risquant plus que jamais de menacer la créativité, restreindre l'imaginaire et développer l'autocensure. Il est temps de raison garder.