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Des mots et des images, part 1 Imprimer
Depuis « Inconnu à cette adresse » de Kressmann Taylor paru l'année dernière, les Editions Autrement ont réussi à remettre le roman épistolaire au goût du jour. « Les liaisons dangereuses » avaient déjà trouvé une belle fortune en 1782, même si le scandale fut au rendez-vous. En 1988, Stephen Frears réalisa même l'adaptation méritoire qui confirma le talent de John Malkovich et de Glenn Close, sans oublier Michele Pfeiffer et les tout jeunes Uma Thurman, et Keanu Reeves. Les romans épistolaires seraient-ils plus facilement adaptables au cinéma que les romans de facture classique ? Peut-être.

En 1987, David Jones dirigea Anthony Hopkins et Anne Bancroft dans l'adaptation cinématographique du roman de Helene Hanff, « 84, Charing Cross Road ». On dit alors que c'est le plus beau film sur les livres, peut-être le seul jamais réussi, nous annonce la postface ajoutée à l'édition de la traduction française parue chez Autrement en ce début d'année. Il sera possible de le constater sur le petit écran le lundi 19 février à 23h 10 et en VO, puisque Paris Première diffuse ce film rare et jamais distribué en France apparemment. Ce sera l'occasion de comparer les mots et les images, qui doivent dorénavant se partager la place impartie à l'imaginaire collectif, s'il en est un, du moins à l'imaginaire tout court.

La littérature, pour retrouver l'impact qu'elle suscitait dans les esprits à l'époque où le cinéma et la télévision n'existaient pas, va devoir pactiser avec l'imaginaire des écrans. Ainsi le succès du « Pacte des loups », qui offre aux spectateurs ce qu'on ne trouve plus en librairie, à savoir la générosité narrative propre à un Dumas ou à un Cervantes, et qui présente un lien étonnant avec la littérature Steampunk, née aux Etats-Unis dans les années 80 : synthèse harmonieuse et féconde de genres aussi dissemblables que le roman historique, le fantastique, la science-fiction, le roman d'aventure frénétique et la littérature romantique. Ce rapprochement est à noter sur le plan formel uniquement, car sur le fond il en est autrement. Ce courant littéraire s'efforce d'imaginer jusqu'à quel point le passé aurait été différent si le futur était arrivé plus tôt. Des histoires d'anachronies en quelque sorte, ou d'uchronies (« Futurs antérieurs », Fleuve Noir, 1999, Paris, 72,00 FF). Mais l'audace du métissage est tout autant présente, et efficace.

La littérature a donc commencé à retrouver un regain de crédibilité et de force narrative grâce au cinéma, que ce soit par l'aspect romanesque de certains films ou l'adaptations réussie de certains textes. « 84, Charing Cross Road » en est peut-être l'exemple, et doublement de surcroît : cette histoire rend un hommage vibrant aux livres et au métier de libraire dans l'après-guerre de 1949 où la générosité humaine rime avec la gourmandise intellectuelle. Humour et lucidité forment ici un duo gagnant, et si un cinéaste a adapté cette correspondance (réelle), c'est pour affirmer le pouvoir du livre. Il semblerait donc judicieux de découvrir l'écran de la page où chacun fait son film de mots dans la liberté fantasmatique la plus vivace et réjouissante, avant de découvrir la transposition en images sur l'écran de la télévision…

Florian Zeller


Richard Dalla Rosa
Ed.
0 p / 0 €
ISBN:
 
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