Rencontre avec Sparkle Hayter
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Sparkle Hayter publie le quatrième volet des aventures de Robin Hudson : Le Dernier Macho Man. À nouveau, la célèbre journaliste va être empêtrée dans une folle histoire et va – tout simplement - sauver le monde. Rencontre.
Vous vendez beaucoup moins de livres en France qu’aux États-Unis, pensez-vous que les Français ne sont pas drôles ?
Mon sens de l’humour est effectivement plus britannique ou canadien, mais je crois que tout le monde peut rire de mes histoires. Les Français sont drôles, j’adore Molière par exemple…
Drôle d’exemple… Vos personnages ont tous des particularités étranges, sont-ils finalement plus importants que l’intrigue ?
Oui, j’invente d’abord les personnages et après ce sont eux qui créent l’histoire et la changent constamment ; c’est pareil dans la vie : on rencontre quelqu’un et ce qui était prévu ne l’est plus.
Êtes vous drôle dans la vie ? Pouvez-vous me faire rire ?
Ça doit être spontané… parfois je suis triste, et souvent les gens drôles ont ce côté triste… vous savez, ma mère était dépressive, et du coup je cherchais tout le temps à faire rire mon père. Mais je voulais être une sérieuse journaliste ! Et je l’ai fait, j’ai vu des choses atroces en Inde ou en Afghanistan…
Ma question était : pouvez-vous me faire rire !
C’est souvent comme ça, il suffit de demander pour qu’on fasse le contraire.
Vous vivez dans un hôtel ? Comment faites-vous ? Je trouve ça plus difficile que d’être auteur à succès !
Surtout dans le mien ! Le Chelsea Hotel est un repère d’artistes, d’étranges bohémiens. J’y trouve beaucoup d’inspiration. Dylan Thomas y vivait. Abel Ferrara, Ethan Hawke et Milos Forman sont mes voisins… enfin Milos vient de partir car sa fiancée n’aimait pas l’endroit.
À mon avis, c’est vous qui avez fait fuir la fiancée de Milos Forman…
Je n’ai pas ce pouvoir (rires).
Votre héroïne essaye désespérément d’être une personne meilleure, elle est très honnête avec elle-même. Pensez-vous que ses aventures resteront intéressantes si elle devient Mère Térésa ?
Non jamais ! Elle veut être une personne meilleure, mais elle est humaine donc elle connaît ses failles. Et d’un point de vue littéraire une héroïne parfaite n’a aucun intérêt. Le mieux est qu’elle croit progresser et se ratatine tout le temps !
Robin est-elle vraiment le fils de Robin des bois ? ( Robin Hudson = Robin Hood’son)
Non, c’est drôle. C’est un hasard total, et pourtant ils ont plein de points communs… ils veulent aider les autres, sauver le monde !
Dans votre livre, elle y arrive. Mais il y a un autre problème qu’elle gère plutôt mal : sa vie sentimentale. Pensez-vous que Robin des bois avait le temps d’avoir une vie sentimentale ?
Non, tout comme mon héroïne. Elle y pense tout le temps, mais se laisse toujours embarquer dans des histoires incroyables. À vrai dire, c’est un moyen de fuir, elle a un gros problème avec l’intimité. Mais elle va tout régler dans le prochain épisode qui se passera à Paris !
Vous dites que c’est dur de trouver un homme bien, je suppose que vous n’incluez pas les Français …
Ah ! Les Français sont raffinés, et possèdent une culture du plaisir. Contrairement aux Américains qui conservent un côté très primitif, conquérant. Finalement, les mentalités amoureuses ont un lien très étroit avec l’histoire des pays.
Robin ressemble à Rita Hayworth. Pensez-vous vraiment qu’elle peut trouver son Orson Welles… je suis désolé, mais je la vois plutôt avec Jerry Lewis.
Ah non ! Mais un mélange des deux, ça peut être pas mal : il faut le trouver celui-là !
J’ai lu que vous teniez vos idées d’un mec qui vit à Cleveland. Je l’ai rencontré avant de venir et il ne voit pas de quoi vous parlez.
(rires) Ah oui c’est une blague que je raconte quand on me demande d’où viennent mes idées… je crois qu’un jour, un mec de Cleveland va débouler et me coller un procès pour détournements d’idées !
Qui verriez-vous interpréter le rôle de Robin ?
Incontestablement Joan Cusak, c’est la meilleure actrice américaine.
Je dois vous dire que je suis épuisé : votre héroïne parle tout le temps ! C’est le genre de fille à poser des questions aux chauffeurs de taxi ! N’êtes vous pas fatiguée de vivre avec elle ?
Oui, elle m’épuise… surtout quand je suis 24h/24h avec elle. Je l’adore, mais heureusement qu’il y a beaucoup d’autres personnages. Elle cherche tout le temps à faire parler les autres. Et souvent ils se taisent car ils réalisent qu’ils sont dépressifs !
Pouvez-vous imaginer votre vie sans l’écriture ?
Non ! Je peux m’imaginer faire d’autres choses mais écrire est le cœur de tout.
Qu’est-ce que vous préférez dans l’écriture : être seule devant une page blanche ou rencontrer des journalistes stupides comme moi ?
J’aime les deux, mais ça dépend évidemment du journaliste… ou de la feuille !
Pourriez-vous écrire un livre dramatique ?
Oui, j’y ai pensé. Avec tout ce que j’ai vu quand j’ai travaillé pour CNN. Mais le comique, c’est pareil, je pense vraiment qu’il s’agit des deux faces de la même pièce. Je laisse surgir l’absurde des choses tragiques que je peux voir…
Enfin, pour bien finir, je dois vous dire que j’adore cette phrase : « Je suis assez intelligente pour me rendre compte quand je suis stupide. »
Oui plus j’apprends, plus je me rends compte du peu que je sais. Et c’est la clé de mon héroïne, plus elle progresse dans ses folles histoires, moins elle comprend ce qui se passe!
David Foenkinos
Sparkle Hayter
Ed.
0 p / 0 €
ISBN:
Vous vendez beaucoup moins de livres en France qu’aux États-Unis, pensez-vous que les Français ne sont pas drôles ?
Mon sens de l’humour est effectivement plus britannique ou canadien, mais je crois que tout le monde peut rire de mes histoires. Les Français sont drôles, j’adore Molière par exemple…
Drôle d’exemple… Vos personnages ont tous des particularités étranges, sont-ils finalement plus importants que l’intrigue ?
Oui, j’invente d’abord les personnages et après ce sont eux qui créent l’histoire et la changent constamment ; c’est pareil dans la vie : on rencontre quelqu’un et ce qui était prévu ne l’est plus.
Êtes vous drôle dans la vie ? Pouvez-vous me faire rire ?
Ça doit être spontané… parfois je suis triste, et souvent les gens drôles ont ce côté triste… vous savez, ma mère était dépressive, et du coup je cherchais tout le temps à faire rire mon père. Mais je voulais être une sérieuse journaliste ! Et je l’ai fait, j’ai vu des choses atroces en Inde ou en Afghanistan…
Ma question était : pouvez-vous me faire rire !
C’est souvent comme ça, il suffit de demander pour qu’on fasse le contraire.
Vous vivez dans un hôtel ? Comment faites-vous ? Je trouve ça plus difficile que d’être auteur à succès !
Surtout dans le mien ! Le Chelsea Hotel est un repère d’artistes, d’étranges bohémiens. J’y trouve beaucoup d’inspiration. Dylan Thomas y vivait. Abel Ferrara, Ethan Hawke et Milos Forman sont mes voisins… enfin Milos vient de partir car sa fiancée n’aimait pas l’endroit.
À mon avis, c’est vous qui avez fait fuir la fiancée de Milos Forman…
Je n’ai pas ce pouvoir (rires).
Votre héroïne essaye désespérément d’être une personne meilleure, elle est très honnête avec elle-même. Pensez-vous que ses aventures resteront intéressantes si elle devient Mère Térésa ?
Non jamais ! Elle veut être une personne meilleure, mais elle est humaine donc elle connaît ses failles. Et d’un point de vue littéraire une héroïne parfaite n’a aucun intérêt. Le mieux est qu’elle croit progresser et se ratatine tout le temps !
Robin est-elle vraiment le fils de Robin des bois ? ( Robin Hudson = Robin Hood’son)
Non, c’est drôle. C’est un hasard total, et pourtant ils ont plein de points communs… ils veulent aider les autres, sauver le monde !
Dans votre livre, elle y arrive. Mais il y a un autre problème qu’elle gère plutôt mal : sa vie sentimentale. Pensez-vous que Robin des bois avait le temps d’avoir une vie sentimentale ?
Non, tout comme mon héroïne. Elle y pense tout le temps, mais se laisse toujours embarquer dans des histoires incroyables. À vrai dire, c’est un moyen de fuir, elle a un gros problème avec l’intimité. Mais elle va tout régler dans le prochain épisode qui se passera à Paris !
Vous dites que c’est dur de trouver un homme bien, je suppose que vous n’incluez pas les Français …
Ah ! Les Français sont raffinés, et possèdent une culture du plaisir. Contrairement aux Américains qui conservent un côté très primitif, conquérant. Finalement, les mentalités amoureuses ont un lien très étroit avec l’histoire des pays.
Robin ressemble à Rita Hayworth. Pensez-vous vraiment qu’elle peut trouver son Orson Welles… je suis désolé, mais je la vois plutôt avec Jerry Lewis.
Ah non ! Mais un mélange des deux, ça peut être pas mal : il faut le trouver celui-là !
J’ai lu que vous teniez vos idées d’un mec qui vit à Cleveland. Je l’ai rencontré avant de venir et il ne voit pas de quoi vous parlez.
(rires) Ah oui c’est une blague que je raconte quand on me demande d’où viennent mes idées… je crois qu’un jour, un mec de Cleveland va débouler et me coller un procès pour détournements d’idées !
Qui verriez-vous interpréter le rôle de Robin ?
Incontestablement Joan Cusak, c’est la meilleure actrice américaine.
Je dois vous dire que je suis épuisé : votre héroïne parle tout le temps ! C’est le genre de fille à poser des questions aux chauffeurs de taxi ! N’êtes vous pas fatiguée de vivre avec elle ?
Oui, elle m’épuise… surtout quand je suis 24h/24h avec elle. Je l’adore, mais heureusement qu’il y a beaucoup d’autres personnages. Elle cherche tout le temps à faire parler les autres. Et souvent ils se taisent car ils réalisent qu’ils sont dépressifs !
Pouvez-vous imaginer votre vie sans l’écriture ?
Non ! Je peux m’imaginer faire d’autres choses mais écrire est le cœur de tout.
Qu’est-ce que vous préférez dans l’écriture : être seule devant une page blanche ou rencontrer des journalistes stupides comme moi ?
J’aime les deux, mais ça dépend évidemment du journaliste… ou de la feuille !
Pourriez-vous écrire un livre dramatique ?
Oui, j’y ai pensé. Avec tout ce que j’ai vu quand j’ai travaillé pour CNN. Mais le comique, c’est pareil, je pense vraiment qu’il s’agit des deux faces de la même pièce. Je laisse surgir l’absurde des choses tragiques que je peux voir…
Enfin, pour bien finir, je dois vous dire que j’adore cette phrase : « Je suis assez intelligente pour me rendre compte quand je suis stupide. »
Oui plus j’apprends, plus je me rends compte du peu que je sais. Et c’est la clé de mon héroïne, plus elle progresse dans ses folles histoires, moins elle comprend ce qui se passe!
David Foenkinos
Sparkle Hayter
Ed.
0 p / 0 €
ISBN:
Last modified onvendredi, 01 mai 2009 23:01
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