Les dessous du livre : Guillaume Robert, accompagnauteur
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Comment devient-on éditeur ?
En vérité, on ne devient pas éditeur. C’est un auteur et un texte qui font de vous un éditeur. Bien sûr, il y a des formations, des cursus, le parcours du combattant des stages, mais c’est sur le terrain que l’on apprend, c’est en publiant que l’on devient éditeur.
Comment avez-vous fait pour faire venir vos premiers auteurs ?
Un jour, un petit prince blond a croisé ma route. Il avait vingt-et-un ans, moi vingt-six. Et le soir de mes trente ans, il m’a offert le Prix Interallié. C’est bien plus original qu’un stylo-plume et surtout une jolie histoire d’amitié et de fidélité.
Votre talent dans la découverte de nouveaux auteurs (Florian Zeller...) est réputé. Quel est votre secret ?
Merci pour cette question qui me fait rougir. Mais, je ne pense pas détenir un secret. Si je possède une qualité, c’est peut-être d’être à l’écoute…
En tant que « grande » maison que pensez-vous du paysage éditorial actuel ?
Je ne suis pas une « grande » maison, je suis un des éditeurs d’une maison qui à travers sa longue histoire a toujours fait preuve d’éclectisme et d’une grande curiosité pour faire découvrir des textes à des lecteurs aux goûts et aux profils très différents. Dès lors, par sa diversité, par le dynamisme de ces « petites » maisons, par le courage de certaines « grandes » maisons qui n’hésitent pas à encore prendre des risques, je trouve le paysage éditorial français plutôt intéressant. C’est aux lecteurs d’être curieux et de ne pas tous acheter le Da Vinci Code.
Combien de livres publiez-vous pour cette rentrée ?
Cette année, je propose aux lecteurs deux romans. Depuis fin août, le quatrième roman de David Foenkinos, En cas de bonheur. Un auteur dont j’aime particulièrement l’écriture et l’univers, à la fois burlesque et cinématographique. Un roman d’amour que Truffaut aurait pu adapter au cinéma… Et, le 23 septembre, un roman de la chanteuse Brigitte Fontaine, La Bête curieuse. Un texte baroque et poétique où la diva réunie tous les temps et tous les univers. À découvrir…
Et dans l’année ?
Personnellement, je publie environ six romans par an, pour que chaque auteur trouve son espace vital. Je suis un accompagnateur de livres. Il me faut donc du temps et toujours veiller à ne pas trop publier.
Quel regard portez-vous sur la rentrée littéraire ?
Sincèrement, je n’ai rien contre ce folklore plutôt sympathique. Même si je préférerais que l’on parle plus des livres tout au long de l’année.
De quelle manière participez-vous à la grande messe ?
Chaque rentrée, je participe modestement à ce « Festival de Cannes » des livres en publiant des textes et des auteurs que j’aime, en mouillant ma chemise, en passant des heures au téléphone ou au café pour rassurer des auteurs un peu angoissés, en allant dans les salons du livre en province à la rencontre des lecteurs…
Je suppose que vous avez lu des nouveautés de cette rentrée : vous avez repéré des livres ?
D’abord intrigué par le titre, j’ai passé un délicieux moment avec Thomas Lélu et son Je m’appelle Jeanne Mass, aux éditions Léo Scheer. Dans ce roman loufoque, tout est possible… Comme l’assassinat du patron du Coconut Café par deux ours roses. Tout un programme.
Y a-t-il des romans qui vous ont particulièrement touchés ?
Surtout, Le Livre pour enfants de Christophe Honoré, aux éditions de l’Olivier. Depuis L’Infamille, son premier roman, en passant par La Douceur et Scarborough, je suis un inconditionnel de cet auteur dont, à mon sens, on ne parle jamais assez. Dans ce texte, sombre et adolescent, il réinvente l’autofiction pour lui redonner ses lettres de noblesse. Un des meilleurs livres de la rentrée !
Charles Patin_O_Coohoon
Guillaume Robert
Ed.
0 p / 0 €
ISBN:
En vérité, on ne devient pas éditeur. C’est un auteur et un texte qui font de vous un éditeur. Bien sûr, il y a des formations, des cursus, le parcours du combattant des stages, mais c’est sur le terrain que l’on apprend, c’est en publiant que l’on devient éditeur.
Comment avez-vous fait pour faire venir vos premiers auteurs ?
Un jour, un petit prince blond a croisé ma route. Il avait vingt-et-un ans, moi vingt-six. Et le soir de mes trente ans, il m’a offert le Prix Interallié. C’est bien plus original qu’un stylo-plume et surtout une jolie histoire d’amitié et de fidélité.
Votre talent dans la découverte de nouveaux auteurs (Florian Zeller...) est réputé. Quel est votre secret ?
Merci pour cette question qui me fait rougir. Mais, je ne pense pas détenir un secret. Si je possède une qualité, c’est peut-être d’être à l’écoute…
En tant que « grande » maison que pensez-vous du paysage éditorial actuel ?
Je ne suis pas une « grande » maison, je suis un des éditeurs d’une maison qui à travers sa longue histoire a toujours fait preuve d’éclectisme et d’une grande curiosité pour faire découvrir des textes à des lecteurs aux goûts et aux profils très différents. Dès lors, par sa diversité, par le dynamisme de ces « petites » maisons, par le courage de certaines « grandes » maisons qui n’hésitent pas à encore prendre des risques, je trouve le paysage éditorial français plutôt intéressant. C’est aux lecteurs d’être curieux et de ne pas tous acheter le Da Vinci Code.
Combien de livres publiez-vous pour cette rentrée ?
Cette année, je propose aux lecteurs deux romans. Depuis fin août, le quatrième roman de David Foenkinos, En cas de bonheur. Un auteur dont j’aime particulièrement l’écriture et l’univers, à la fois burlesque et cinématographique. Un roman d’amour que Truffaut aurait pu adapter au cinéma… Et, le 23 septembre, un roman de la chanteuse Brigitte Fontaine, La Bête curieuse. Un texte baroque et poétique où la diva réunie tous les temps et tous les univers. À découvrir…
Et dans l’année ?
Personnellement, je publie environ six romans par an, pour que chaque auteur trouve son espace vital. Je suis un accompagnateur de livres. Il me faut donc du temps et toujours veiller à ne pas trop publier.
Quel regard portez-vous sur la rentrée littéraire ?
Sincèrement, je n’ai rien contre ce folklore plutôt sympathique. Même si je préférerais que l’on parle plus des livres tout au long de l’année.
De quelle manière participez-vous à la grande messe ?
Chaque rentrée, je participe modestement à ce « Festival de Cannes » des livres en publiant des textes et des auteurs que j’aime, en mouillant ma chemise, en passant des heures au téléphone ou au café pour rassurer des auteurs un peu angoissés, en allant dans les salons du livre en province à la rencontre des lecteurs…
Je suppose que vous avez lu des nouveautés de cette rentrée : vous avez repéré des livres ?
D’abord intrigué par le titre, j’ai passé un délicieux moment avec Thomas Lélu et son Je m’appelle Jeanne Mass, aux éditions Léo Scheer. Dans ce roman loufoque, tout est possible… Comme l’assassinat du patron du Coconut Café par deux ours roses. Tout un programme.
Y a-t-il des romans qui vous ont particulièrement touchés ?
Surtout, Le Livre pour enfants de Christophe Honoré, aux éditions de l’Olivier. Depuis L’Infamille, son premier roman, en passant par La Douceur et Scarborough, je suis un inconditionnel de cet auteur dont, à mon sens, on ne parle jamais assez. Dans ce texte, sombre et adolescent, il réinvente l’autofiction pour lui redonner ses lettres de noblesse. Un des meilleurs livres de la rentrée !
Charles Patin_O_Coohoon
Guillaume Robert
Ed.
0 p / 0 €
ISBN:
Last modified onmardi, 09 juin 2009 19:36
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