Rencontre avec Marc Alpozzo
- font size decrease font size increase font size
Vos débuts dans l'édition ?
Nos débuts ? Difficiles, bien sûr. On est parti de rien. Il y avait tout à faire. On ne se leurre d'ailleurs pas. Nous avons encore une longue route devant nous avant d'être des éditeurs au sens noble du terme. Mais monter Cyeditions est une très grande aventure. Quoi qu'il arrive, il est bien évident que je ne regretterais rien.
Que vous apporte cette profession ?
L'édition est une profession surprenante. Ce qui est passionnant avec ce métier, c'est d'ouvrir un texte et de tomber sur un " auteur " à part entière : ça été pour moi un choc de découvrir Abergel, par exemple. J'aime beaucoup le roman d'Orsat que nous publions ces jours-ci. C'est bien sûr un premier roman, mais J.C. Orsat a du ressort. Je crois beaucoup en lui. J'aime pouvoir accompagner tous ces " futurs auteurs " vers une réussite possible. L'édition, c'est la possibilité de donner un moyen à des auteurs-inconnus-débutants de tenter leur chance, de débuter dans le métier. C'est de donner un écho à des textes auxquels on croit. Je suis très fier de ça.
Quelles ont été vos motivations principales ?
L'envie, le besoin de publier ce qui me semblait publiable, et qui ne l'était pas encore.
Pourquoi le choix de l'édition électronique ? Un moyen d'éviter l'écueil financier de l'édition traditionnelle ? Se situer dans une avant-garde de l'édition ?
Nous avons surtout décider d'exploiter le filon Internet pour son aspect avant-gardiste et indépendant. J'ai bien souvent l'impression que l'édition traditionnelle par ses vices de fonctionnement n'arrive pas bien à se renouveler. A trente ans, on a besoin de sortir des cadres. Transformer les standards. Sinon, à quoi bon ! L'édition électronique, c'est - j'en suis convaincu - l'une des nouvelles formes éditoriales de demain. Nous sommes simplement en avance. Pas mal d'auteurs du nouveau siècle seront cybernétiques.
Les premiers pas de Cyeditions furent-ils difficiles ?
Oui, assez. Nous n'étions pas nombreux. Le comité littéraire constitue l'ensemble des employés.
Combien de manuscrits recevez vous environ sur une année, et combien en publiez vous ?
Nous recevons un manuscrit par jour actuellement en moyenne. Mais nous en publions très peu. Nous en avons choisi quatre pour l'instant. Il faut être exigeant sur nos choix, dû à l'aspect novateur, et très marginal de la cyberédition. On nous attend au tournant.
Combien d'ouvrages vendez-vous en moyenne par an ?
Cyeditions vient à peine de démarrer. Difficile donc, de donner encore des chiffres. Mais il y a déjà un frémissement.
La demande s'oriente-t-elle plutôt vers le format numérique ou l'exemplaire papier ?
La demande s'oriente encore bien sûr vers l'exemplaire papier qui constitue nos plus fortes ventes. Les lecteurs ne sont pas encore près pour le numérique. Mais ça commence.
Pourquoi ce choix d'éditer bon nombre d'ouvrages illustrés pour enfants ?
Nous sommes un éditeur généraliste. L'ouvrage pour enfants semblait être une étape nécessaire pour initier les cyber-lecteurs en herbe.
Quel est l'ouvrage de la rentrée 2001 que vous auriez souhaité découvrir et éditer ?
Le livre de Marilyne Desbiolles, très probablement. Colère de Denis Marquet.
Quels sont les ouvrages que vous préparez actuellement en vue de publication ?
Un roman de science fiction. Deux romans de littérature générale. J'essaye de donner la chance aux jeunes. C'est important le sang neuf dans le métier. Il faut savoir être patient pour voir naître un écrivain. Et bien souvent, en encourageant des plumes encore juvéniles, on peut être très surpris. Je publierai bientôt une jeune fille de 17 ans. Et j'étudie d'autres propositions. On verra bien…
Que pensez-vous de cet univers bien particulier, et de la vision que l'édition traditionnelle possède de l'édition électronique ?
L'univers de l'édition électronique est encore en gestation, et je comprend la vision des éditeurs traditionnels qui y voient là, une récupération de leur métier, très difficile, par des gens parfois assez peu chevronnés. Mais je crois que la cyberédition a de très beaux jours devant elle, et les éditeurs actuels changeront sûrement leur fusil d'épaule d'ici quelques temps.
Comment vous situez vous par rapport à des concurrents tels que les gens de 00h00.com qui viennent quant à eux de l'édition traditionnelle ?
Nous nous situons par rapport à eux comme des éditeurs qui débutent. Il faut bien commencer un jour dans le métier… c'est ce que nous faisons !
Ont-ils constitué un modèle pour vous et dans le lancement de Cyeditions ?
J'en suis convaincu.
Avez-vous été confronté à ce genre de critique : "vous êtes écrivain et éditez vous-même vos ouvrages...
Pas encore, mais ça viendra sûrement. Ca n'est pas une situation inconfortable pour autant. C'est vrai, qu'il est notoire qu'un écrivain trouve sa légitimité par la reconnaissance d'un tiers, a fortiori le regard du professionnel. Mais je pense que la vraie légitimité d'un auteur vient avec l'accueil du public !
Fonder cette maison d'édition n'était-il pas le moyen le plus sûr de rendre publics vos écrits ?
Monter une maison d'édition pour rendre public ses écrits me paraît être une démarche bien compliquée et bien suicidaire. Avec l'extension de l'information grâce à Internet, je pense préférable de créer son site perso, et de publier son livre chez des éditeurs comme PUBLIBOOK ! Fonder Cyeditions relevait d'un besoin : chercher, découvrir, faire découvrir des talents. Mais c'était aussi réaliser un rêve de jeunesse : devenir éditeur !
Souhaitiez vous éviter les refus que rencontrent la grosse majorité des manuscrits envoyés aux maisons d'édition ?
Le refus d'une maison d'édition est toujours blessant pour un auteur. Mais il ne doit pas lui faire oublier sa vraie destination : l'écriture. Pour ma part, je ne me suis jamais situé dans la vanité du papier. Je n'ai jamais eu besoin d'une publication pour écrire. Jusque là, j'étais même tout à fait prêt à affronter les éditeurs parisiens. Sans états d'âmes. Je crois que le vrai écrivain ne considère pas la publication de son œuvre comme une fin en soi. Publier pour un auteur, c'est toujours un accident.
Avez-vous déjà présenté vos manuscrits à ces maisons, et quelle a été votre expérience ?
A vrai dire, j'en ai présenté très peu. Depuis que j'écris, 12-13 ans, j'ai été vite averti que l'édition était un métier, et que l'on ne publiait pas à la bonne franquette. Alors, j'ai longuement attendu avant d'envoyer un premier texte : une bonne dizaine de manuscrits environ. Plus d'une dizaine d'années. Labyrinthe(s) était le second. Le premier s'est vu le reproche de n'être pas assez abouti. C'était d'ailleurs vrai. J'ai proposé Labyrinthe(s) à plusieurs éditeurs parisiens qui m'ont éconduit, et c'est un éditeur Nantais "Le Passeur" pour ne pas le nommer, qui l'a retenu en comité de lecture. Il voulait que je retravaille la seconde partie, ce que j'ai fais, puis j'ai commencé à diriger la collection "littérature" de Cyeditions, alors j'ai décidé de publier ce texte directement chez moi, après avis du comité de lecture, bien sûr ! – Je tiens d'ailleurs à préciser que chez nous, tous les textes passent en comité de lecture. Le roman du directeur éditorial, comme le manuscrit de l'auteur qui vient par la poste. On ne doit pas publier n'importe quoi. Et nous sommes sévères avec les autres comme avec nous-mêmes. C'est un gage de réussite !
N'avez vous pas craint de perdre une part de votre crédibilité en tant qu'écrivain ?
Je ne sais pas. Il me semble que cette crainte ne m'a pas effleuré un instant. Peut-être parce que le problème de la crédibilité d'un écrivain est pour moi bien plus complexe. On ne peut pas se targuer d'être un écrivain avec la publication d'un livre. Je crois qu'on devient crédible avec la qualité de ses textes. Avec le temps. Mais pas avec le nom de son éditeur.
Que répondriez vous aux peurs des éditeurs traditionnels vis à vis de l'extension de l'édition électronique ?
L'édition électronique paraît encore pour un grand nombre comme une édition par défaut. Mais je crois que cela provient surtout de notre situation encore marginale. Personne ne peut reprocher à Cylibris ou 00h00.com de ne pas être un éditeur à part entière. Peut-être que l'édition traditionnelle à tout de même raison d'avoir peur de cette extension, car ils sont en effet entrain de perdre de leur monopole.
Votre regard sur la critique littéraire actuelle : des accointances malhonnêtes au service des éditeurs, de l'industrie de vente ? Trop de tiédeur ?
Le même que bon nombre de gens. Je trouve cela dommage. C'est tout ! Peut-être que tout cela mériterait en effet d'être dépoussiéré.
Une critique littéraire libre et renouvelée pourrait-elle voir le jour sur Internet ?
J'y crois beaucoup. En réalité, je suis très enthousiaste avec Internet, parce que je crois qu'avec ce nouveau média, tout peut être possible. Et c'est assez motivant !
Labyrinthe(s) : combien de temps avez vous travaillé sur cet ouvrage ?
Un an environ. Ca été un texte laborieux. Beaucoup de travail, de recherches. Une démarche assez inhabituelle. J'ai tenté d'explorer et de ré-explorer le mythe d'Icare. Notre vision moderne du mythe d'Œdipe. Mais on pourrait dire plus de dix ans de gestation : j'en ai eu l'idée à 16 ans. Ca mûrissait en moi secrètement.
Comment situez vous ce livre relativement à vos autres écrits ?
C'est un premier roman. Par rapport à mes autres écrits, évidemment c'est le plus abouti, mais il reste beaucoup d'efforts à faire.
Votre message d'âme d'écrivain vis à vis de votre public ?
Je suis l'enfant d'un siècle littéraire tumultueux, riche, inventif. J'ai même un peu l'impression d'être l'enfant sacrifié d'un siècle qui a presque tout dit. Tout fait. Donc, je me recherche encore. J'ai du mal à trouver ma voie. Dans mon livre, (mais dans le prochain également) j'explore les cachots de la mémoire. J'écris sur la déconnexion des êtres, la dégradation des situations individuelles. La dissolution du sens, de nos repères. Les problèmes métaphysiques face à la mort, la destinée, nos rapports humains. Mon message d'auteur, c'est un message simple : un message d'inquiétude…
Vos futurs projets en tant qu'écrivain ?
Continuer d'écrire. J'ai plusieurs textes en attente, mais je prépare très sérieusement un second roman dans la veine du premier. J'espère qu'il verra le jour à la fin de l'année. Néanmoins, je suis actuellement très accaparé par Cyeditions, alors tout cela est très long.
Florian Zeller
Marc Alpozzo
Ed.
0 p / 0 €
ISBN:
Nos débuts ? Difficiles, bien sûr. On est parti de rien. Il y avait tout à faire. On ne se leurre d'ailleurs pas. Nous avons encore une longue route devant nous avant d'être des éditeurs au sens noble du terme. Mais monter Cyeditions est une très grande aventure. Quoi qu'il arrive, il est bien évident que je ne regretterais rien.
Que vous apporte cette profession ?
L'édition est une profession surprenante. Ce qui est passionnant avec ce métier, c'est d'ouvrir un texte et de tomber sur un " auteur " à part entière : ça été pour moi un choc de découvrir Abergel, par exemple. J'aime beaucoup le roman d'Orsat que nous publions ces jours-ci. C'est bien sûr un premier roman, mais J.C. Orsat a du ressort. Je crois beaucoup en lui. J'aime pouvoir accompagner tous ces " futurs auteurs " vers une réussite possible. L'édition, c'est la possibilité de donner un moyen à des auteurs-inconnus-débutants de tenter leur chance, de débuter dans le métier. C'est de donner un écho à des textes auxquels on croit. Je suis très fier de ça.
Quelles ont été vos motivations principales ?
L'envie, le besoin de publier ce qui me semblait publiable, et qui ne l'était pas encore.
Pourquoi le choix de l'édition électronique ? Un moyen d'éviter l'écueil financier de l'édition traditionnelle ? Se situer dans une avant-garde de l'édition ?
Nous avons surtout décider d'exploiter le filon Internet pour son aspect avant-gardiste et indépendant. J'ai bien souvent l'impression que l'édition traditionnelle par ses vices de fonctionnement n'arrive pas bien à se renouveler. A trente ans, on a besoin de sortir des cadres. Transformer les standards. Sinon, à quoi bon ! L'édition électronique, c'est - j'en suis convaincu - l'une des nouvelles formes éditoriales de demain. Nous sommes simplement en avance. Pas mal d'auteurs du nouveau siècle seront cybernétiques.
Les premiers pas de Cyeditions furent-ils difficiles ?
Oui, assez. Nous n'étions pas nombreux. Le comité littéraire constitue l'ensemble des employés.
Combien de manuscrits recevez vous environ sur une année, et combien en publiez vous ?
Nous recevons un manuscrit par jour actuellement en moyenne. Mais nous en publions très peu. Nous en avons choisi quatre pour l'instant. Il faut être exigeant sur nos choix, dû à l'aspect novateur, et très marginal de la cyberédition. On nous attend au tournant.
Combien d'ouvrages vendez-vous en moyenne par an ?
Cyeditions vient à peine de démarrer. Difficile donc, de donner encore des chiffres. Mais il y a déjà un frémissement.
La demande s'oriente-t-elle plutôt vers le format numérique ou l'exemplaire papier ?
La demande s'oriente encore bien sûr vers l'exemplaire papier qui constitue nos plus fortes ventes. Les lecteurs ne sont pas encore près pour le numérique. Mais ça commence.
Pourquoi ce choix d'éditer bon nombre d'ouvrages illustrés pour enfants ?
Nous sommes un éditeur généraliste. L'ouvrage pour enfants semblait être une étape nécessaire pour initier les cyber-lecteurs en herbe.
Quel est l'ouvrage de la rentrée 2001 que vous auriez souhaité découvrir et éditer ?
Le livre de Marilyne Desbiolles, très probablement. Colère de Denis Marquet.
Quels sont les ouvrages que vous préparez actuellement en vue de publication ?
Un roman de science fiction. Deux romans de littérature générale. J'essaye de donner la chance aux jeunes. C'est important le sang neuf dans le métier. Il faut savoir être patient pour voir naître un écrivain. Et bien souvent, en encourageant des plumes encore juvéniles, on peut être très surpris. Je publierai bientôt une jeune fille de 17 ans. Et j'étudie d'autres propositions. On verra bien…
Que pensez-vous de cet univers bien particulier, et de la vision que l'édition traditionnelle possède de l'édition électronique ?
L'univers de l'édition électronique est encore en gestation, et je comprend la vision des éditeurs traditionnels qui y voient là, une récupération de leur métier, très difficile, par des gens parfois assez peu chevronnés. Mais je crois que la cyberédition a de très beaux jours devant elle, et les éditeurs actuels changeront sûrement leur fusil d'épaule d'ici quelques temps.
Comment vous situez vous par rapport à des concurrents tels que les gens de 00h00.com qui viennent quant à eux de l'édition traditionnelle ?
Nous nous situons par rapport à eux comme des éditeurs qui débutent. Il faut bien commencer un jour dans le métier… c'est ce que nous faisons !
Ont-ils constitué un modèle pour vous et dans le lancement de Cyeditions ?
J'en suis convaincu.
Avez-vous été confronté à ce genre de critique : "vous êtes écrivain et éditez vous-même vos ouvrages...
Pas encore, mais ça viendra sûrement. Ca n'est pas une situation inconfortable pour autant. C'est vrai, qu'il est notoire qu'un écrivain trouve sa légitimité par la reconnaissance d'un tiers, a fortiori le regard du professionnel. Mais je pense que la vraie légitimité d'un auteur vient avec l'accueil du public !
Fonder cette maison d'édition n'était-il pas le moyen le plus sûr de rendre publics vos écrits ?
Monter une maison d'édition pour rendre public ses écrits me paraît être une démarche bien compliquée et bien suicidaire. Avec l'extension de l'information grâce à Internet, je pense préférable de créer son site perso, et de publier son livre chez des éditeurs comme PUBLIBOOK ! Fonder Cyeditions relevait d'un besoin : chercher, découvrir, faire découvrir des talents. Mais c'était aussi réaliser un rêve de jeunesse : devenir éditeur !
Souhaitiez vous éviter les refus que rencontrent la grosse majorité des manuscrits envoyés aux maisons d'édition ?
Le refus d'une maison d'édition est toujours blessant pour un auteur. Mais il ne doit pas lui faire oublier sa vraie destination : l'écriture. Pour ma part, je ne me suis jamais situé dans la vanité du papier. Je n'ai jamais eu besoin d'une publication pour écrire. Jusque là, j'étais même tout à fait prêt à affronter les éditeurs parisiens. Sans états d'âmes. Je crois que le vrai écrivain ne considère pas la publication de son œuvre comme une fin en soi. Publier pour un auteur, c'est toujours un accident.
Avez-vous déjà présenté vos manuscrits à ces maisons, et quelle a été votre expérience ?
A vrai dire, j'en ai présenté très peu. Depuis que j'écris, 12-13 ans, j'ai été vite averti que l'édition était un métier, et que l'on ne publiait pas à la bonne franquette. Alors, j'ai longuement attendu avant d'envoyer un premier texte : une bonne dizaine de manuscrits environ. Plus d'une dizaine d'années. Labyrinthe(s) était le second. Le premier s'est vu le reproche de n'être pas assez abouti. C'était d'ailleurs vrai. J'ai proposé Labyrinthe(s) à plusieurs éditeurs parisiens qui m'ont éconduit, et c'est un éditeur Nantais "Le Passeur" pour ne pas le nommer, qui l'a retenu en comité de lecture. Il voulait que je retravaille la seconde partie, ce que j'ai fais, puis j'ai commencé à diriger la collection "littérature" de Cyeditions, alors j'ai décidé de publier ce texte directement chez moi, après avis du comité de lecture, bien sûr ! – Je tiens d'ailleurs à préciser que chez nous, tous les textes passent en comité de lecture. Le roman du directeur éditorial, comme le manuscrit de l'auteur qui vient par la poste. On ne doit pas publier n'importe quoi. Et nous sommes sévères avec les autres comme avec nous-mêmes. C'est un gage de réussite !
N'avez vous pas craint de perdre une part de votre crédibilité en tant qu'écrivain ?
Je ne sais pas. Il me semble que cette crainte ne m'a pas effleuré un instant. Peut-être parce que le problème de la crédibilité d'un écrivain est pour moi bien plus complexe. On ne peut pas se targuer d'être un écrivain avec la publication d'un livre. Je crois qu'on devient crédible avec la qualité de ses textes. Avec le temps. Mais pas avec le nom de son éditeur.
Que répondriez vous aux peurs des éditeurs traditionnels vis à vis de l'extension de l'édition électronique ?
L'édition électronique paraît encore pour un grand nombre comme une édition par défaut. Mais je crois que cela provient surtout de notre situation encore marginale. Personne ne peut reprocher à Cylibris ou 00h00.com de ne pas être un éditeur à part entière. Peut-être que l'édition traditionnelle à tout de même raison d'avoir peur de cette extension, car ils sont en effet entrain de perdre de leur monopole.
Votre regard sur la critique littéraire actuelle : des accointances malhonnêtes au service des éditeurs, de l'industrie de vente ? Trop de tiédeur ?
Le même que bon nombre de gens. Je trouve cela dommage. C'est tout ! Peut-être que tout cela mériterait en effet d'être dépoussiéré.
Une critique littéraire libre et renouvelée pourrait-elle voir le jour sur Internet ?
J'y crois beaucoup. En réalité, je suis très enthousiaste avec Internet, parce que je crois qu'avec ce nouveau média, tout peut être possible. Et c'est assez motivant !
Labyrinthe(s) : combien de temps avez vous travaillé sur cet ouvrage ?
Un an environ. Ca été un texte laborieux. Beaucoup de travail, de recherches. Une démarche assez inhabituelle. J'ai tenté d'explorer et de ré-explorer le mythe d'Icare. Notre vision moderne du mythe d'Œdipe. Mais on pourrait dire plus de dix ans de gestation : j'en ai eu l'idée à 16 ans. Ca mûrissait en moi secrètement.
Comment situez vous ce livre relativement à vos autres écrits ?
C'est un premier roman. Par rapport à mes autres écrits, évidemment c'est le plus abouti, mais il reste beaucoup d'efforts à faire.
Votre message d'âme d'écrivain vis à vis de votre public ?
Je suis l'enfant d'un siècle littéraire tumultueux, riche, inventif. J'ai même un peu l'impression d'être l'enfant sacrifié d'un siècle qui a presque tout dit. Tout fait. Donc, je me recherche encore. J'ai du mal à trouver ma voie. Dans mon livre, (mais dans le prochain également) j'explore les cachots de la mémoire. J'écris sur la déconnexion des êtres, la dégradation des situations individuelles. La dissolution du sens, de nos repères. Les problèmes métaphysiques face à la mort, la destinée, nos rapports humains. Mon message d'auteur, c'est un message simple : un message d'inquiétude…
Vos futurs projets en tant qu'écrivain ?
Continuer d'écrire. J'ai plusieurs textes en attente, mais je prépare très sérieusement un second roman dans la veine du premier. J'espère qu'il verra le jour à la fin de l'année. Néanmoins, je suis actuellement très accaparé par Cyeditions, alors tout cela est très long.
Florian Zeller
Marc Alpozzo
Ed.
0 p / 0 €
ISBN:
Last modified onmardi, 21 avril 2009 23:21
Read 2502 times