Le bien des absents
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A travers Le Bien des absents, Elias Sanbar nous invite sur les traces de sa patrie disparue, dépositaire de son identité propre et de celle de tout un peuple d'exilés.
La métaphore de ce bien qui survivrait aux absents, quelque part entre l'être et le néant, permet à l'historien et rédacteur en chef de la Revue d'Etudes Palestiniennes, de rendre sensible un vide, ce rien, cette Absence, comme une chose dont on aurait conscience mais qu'il est impossible d'expérimenter. Cette absence est moins celle des êtres que celle des lieux de jadis, qu'on ne peut désormais plus qu'imaginer. Le récit s'appuie également sur des objets familiaux devenus imaginaires, jusqu'au moment où comme par miracle ils arrivent de là-bas, Haïfa, pour rejoindre la famille exilée à Beyrouth. Devenus réels, ces objets perdent cette fantaisie qui alimentait tant la nostalgie. Ainsi, la terre perdue par les Palestiniens au profit des Israéliens conserve son caractère sacré en devenant la terre promise, à la quelle aspire cet autre peuple contraint à l'exil. Cette plaie est encore béante dans la mémoire collective comme elle l'est dans l'histoire individuelle d'Elias Sanbar, écrivain engagé qui souhaite donner à cette terre une nouvelle chance.
Son aspiration dans Le Bien des absents est simplement de retrouver la terre, la maison et les biens de son père. Chargé de sentiments et d'émotions, du poids d'un véritable amour, ce récit exploite en effet la facette universelle d'une quête humaine de son identité dans un cadre historique douloureux.
Nous visitons cette patrie perdue à travers le regard de l'enfant qui grandit et mûrit mais ne perd aucunement de son innocence et de son idéalisme. Elias Sanbar essaie de saisir l'essence même de cette terre confisquée à travers ses voyages, ses rencontres et ses mots, qui disent également son angoisse de trouver cette Haïfa, où il est né, mais qu'il n'a pas connue. Ce voyage intérieur plein d'humour et de finesse, est ponctué d'événements historiques et de rencontres étonnantes. Celle de Jean Genet est un grand moment du récit.
L'écriture émouvante et engagée d'Elias Sanbar permet de comprendre la dimension humaine du drame que subit son peuple exilé, alors que le conflit au proche Orient prend une tournure incertaine.
Karima Ouadia
Le Bien des absents
Elias Sanbar
Ed. Actes Sud
141 p / 15 €
ISBN: 2742732489
La métaphore de ce bien qui survivrait aux absents, quelque part entre l'être et le néant, permet à l'historien et rédacteur en chef de la Revue d'Etudes Palestiniennes, de rendre sensible un vide, ce rien, cette Absence, comme une chose dont on aurait conscience mais qu'il est impossible d'expérimenter. Cette absence est moins celle des êtres que celle des lieux de jadis, qu'on ne peut désormais plus qu'imaginer. Le récit s'appuie également sur des objets familiaux devenus imaginaires, jusqu'au moment où comme par miracle ils arrivent de là-bas, Haïfa, pour rejoindre la famille exilée à Beyrouth. Devenus réels, ces objets perdent cette fantaisie qui alimentait tant la nostalgie. Ainsi, la terre perdue par les Palestiniens au profit des Israéliens conserve son caractère sacré en devenant la terre promise, à la quelle aspire cet autre peuple contraint à l'exil. Cette plaie est encore béante dans la mémoire collective comme elle l'est dans l'histoire individuelle d'Elias Sanbar, écrivain engagé qui souhaite donner à cette terre une nouvelle chance.
Son aspiration dans Le Bien des absents est simplement de retrouver la terre, la maison et les biens de son père. Chargé de sentiments et d'émotions, du poids d'un véritable amour, ce récit exploite en effet la facette universelle d'une quête humaine de son identité dans un cadre historique douloureux.
Nous visitons cette patrie perdue à travers le regard de l'enfant qui grandit et mûrit mais ne perd aucunement de son innocence et de son idéalisme. Elias Sanbar essaie de saisir l'essence même de cette terre confisquée à travers ses voyages, ses rencontres et ses mots, qui disent également son angoisse de trouver cette Haïfa, où il est né, mais qu'il n'a pas connue. Ce voyage intérieur plein d'humour et de finesse, est ponctué d'événements historiques et de rencontres étonnantes. Celle de Jean Genet est un grand moment du récit.
L'écriture émouvante et engagée d'Elias Sanbar permet de comprendre la dimension humaine du drame que subit son peuple exilé, alors que le conflit au proche Orient prend une tournure incertaine.
Karima Ouadia
Le Bien des absents
Elias Sanbar
Ed. Actes Sud
141 p / 15 €
ISBN: 2742732489
Last modified ondimanche, 28 août 2011 19:21
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