Darwinisme
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Ces gens là, ils pourraient être vous, ou moi. L’histoire d’individus ordinaires avec un passé qui a dessiné ce qu’ils sont. Huit personnages aux casseroles plus ou moins lourdes. Un premier roman à découvrir…
Jens est le premier maillon de la chaîne. A la veille de la deuxième guerre mondiale, ce n’est encore qu’un enfant de douze ans. Parce qu’il ne vient pas d’une famille de paysans comme le reste du village, il fait l’objet de nombreuses moqueries et brimades de la part des autres garçons de son âge. L’une d’entre elle tournera mal jusqu’à un acte de mutilation dont il sera victime. Sur sa route, plus tard, il croisera Simon et Louise… Puis il y a Manon, Sophie, Jacques et les autres. Hormis Jens, les autres personnages ont un lien de parenté : c’est l’histoire d’une descendance de génération en génération. Huit morceaux de vie qui se succèdent.
Pour son premier coup d’essai, Virgile Durand plonge dans les secrets de familles tabous, les traumatismes enfouis et révèlent les conséquences sur la formation de ces individus. A l’instar de Sophie qui a subi un viol collectif. Cette jeune fille veille alors à cacher sa féminité. Pour ne plus jamais « avoir de problèmes avec les hommes », explique-t-elle. Elle se persuade alors de son entière responsabilité et intériorise des idées fausses que la société lui souffle. Après tout, à porter une mini-jupe, elle n’a eu que ce qu’elle méritait ! Sa fille subira indirectement l’expérience traumatisante de sa mère. Elle grandira avec les cheveux toujours courts, sans jamais porter une seule robe. Inconsciemment, les victimes deviennent à leur tour des bourreaux
Malgré le sujet, l’auteur ne joue pas les psychiatres. Il ne donne ni conseil ni solution personnelles qui interviennent, même fondues, dans le récit. Virgile Durand reste à distance. Comme un témoin qui aurait assisté à tout, il raconte les histoires de "ces gens là". Il explore leur mémoire et la révèle aux lecteurs. Il ne fait aucune analyse d’ordre psychanalytique. Les récits parlent d’eux même. Ils ne viennent que confirmer les secrets traumatiques enfermés dans un recoin mémoriel et qui rejaillissent d’une manière ou d’une autre par des actes inconscients.
Virgile Durant fait évoluer ses personnages positivement. D’une génération à l’autre les névroses familiales sont dépassées. Un premier roman assez surprenant dans le choix du sujet et sa construction bien ficelée qui se lit d’un trait grâce à des histoires dont l’humanité résonne. Le réalisme de chacune d’entre elle accompagnée de sa part de violence frappe et émeut. Une réussite !
Doreen Bodin
Ces gens là
Virgile Durand
Ed. Plon
292 p / 19 €
ISBN:
Jens est le premier maillon de la chaîne. A la veille de la deuxième guerre mondiale, ce n’est encore qu’un enfant de douze ans. Parce qu’il ne vient pas d’une famille de paysans comme le reste du village, il fait l’objet de nombreuses moqueries et brimades de la part des autres garçons de son âge. L’une d’entre elle tournera mal jusqu’à un acte de mutilation dont il sera victime. Sur sa route, plus tard, il croisera Simon et Louise… Puis il y a Manon, Sophie, Jacques et les autres. Hormis Jens, les autres personnages ont un lien de parenté : c’est l’histoire d’une descendance de génération en génération. Huit morceaux de vie qui se succèdent.
Pour son premier coup d’essai, Virgile Durand plonge dans les secrets de familles tabous, les traumatismes enfouis et révèlent les conséquences sur la formation de ces individus. A l’instar de Sophie qui a subi un viol collectif. Cette jeune fille veille alors à cacher sa féminité. Pour ne plus jamais « avoir de problèmes avec les hommes », explique-t-elle. Elle se persuade alors de son entière responsabilité et intériorise des idées fausses que la société lui souffle. Après tout, à porter une mini-jupe, elle n’a eu que ce qu’elle méritait ! Sa fille subira indirectement l’expérience traumatisante de sa mère. Elle grandira avec les cheveux toujours courts, sans jamais porter une seule robe. Inconsciemment, les victimes deviennent à leur tour des bourreaux
Malgré le sujet, l’auteur ne joue pas les psychiatres. Il ne donne ni conseil ni solution personnelles qui interviennent, même fondues, dans le récit. Virgile Durand reste à distance. Comme un témoin qui aurait assisté à tout, il raconte les histoires de "ces gens là". Il explore leur mémoire et la révèle aux lecteurs. Il ne fait aucune analyse d’ordre psychanalytique. Les récits parlent d’eux même. Ils ne viennent que confirmer les secrets traumatiques enfermés dans un recoin mémoriel et qui rejaillissent d’une manière ou d’une autre par des actes inconscients.
Virgile Durant fait évoluer ses personnages positivement. D’une génération à l’autre les névroses familiales sont dépassées. Un premier roman assez surprenant dans le choix du sujet et sa construction bien ficelée qui se lit d’un trait grâce à des histoires dont l’humanité résonne. Le réalisme de chacune d’entre elle accompagnée de sa part de violence frappe et émeut. Une réussite !
Doreen Bodin
Ces gens là
Virgile Durand
Ed. Plon
292 p / 19 €
ISBN:
Last modified onmercredi, 01 juillet 2009 22:37
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