Rencontre avec Nicolas Philippe
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Prédisposé à entrer dans l'univers de la littérature ?
Je suis d'abord un acharné de lecture, et il est vrai que mes proches sont eux-même auteurs... Tout le monde écrivait autour de moi, il m'arrivait aussi de prendre la plume... Le monde du mot est donc un monde naturel, si je peux m'exprimer ainsi.
Vous avez commencé immédiatement à y travailler ?
Non, puisque j'ai démarré dans tout autre chose que la littérature ou l'édition. Je ne pense pas qu'il y ait d'univers strictement tracé, au cours d'une existence... J'étais d'abord avocat, ensuite banquier... Mon parcours est au fond très traditionnel dans ses débuts, j'ai bifurqué.
Quel rôle avez-vous joué vis-à-vis des éditions du Serpent à Plumes et de Florent Massot, regroupées aujourd'hui sous le chapeau des éditions du Forum ?
J'ai simplement permis la consolidation de maisons déjà existantes et ancrées, au travail éditorial reconnu, mais qui connaissaient quelques difficultés, pour la majeure partie d’entre elles financières. J'ai renforcé ces structures au cours de l'année 2000. L’objectif était de les aider sur certains plans bien précis, de manière à ce que ces maisons, que je trouvais être des maisons d'édition de qualité et d'intérêts littéraires certains, à retrouver une stabilité et à repartir sur des bases plus saines. La création de Manuscrit.com s'est intégrée dans cette logique de consolidation et de renforcement. Pensée dès le mois de septembre 2000, et intégrée au sein d’une activité solide en mars 2001.
Les objectifs de départ de l'aventure Manuscrit.com ?
Trouver des textes d'auteurs et utiliser l'outil Internet pour permettre une rencontre facilitée entre le texte et le lecteur. Quand un texte nous parvient, nous le soumettons à notre Comité de Grands Lecteurs, composé de critiques, journalistes, d’enseignants. L'opinion du Comité est rendue publique.
Grâce au site de Manuscrit.com, le livre est disponible immédiatement, sous forme d'impression à la demande. Mais il peut aussi connaître une seconde vie, publié en librairie traditionnelle, si nous jugeons qu'il est susceptible de rencontrer un public adapté. Et nous travaillons bien entendu aux contrats de coédition... Nous en avons déjà réalisé plusieurs, avec nos éditeurs partenaires, en moins d’une année.
Pouvez-vous nous donner quelques noms de ces partenaires ?
Chez les éditeurs, nous travaillons beaucoup avec Phébus (collections d’Ailleurs, d’Aujourd’hui, Le vif du sujet…), Lattès (collection de polars Suspense et Cie, l’Archipel (collection Ecriture), Satori, Mutine, Marsa…
Nous avons une quarantaine de librairies partenaires (La Mandragore, Lire et Ecrire, Les Cahiers de Colette, La librairie du Temple, Sauramps, La Cédille…), et des revues web et papier (La lubie, ParAgeS, Ecrivains, etc.). Nous cherchons constamment à enrichir cette liste. C’est la clé du succès de notre entreprise, se situer au cœur d’une constellation qui œuvre pour la découverte et la promotion de l’écrit.
Votre Comité des Grands Lecteurs est-il seul arbitre de la "qualité" des textes proposés sur votre site ?
Nous disposons également d'un Comité Interne, nous sommes des éditeurs et tout le monde ici porte un intérêt aux textes mis en ligne directement par des auteurs d'horizons divers ! Mais l'originalité de la maison est de faire appel à des pros, qui peuvent intervenir à tous moment dans le processus.
Lorsqu'un texte arrive, il est lu par un maximum de professionnels, et nous augmentons ainsi le nombre de lecteurs de ce texte par la structure montée, le nombre d'opinions qu'il génère, et donc le nombre d'appréciations qui permettront peut-être de le diffuser. L'outil Internet permet une instantanéité et une fluidité que l’on a encore du mal à concevoir…
Votre objectif final est-il la coédition ?
En réalité, nous allons créer notre propre maison d'édition qui portera mon nom, Nicolas Philippe, à partir du mois de février. Nous publierons des textes trouvés grâce à notre réseau sur Internet. Une ligne éditoriale éclectique, dont l'objectif est de trouver des textes surprenants, originaux. Premier ouvrage de Martin Page, l'histoire d'un homme qui se suicide chaque jour (Une parfaite journée parfaite). Puis François Nicol, un manuscrit exceptionnel sur son expérience de pilote de chasse pendant la Guerre d'Algérie. Au mois de mars, Claudia Tavares délivre un témoignage bouleversant sur son expérience franco-algérienne, sur l'incarcération, sur sa recherche identitaire. Un texte poignant.
Je pourrais aussi vous parler de Nuits Afghanes, dans un autre registre.
En fait, toute notre production se veut variée, afin de répondre à de multiples attentes. Nous espérons tous marquer le milieu de l'édition par nos découvertes, et continuez à lui imprimer notre marque de fabrique, déterminée par l'équipe des éditeurs de Nicolas Philippe...
Mais vous maintiendrez les objectifs de Manuscrit.com ?
Bien sûr, cette entreprise continuera à vivre, à se battre pour la coédition, le partenariat avec un maximum des acteurs de l'édition, et pour la promotion des textes qui nous parviennent. Manuscrit.com est un laboratoire, un point de rencontre et de circulation des textes, et cette entreprise trouve un nouvel aboutissement grâce à la création de Nicolas Philippe.
Je pense qu’un texte a plusieurs stades de vies bien définis : le temps de l’impression à la demande, qui est ouvert à tous les textes ; le temps de « l'épreuve-correction » et du travail éditorial, que nous faisons nous-mêmes (ou avec nos partenaires), et qui porte sur une sélection des textes qui nous sont soumis. Puis le temps de l'édition traditionnelle, qui se fera chez un éditeur partenaire ou chez Nicolas Philippe. Ainsi nos structures permettent de boucler la boucle de l'édition, et de fournir tous les stades de la création littéraire aux auteurs qui se présentent chez nous...
La quantité ne se fait-elle pas au détriment de la qualité ? Que penser de la pléthore de textes qui existent sur Internet, qui ont une existence alors qu'ils ne possèdent peut-être pas de légitimité artistique ou littéraire à leur visibilité ?
Nous utilisons sur Internet toutes les techniques de l'édition traditionnelle, concernant plus précisément la sélection de nos textes, ceux que nous destinons à la coédition ou à la publication chez Nicolas Philippe. Mais ensuite, chacun n'a-t-il pas le droit de produire l'écrit qui a de l'importance à ses yeux, quitte à ne pas être publié par la suite chez un éditeur ? Chaque personne qui écrit n'a-t-elle pas le droit d'imprimer et de réaliser l'objet livre dont elle rêve, ne serait-ce que pour le transmettre à son entourage, à sa descendance ?
Il est vrai que tous les textes sont mis à disposition sur notre site, sont visibles et disponibles. Mais ils n'apparaissent pas de manière indistincte sur le Web ! Nous y faisons ressortir ceux qui ont été remarqué par nos Comités, ceux qui ont retenu l'attention des professionnels, qui sont salués par nos partenaires revues et libraires. Nous offrons donc la possibilité de découvrir des auteurs qui peuvent avoir du talent sans habiter le sixième.
Votre plus, par rapport à tous les concurrents (Web et de l'édition traditionnelle) qui existent ?
Un corpus de textes très important, une capacité de diffusion très large. Une visibilité, un carrefour de rencontre entre toutes les sphères qui participent au processus de l'édition. Une démarche unique, me semble-t-il.
Et les plus de l'Internet ?
Une critique différente, une promotion élargie. La réconciliation avec le libraire (qui est un conseiller), et toucher un public probablement plus large. Les webzines et les libraires ont leur mot à dire, leur expression compte. Des partenaires qui ont quelque chose à dire, qui aident dans le processus de publication.
L’évaluation d’une année d'exercice et d'expérience ?
Nous possédons aujourd'hui tous les outils et dispositifs nécessaires à nos ambitions : un réseau d'intervenants culturels, des instruments qui nous permettent de supprimer l'intervention de la pré-fabrication (système automatique breveté). Notre site Internet en est à sa version numéro 2, donc plus facile d'accès et d'utilisation, plus clair et plus lisible, doté de sept cent manuscrits en ligne disponibles.
Ce qui vous plaît le plus dans toutes vos activités ?
Ce qui m'intéresse le plus est de permettre à toute une série d'initiatives créatives dans le domaine de l'édition de se réaliser, sur le plan économique et pratique, logique, logistique et financier. Aider au développement des maisons d'édition. Aider à la promotion de toute forme d’écrit, remédier à la crise que connaissent les sciences humaines par exemple, offrir un maximum de choix dans nos catalogues afin de drainer un public qui ne trouve pas ce qu’il cherche, ou un public curieux de l’originalité que nous pouvons nous permettre.
Qu’augurez-vous du lancement des éditions Nicolas Philippe, relativement aux objectifs fixés ?
L’aventure est ambitieuse, mais nous possédons aujourd'hui les moyens et les expériences de notre ambition.
Le chemin est semble tracé dans ses grandes lignes. Notre équipe est entièrement indépendante, formée de professionnels de la littérature, des sciences humaines, etc. Une équipe capable de s'enthousiasmer sur des textes, pour des aventures éditoriales.
Chacun apporte une expérience différente, ses goûts, ses opinions, et défend ses textes.
Votre marque de fabrique ?
Ne pas courir après les modes, après les trends, et donc ne pas offrir du pré formatage. Les éditeurs doivent agir par conviction, défendre des auteurs parce qu'ils croient en eux, tout simplement. Editer pas par souci de plaire uniquement, voilà qui me semble être un mode de fonctionnement digne de la vraie littérature, noble. Voici ce qui me semble primordial dans l'édition, c'est avoir des opinions et des convictions littéraires, et c'est ce que nous avons l’intention de faire avec Nicolas Philippe.
Enfin, que pensez-vous de cette inquiétude très "à la mode" dans les milieux littéraires, qui voit Internet comme une menace pour l’édition traditionnelle ?
Une angoisse qui ne traduit rien in fine. Toute l'initiative de Manuscrit.com repose au contraire sur l'idée d'une complémentarité entre le Net et le papier. Il est beaucoup plus agréable de lire un ouvrage sur le papier plutôt que sur un écran, c'est certain... En revanche, l'outil de l'Internet permet à tout lecteur de se mettre en relation avec un autre lecteur, ou même avec l'auteur, bref avec une personne touchée directement par le texte, et que l'on n'aurait pas pu atteindre autrement...
Ce qui compte, avec le Web, c'est de penser en réseaux, en communautés.
Florian Mo
Ed.
0 p / 0 €
ISBN:
Je suis d'abord un acharné de lecture, et il est vrai que mes proches sont eux-même auteurs... Tout le monde écrivait autour de moi, il m'arrivait aussi de prendre la plume... Le monde du mot est donc un monde naturel, si je peux m'exprimer ainsi.
Vous avez commencé immédiatement à y travailler ?
Non, puisque j'ai démarré dans tout autre chose que la littérature ou l'édition. Je ne pense pas qu'il y ait d'univers strictement tracé, au cours d'une existence... J'étais d'abord avocat, ensuite banquier... Mon parcours est au fond très traditionnel dans ses débuts, j'ai bifurqué.
Quel rôle avez-vous joué vis-à-vis des éditions du Serpent à Plumes et de Florent Massot, regroupées aujourd'hui sous le chapeau des éditions du Forum ?
J'ai simplement permis la consolidation de maisons déjà existantes et ancrées, au travail éditorial reconnu, mais qui connaissaient quelques difficultés, pour la majeure partie d’entre elles financières. J'ai renforcé ces structures au cours de l'année 2000. L’objectif était de les aider sur certains plans bien précis, de manière à ce que ces maisons, que je trouvais être des maisons d'édition de qualité et d'intérêts littéraires certains, à retrouver une stabilité et à repartir sur des bases plus saines. La création de Manuscrit.com s'est intégrée dans cette logique de consolidation et de renforcement. Pensée dès le mois de septembre 2000, et intégrée au sein d’une activité solide en mars 2001.
Les objectifs de départ de l'aventure Manuscrit.com ?
Trouver des textes d'auteurs et utiliser l'outil Internet pour permettre une rencontre facilitée entre le texte et le lecteur. Quand un texte nous parvient, nous le soumettons à notre Comité de Grands Lecteurs, composé de critiques, journalistes, d’enseignants. L'opinion du Comité est rendue publique.
Grâce au site de Manuscrit.com, le livre est disponible immédiatement, sous forme d'impression à la demande. Mais il peut aussi connaître une seconde vie, publié en librairie traditionnelle, si nous jugeons qu'il est susceptible de rencontrer un public adapté. Et nous travaillons bien entendu aux contrats de coédition... Nous en avons déjà réalisé plusieurs, avec nos éditeurs partenaires, en moins d’une année.
Pouvez-vous nous donner quelques noms de ces partenaires ?
Chez les éditeurs, nous travaillons beaucoup avec Phébus (collections d’Ailleurs, d’Aujourd’hui, Le vif du sujet…), Lattès (collection de polars Suspense et Cie, l’Archipel (collection Ecriture), Satori, Mutine, Marsa…
Nous avons une quarantaine de librairies partenaires (La Mandragore, Lire et Ecrire, Les Cahiers de Colette, La librairie du Temple, Sauramps, La Cédille…), et des revues web et papier (La lubie, ParAgeS, Ecrivains, etc.). Nous cherchons constamment à enrichir cette liste. C’est la clé du succès de notre entreprise, se situer au cœur d’une constellation qui œuvre pour la découverte et la promotion de l’écrit.
Votre Comité des Grands Lecteurs est-il seul arbitre de la "qualité" des textes proposés sur votre site ?
Nous disposons également d'un Comité Interne, nous sommes des éditeurs et tout le monde ici porte un intérêt aux textes mis en ligne directement par des auteurs d'horizons divers ! Mais l'originalité de la maison est de faire appel à des pros, qui peuvent intervenir à tous moment dans le processus.
Lorsqu'un texte arrive, il est lu par un maximum de professionnels, et nous augmentons ainsi le nombre de lecteurs de ce texte par la structure montée, le nombre d'opinions qu'il génère, et donc le nombre d'appréciations qui permettront peut-être de le diffuser. L'outil Internet permet une instantanéité et une fluidité que l’on a encore du mal à concevoir…
Votre objectif final est-il la coédition ?
En réalité, nous allons créer notre propre maison d'édition qui portera mon nom, Nicolas Philippe, à partir du mois de février. Nous publierons des textes trouvés grâce à notre réseau sur Internet. Une ligne éditoriale éclectique, dont l'objectif est de trouver des textes surprenants, originaux. Premier ouvrage de Martin Page, l'histoire d'un homme qui se suicide chaque jour (Une parfaite journée parfaite). Puis François Nicol, un manuscrit exceptionnel sur son expérience de pilote de chasse pendant la Guerre d'Algérie. Au mois de mars, Claudia Tavares délivre un témoignage bouleversant sur son expérience franco-algérienne, sur l'incarcération, sur sa recherche identitaire. Un texte poignant.
Je pourrais aussi vous parler de Nuits Afghanes, dans un autre registre.
En fait, toute notre production se veut variée, afin de répondre à de multiples attentes. Nous espérons tous marquer le milieu de l'édition par nos découvertes, et continuez à lui imprimer notre marque de fabrique, déterminée par l'équipe des éditeurs de Nicolas Philippe...
Mais vous maintiendrez les objectifs de Manuscrit.com ?
Bien sûr, cette entreprise continuera à vivre, à se battre pour la coédition, le partenariat avec un maximum des acteurs de l'édition, et pour la promotion des textes qui nous parviennent. Manuscrit.com est un laboratoire, un point de rencontre et de circulation des textes, et cette entreprise trouve un nouvel aboutissement grâce à la création de Nicolas Philippe.
Je pense qu’un texte a plusieurs stades de vies bien définis : le temps de l’impression à la demande, qui est ouvert à tous les textes ; le temps de « l'épreuve-correction » et du travail éditorial, que nous faisons nous-mêmes (ou avec nos partenaires), et qui porte sur une sélection des textes qui nous sont soumis. Puis le temps de l'édition traditionnelle, qui se fera chez un éditeur partenaire ou chez Nicolas Philippe. Ainsi nos structures permettent de boucler la boucle de l'édition, et de fournir tous les stades de la création littéraire aux auteurs qui se présentent chez nous...
La quantité ne se fait-elle pas au détriment de la qualité ? Que penser de la pléthore de textes qui existent sur Internet, qui ont une existence alors qu'ils ne possèdent peut-être pas de légitimité artistique ou littéraire à leur visibilité ?
Nous utilisons sur Internet toutes les techniques de l'édition traditionnelle, concernant plus précisément la sélection de nos textes, ceux que nous destinons à la coédition ou à la publication chez Nicolas Philippe. Mais ensuite, chacun n'a-t-il pas le droit de produire l'écrit qui a de l'importance à ses yeux, quitte à ne pas être publié par la suite chez un éditeur ? Chaque personne qui écrit n'a-t-elle pas le droit d'imprimer et de réaliser l'objet livre dont elle rêve, ne serait-ce que pour le transmettre à son entourage, à sa descendance ?
Il est vrai que tous les textes sont mis à disposition sur notre site, sont visibles et disponibles. Mais ils n'apparaissent pas de manière indistincte sur le Web ! Nous y faisons ressortir ceux qui ont été remarqué par nos Comités, ceux qui ont retenu l'attention des professionnels, qui sont salués par nos partenaires revues et libraires. Nous offrons donc la possibilité de découvrir des auteurs qui peuvent avoir du talent sans habiter le sixième.
Votre plus, par rapport à tous les concurrents (Web et de l'édition traditionnelle) qui existent ?
Un corpus de textes très important, une capacité de diffusion très large. Une visibilité, un carrefour de rencontre entre toutes les sphères qui participent au processus de l'édition. Une démarche unique, me semble-t-il.
Et les plus de l'Internet ?
Une critique différente, une promotion élargie. La réconciliation avec le libraire (qui est un conseiller), et toucher un public probablement plus large. Les webzines et les libraires ont leur mot à dire, leur expression compte. Des partenaires qui ont quelque chose à dire, qui aident dans le processus de publication.
L’évaluation d’une année d'exercice et d'expérience ?
Nous possédons aujourd'hui tous les outils et dispositifs nécessaires à nos ambitions : un réseau d'intervenants culturels, des instruments qui nous permettent de supprimer l'intervention de la pré-fabrication (système automatique breveté). Notre site Internet en est à sa version numéro 2, donc plus facile d'accès et d'utilisation, plus clair et plus lisible, doté de sept cent manuscrits en ligne disponibles.
Ce qui vous plaît le plus dans toutes vos activités ?
Ce qui m'intéresse le plus est de permettre à toute une série d'initiatives créatives dans le domaine de l'édition de se réaliser, sur le plan économique et pratique, logique, logistique et financier. Aider au développement des maisons d'édition. Aider à la promotion de toute forme d’écrit, remédier à la crise que connaissent les sciences humaines par exemple, offrir un maximum de choix dans nos catalogues afin de drainer un public qui ne trouve pas ce qu’il cherche, ou un public curieux de l’originalité que nous pouvons nous permettre.
Qu’augurez-vous du lancement des éditions Nicolas Philippe, relativement aux objectifs fixés ?
L’aventure est ambitieuse, mais nous possédons aujourd'hui les moyens et les expériences de notre ambition.
Le chemin est semble tracé dans ses grandes lignes. Notre équipe est entièrement indépendante, formée de professionnels de la littérature, des sciences humaines, etc. Une équipe capable de s'enthousiasmer sur des textes, pour des aventures éditoriales.
Chacun apporte une expérience différente, ses goûts, ses opinions, et défend ses textes.
Votre marque de fabrique ?
Ne pas courir après les modes, après les trends, et donc ne pas offrir du pré formatage. Les éditeurs doivent agir par conviction, défendre des auteurs parce qu'ils croient en eux, tout simplement. Editer pas par souci de plaire uniquement, voilà qui me semble être un mode de fonctionnement digne de la vraie littérature, noble. Voici ce qui me semble primordial dans l'édition, c'est avoir des opinions et des convictions littéraires, et c'est ce que nous avons l’intention de faire avec Nicolas Philippe.
Enfin, que pensez-vous de cette inquiétude très "à la mode" dans les milieux littéraires, qui voit Internet comme une menace pour l’édition traditionnelle ?
Une angoisse qui ne traduit rien in fine. Toute l'initiative de Manuscrit.com repose au contraire sur l'idée d'une complémentarité entre le Net et le papier. Il est beaucoup plus agréable de lire un ouvrage sur le papier plutôt que sur un écran, c'est certain... En revanche, l'outil de l'Internet permet à tout lecteur de se mettre en relation avec un autre lecteur, ou même avec l'auteur, bref avec une personne touchée directement par le texte, et que l'on n'aurait pas pu atteindre autrement...
Ce qui compte, avec le Web, c'est de penser en réseaux, en communautés.
Florian Mo
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Last modified ondimanche, 03 mai 2009 23:03
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