Il ne faut jamais dire Fontaine...
- font size decrease font size increase font size
Major anxiety attack !
Alors elle prend la plume, Brigitte Fontaine. Et quoi qu’en disent ses détracteurs, non, ce n’est jamais inutile : car s’il n’y avait que des auteurs d’histoires d’amour mâtinées de surnaturel, on n’irait pas bien loin. Ici c’est le concret des choses qui importe : et tout en lisant ses lignes, on entend le rock tout en même temps. L’œuvre de Fontaine, c’est un tout : une personnalité déclinée en musique, en littérature, en apparitions télés survoltées. On écoute un jour quelques titres, et certaines paroles de chansons nous hantent pendant longtemps… des paroles qu’on ne pourrait d’ailleurs citer, puisque pour beaucoup inaudibles au pays de la prohibition et de la bienséance.
On a beaucoup taxé Brigitte Fontaine de surréaliste. On a dit que Brigitte Fontaine était folle. Et si tout était question de support de réflexion ? On n’apprend à réfléchir qu’après la guerre, après l’amour, après la fête… C’est de toute cette masse que Brigitte se repaît, elle scrute les faits et gestes, et elle répond, elle contre-attaque. Elle ne se laisse pas faire ! Elle n’a pas dit son dernier mot. Elle fait ce qu’elle sent. Et quand les anges et les princesses ont disparu, que les gargouilles se sont pendues, que les meurtriers se sont fait la malle ? Quand les lumières de la poésie ne sont plus là, il ne reste que nous, les braves gens, issus du bon peuple qui souffre et qui saigne. C’est nous que Brigitte désigne, et qu’elle aime… On l’aime aussi.
Le bon peuple du sang
Brigitte Fontaine
Flammarion
185 p – 17 €