Arnaud Cathrine ou la gloire de mes frères
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Un paquet de cigarettes. Une bière - Quartier Montparnasse. Un quartier, une ville. Arnaud Cathrine vit la ville. Depuis le perpétuel mouvement de Berlin, qui lui a dicté une nouvelle dans « Exercices de deuil » et un livre pour enfant « Faits d’hiver », des plages normandes de Bénerville à sa chambre de bonne à Paris, Arnaud Cathrine aime les cités. Elles lui inspireront même des cadres géographiques immenses où évolueront spirituellement, étroitement ses personnages prisonniers. Vastes espaces autour d’une écriture de l’intimité.
« Je te vois comme une griffure de chat au creux de mon poignet. Parfois, une main vient passer dessus. Je dis : c’est Roman. Et je ne cherche pas à m’expliquer davantage, bien conscient que je ne parle qu’à moi-même lorsqu’il s’agit de toi. J’ai très bien survécu à ton départ, alors ça ne se dit pas, ça ne se partage pas un deuil aussi doux ».
Arnaud a 30 ans. Une moitié de vie à être un jeune au fond de la classe, l’autre à écrire. Se réfugier tôt dans la lecture, s’ouvrir plus tard sur l’écriture. Hier Faulkner, aujourd’hui « la Route de Midland ». Adolescent, on écrit. Normale tout les ados écrivent, les écrivains sont ceux qui osent poursuivre. Lui c’est un de ses professeurs de français qui l'a inscrit. Un concours de nouvelles plus tard, Arnaud publie. Du chemin…
Depuis 1998 et certains yeux asséchés jusqu’à récemment un sombre exercice, Arnaud Cathrine travaille. De l’éthique humaine à travers l’exigence littéraire.
Ce sont donc dix romans partagés entre les éditions Verticales et l’Ecole des loisirs, les parents littéraires d’Arnaud, qui témoignent de sa jolie route.
Brisac, Besson et les autres…
Si il n’existe pas de profession- écrivain, il n’y a guère plus de relation professionnelle. Simplement des rencontres. D'ailleurs la vie d’Arnaud Cathrine tient à ces rencontres.
Bientôt une famille littéraire se dessine autour de lui. Une famille que l’on a tenté de nommer. Mais on ne colle jamais d’étiquette sur les beaux ensembles. La maman est Geneviève Brissac, le père Bernard Wallet. Et les autres ( nombreuse la fratrie ), Olivier Adam, Jérôme Lambert, Philippe Besson. Auto-proclamation de frères littéraires.
Des rencontres, il en est également question dans d’autres exploitations du verbe : le cinéma, où Cathrine prépare avec Eric Caravaca l’adaptation de « la Route de Midland ». « Avoir un autre regard sur la réécriture est passionnant. On écrit à nouveau une histoire ». Jeune le petit Arnaud voulait être musicien, son changement de chemin ne l’a pas empêché d’écrire des textes pour la chanteuse Daphné K. Poussant son attirance pour la musique vers Dominique A – Tout sera comme avant – « A chaque auteur, un titre, attribué aléatoirement, et sans écoute préalable de la chanson ; au bout du chemin, un faux-jumeau, un double littéraire du disque homonyme ». Bel exercice de style, Cathrine en est.
Donc Arnaud écrit pour le cinéma, pour la musique, mais surtout, il écrit pour les autres.
Au détour de France Culture où il croise Geneviève Brisac, il ouvre la porte de l’Ecole des loisirs . Désormais, il écrit aussi pour les jeunes. « Mon démon s’appelle Martin » ou « Je suis un garçon ».
Si l’écriture a un rôle, l’écrivain a une mission. Et bien que l’humilité l’empêche de parler de mission, Cathrine promouvoit la littérature a travers ses livres « Je n’écris pas pour le premier rang mais pour le dernier, au fond de la classe, celui où j’étais ». Bouquins à la main, il sillonne écoles et lycées, souvent professionnels. Il traverse la France, Rouen, Lille, Grenoble, Nantes. Parler des livres, de ses livres, au lectorat le plus exigent, sous l’œil parfois inquiet de ces professeurs. Des réactions, quelques fois violentes, des critiques, des sourires. Exercice réussi.
Car Arnaud Cathrine aime la littérature et plus que tout, lire. Du Fragment du discours amoureux de Barthes, qui siège sur la petite table de chevet de sa petite chambre, à la Recherche du temps perdu de Proust, qui l’accompagne le temps d’une vie, Arnaud a trouvé, chaque lecture en offre une nouvelle. Un verre vide. Un cendrier plein. Du côté de Montparnasse, un exercice de vie.
Charles Patin O'Coohoon
Zone Littéraire correspondant
Arnaud Cathrine
Ed.
0 p / 0 €
ISBN:
« Je te vois comme une griffure de chat au creux de mon poignet. Parfois, une main vient passer dessus. Je dis : c’est Roman. Et je ne cherche pas à m’expliquer davantage, bien conscient que je ne parle qu’à moi-même lorsqu’il s’agit de toi. J’ai très bien survécu à ton départ, alors ça ne se dit pas, ça ne se partage pas un deuil aussi doux ».
Arnaud a 30 ans. Une moitié de vie à être un jeune au fond de la classe, l’autre à écrire. Se réfugier tôt dans la lecture, s’ouvrir plus tard sur l’écriture. Hier Faulkner, aujourd’hui « la Route de Midland ». Adolescent, on écrit. Normale tout les ados écrivent, les écrivains sont ceux qui osent poursuivre. Lui c’est un de ses professeurs de français qui l'a inscrit. Un concours de nouvelles plus tard, Arnaud publie. Du chemin…
Depuis 1998 et certains yeux asséchés jusqu’à récemment un sombre exercice, Arnaud Cathrine travaille. De l’éthique humaine à travers l’exigence littéraire.
Ce sont donc dix romans partagés entre les éditions Verticales et l’Ecole des loisirs, les parents littéraires d’Arnaud, qui témoignent de sa jolie route.
Brisac, Besson et les autres…
Si il n’existe pas de profession- écrivain, il n’y a guère plus de relation professionnelle. Simplement des rencontres. D'ailleurs la vie d’Arnaud Cathrine tient à ces rencontres.
Bientôt une famille littéraire se dessine autour de lui. Une famille que l’on a tenté de nommer. Mais on ne colle jamais d’étiquette sur les beaux ensembles. La maman est Geneviève Brissac, le père Bernard Wallet. Et les autres ( nombreuse la fratrie ), Olivier Adam, Jérôme Lambert, Philippe Besson. Auto-proclamation de frères littéraires.
Des rencontres, il en est également question dans d’autres exploitations du verbe : le cinéma, où Cathrine prépare avec Eric Caravaca l’adaptation de « la Route de Midland ». « Avoir un autre regard sur la réécriture est passionnant. On écrit à nouveau une histoire ». Jeune le petit Arnaud voulait être musicien, son changement de chemin ne l’a pas empêché d’écrire des textes pour la chanteuse Daphné K. Poussant son attirance pour la musique vers Dominique A – Tout sera comme avant – « A chaque auteur, un titre, attribué aléatoirement, et sans écoute préalable de la chanson ; au bout du chemin, un faux-jumeau, un double littéraire du disque homonyme ». Bel exercice de style, Cathrine en est.
Donc Arnaud écrit pour le cinéma, pour la musique, mais surtout, il écrit pour les autres.
Au détour de France Culture où il croise Geneviève Brisac, il ouvre la porte de l’Ecole des loisirs . Désormais, il écrit aussi pour les jeunes. « Mon démon s’appelle Martin » ou « Je suis un garçon ».
Si l’écriture a un rôle, l’écrivain a une mission. Et bien que l’humilité l’empêche de parler de mission, Cathrine promouvoit la littérature a travers ses livres « Je n’écris pas pour le premier rang mais pour le dernier, au fond de la classe, celui où j’étais ». Bouquins à la main, il sillonne écoles et lycées, souvent professionnels. Il traverse la France, Rouen, Lille, Grenoble, Nantes. Parler des livres, de ses livres, au lectorat le plus exigent, sous l’œil parfois inquiet de ces professeurs. Des réactions, quelques fois violentes, des critiques, des sourires. Exercice réussi.
Car Arnaud Cathrine aime la littérature et plus que tout, lire. Du Fragment du discours amoureux de Barthes, qui siège sur la petite table de chevet de sa petite chambre, à la Recherche du temps perdu de Proust, qui l’accompagne le temps d’une vie, Arnaud a trouvé, chaque lecture en offre une nouvelle. Un verre vide. Un cendrier plein. Du côté de Montparnasse, un exercice de vie.
Charles Patin O'Coohoon
Zone Littéraire correspondant
Arnaud Cathrine
Ed.
0 p / 0 €
ISBN:
Last modified onlundi, 26 avril 2010 18:52
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