Rencontre avec Antoine Bueno
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Le titre ?
J'ai une explication pour mon titre : c'est un coup marketing. D'abord, L'Amateur de Libérines, c'est un joli titre avec des références dans " libérines " à liberté, à libertin, et bien sûr liber, le livre. Avec la 4eme de couv., on comprend les raisons sexuelles de ce choix, et justement, ce n'est pas un bouquin qui parle de cul, ou presque pas. C'est pour ça que c'est un coup marketing.
On sent quand même que la sexualité sous-tend implicitement l'écriture…
Oui et non. Quand je parle des escargots par exemple, je ne parle pas de cul. Je voulais simplement avoir un livre qui dit qu'il existe une quantité infinie d'êtres. Quand on se penche sur le cas de l'escargot, on s'aperçoit de notre vanité. On était dans un monde d'homme. On se retrouve dans un monde de limaces.
Les animaux ont une place particulière. Parallèlement, les femmes sont numérotées. L'objet de la libido est nié tandis que la dimension animale de l'existence tend à prendre une importance croissante. Pourquoi ce mouvement ?
On est tous une forme de vie parmi tant d'autres : la femme comme le cafard. Le romantisme est nié, le sentimentalisme est nié. Tout est réduit à la question biologique. L'amour devient une simple sécrétion.
Réflexion sur la sécrétion, réduction à la biologie, numérotation des femmes : n'y a-t-il pas une tentative de déshumanisation de l'homme ?
Le message est le suivant : tout est matérialiste. Mon livre est un constat.
Et la femme…
Mais je prends la femme comme Marcel Duchamp a pris l'œuvre d'art : j'en fais un urinoir à sperme !
Tu entrevois le corps de la femme parfaite à travers l'amputation de ses membres. Quel est l'objectif de ce projet satirique ?
La baiser.
Et peut-on dire que le fait d'avoir eu des relations sexuelles avec des escargots t'a inspiré pour écrire ?
Evidemment. Si on coupe les membres, jambes et bras, la femme devient beaucoup plus légère, comme les escargots. Beaucoup plus malléable. C'est simplement une considération pratique : je ne suis pas un idéaliste.
C'est donc une fonction économique, un arbitrage entre le maximum de plaisir pour le minimum de contrainte…
Exactement. Et j'ai choisi la femme à cause du problème propre aux escargots. L'escargot, si t'es pas là, il peut s'auto baiser.
Donc relation de couple difficile…
Très difficile.
On parlait jusque là de ton personnage. Est-ce que l'auteur est lui-même un amateur de libérines ?
Un gros producteur, je l'avoue.
Florian Zeller
Antoine Buéno
Ed.
0 p / 0 €
ISBN:
J'ai une explication pour mon titre : c'est un coup marketing. D'abord, L'Amateur de Libérines, c'est un joli titre avec des références dans " libérines " à liberté, à libertin, et bien sûr liber, le livre. Avec la 4eme de couv., on comprend les raisons sexuelles de ce choix, et justement, ce n'est pas un bouquin qui parle de cul, ou presque pas. C'est pour ça que c'est un coup marketing.
On sent quand même que la sexualité sous-tend implicitement l'écriture…
Oui et non. Quand je parle des escargots par exemple, je ne parle pas de cul. Je voulais simplement avoir un livre qui dit qu'il existe une quantité infinie d'êtres. Quand on se penche sur le cas de l'escargot, on s'aperçoit de notre vanité. On était dans un monde d'homme. On se retrouve dans un monde de limaces.
Les animaux ont une place particulière. Parallèlement, les femmes sont numérotées. L'objet de la libido est nié tandis que la dimension animale de l'existence tend à prendre une importance croissante. Pourquoi ce mouvement ?
On est tous une forme de vie parmi tant d'autres : la femme comme le cafard. Le romantisme est nié, le sentimentalisme est nié. Tout est réduit à la question biologique. L'amour devient une simple sécrétion.
Réflexion sur la sécrétion, réduction à la biologie, numérotation des femmes : n'y a-t-il pas une tentative de déshumanisation de l'homme ?
Le message est le suivant : tout est matérialiste. Mon livre est un constat.
Et la femme…
Mais je prends la femme comme Marcel Duchamp a pris l'œuvre d'art : j'en fais un urinoir à sperme !
Tu entrevois le corps de la femme parfaite à travers l'amputation de ses membres. Quel est l'objectif de ce projet satirique ?
La baiser.
Et peut-on dire que le fait d'avoir eu des relations sexuelles avec des escargots t'a inspiré pour écrire ?
Evidemment. Si on coupe les membres, jambes et bras, la femme devient beaucoup plus légère, comme les escargots. Beaucoup plus malléable. C'est simplement une considération pratique : je ne suis pas un idéaliste.
C'est donc une fonction économique, un arbitrage entre le maximum de plaisir pour le minimum de contrainte…
Exactement. Et j'ai choisi la femme à cause du problème propre aux escargots. L'escargot, si t'es pas là, il peut s'auto baiser.
Donc relation de couple difficile…
Très difficile.
On parlait jusque là de ton personnage. Est-ce que l'auteur est lui-même un amateur de libérines ?
Un gros producteur, je l'avoue.
Florian Zeller
Antoine Buéno
Ed.
0 p / 0 €
ISBN:
Last modified onjeudi, 23 avril 2009 23:06
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