La mer, qu'on voit danser...
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Dans la première moitié du XIXème siècle, la mer était, pour les arts, le lieu, certes liquide, des batailles navales, des drames humains comme des naufrages, des expéditions de pêcheurs et la représentation d'un infini naturel dont les Romantiques, Victor Hugo en tête avec Les Travailleurs de la mer, loueront la fertilité métaphorique.
Au même moment, le peintre Gustave Courbet, juché en haut des falaises d'Étretat, admire la puissance de l'élément marin et, progressivement, va s'attacher à restituer la mouvance nerveuse d'une mer prise par la houle et par la pluie, toujours la même mais en perpétuelle mutation, dans une traduction que les peintres du deuxième XIXème siècle vont percevoir et ensuite restituer: la vague.
Jusqu'au 6 juin prochain, le Musée des Beaux-Arts du Havre propose une exposition sur le thème de la vague, à travers des peintures, des estampes et des photographies réalisées entre 1850 et 1900. Conscients de l'union des arts magnifiée par les Romantiques triomphants, Annette Haudiquet, conservatrice du musée, et son adjoint, Jean-Pierre Mélot, ont aussi agrémenté leur présentation d'extraits de romans consacrés à la mer, écrits à cette époque, pour insister sur les représentations narrative et visuelle de leur sujet. Ainsi peut-on suivre Baudelaire nous conseiller, au détour d'un tableau : « Homme libre, toujours, tu chériras la mer ! »
Dans un musée superbe, situé à la pointe extrême de l'estuaire du Havre, en face-même de son sujet, l'exposition « Vagues 1 » donne à comprendre et ressentir ce regard nouveau porté sur l'évanescence douloureuse de lames condamnées à se lever et mourir ou à celles plus sereines d'une mer à l'ombre des jeunes filles en fleur. Mais elle permet aussi de lire la mer, avec ces morceaux de littérature, dans une interaction des arts que l'on retrouvera dans la deuxième partie de l'exposition, dès le 26 juin, consacrée à la vision contemporaine du sujet.
Et elle apporte la traduction visuelle de ce que Simon Leys, dans son livre en deux tomes La mer dans la littérature française (Plon), récemment publié, a souhaité enseigner au lecteur.
Les liens entre littérature et peinture seront d'ailleurs développés dans le dossier de Zone du mois de mai, intitulé « Le pinceau et la plume », pour lequel Jean-Pierre Mélot proposera une étude passionnante sur le sujet.
Mais l'appel de la mer se fait à présent pressant.
Il est temps.
Levons l'ancre.
Olivier Stroh
Références
À lire :
Simon Leys, La Mer dans la littérature française, 2 volumes, Plon, 67€.
À voir :
Exposition « Vagues 1 » du 13 mars au 6 juin 2004
Musée Malraux
2, boulevard Clémenceau
76600 Le Havre
Tél : 02 35 19 62 62
Olivier Stroh
Ed.
0 p / 0 €
ISBN:
Au même moment, le peintre Gustave Courbet, juché en haut des falaises d'Étretat, admire la puissance de l'élément marin et, progressivement, va s'attacher à restituer la mouvance nerveuse d'une mer prise par la houle et par la pluie, toujours la même mais en perpétuelle mutation, dans une traduction que les peintres du deuxième XIXème siècle vont percevoir et ensuite restituer: la vague.
Jusqu'au 6 juin prochain, le Musée des Beaux-Arts du Havre propose une exposition sur le thème de la vague, à travers des peintures, des estampes et des photographies réalisées entre 1850 et 1900. Conscients de l'union des arts magnifiée par les Romantiques triomphants, Annette Haudiquet, conservatrice du musée, et son adjoint, Jean-Pierre Mélot, ont aussi agrémenté leur présentation d'extraits de romans consacrés à la mer, écrits à cette époque, pour insister sur les représentations narrative et visuelle de leur sujet. Ainsi peut-on suivre Baudelaire nous conseiller, au détour d'un tableau : « Homme libre, toujours, tu chériras la mer ! »
Dans un musée superbe, situé à la pointe extrême de l'estuaire du Havre, en face-même de son sujet, l'exposition « Vagues 1 » donne à comprendre et ressentir ce regard nouveau porté sur l'évanescence douloureuse de lames condamnées à se lever et mourir ou à celles plus sereines d'une mer à l'ombre des jeunes filles en fleur. Mais elle permet aussi de lire la mer, avec ces morceaux de littérature, dans une interaction des arts que l'on retrouvera dans la deuxième partie de l'exposition, dès le 26 juin, consacrée à la vision contemporaine du sujet.
Et elle apporte la traduction visuelle de ce que Simon Leys, dans son livre en deux tomes La mer dans la littérature française (Plon), récemment publié, a souhaité enseigner au lecteur.
Les liens entre littérature et peinture seront d'ailleurs développés dans le dossier de Zone du mois de mai, intitulé « Le pinceau et la plume », pour lequel Jean-Pierre Mélot proposera une étude passionnante sur le sujet.
Mais l'appel de la mer se fait à présent pressant.
Il est temps.
Levons l'ancre.
Olivier Stroh
Références
À lire :
Simon Leys, La Mer dans la littérature française, 2 volumes, Plon, 67€.
À voir :
Exposition « Vagues 1 » du 13 mars au 6 juin 2004
Musée Malraux
2, boulevard Clémenceau
76600 Le Havre
Tél : 02 35 19 62 62
Olivier Stroh
Ed.
0 p / 0 €
ISBN:
Last modified onmardi, 26 mai 2009 23:35
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