Philippe Pollet Villard fait son manège
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A l'occasion de son numéro spécial Premiers romans, Zone a rencontré le calme et tranquille Philippe Pollet Villard, véritable antithèse de son livre coup de poing.
Zone : En lisant votre livre, on se demande s’il n’y avait pas une part autobiographique, car vous décrivez l’univers des braquages et le milieu carcéral sans aucun sensationnalisme, avec un réalisme qui laisse pensez que vous l’avez connu ?
Philippe Pollet-Villard : Il y a une chose qui est importante, c’est que cette histoire est née d’une rencontre. J’ai rencontré un type, il y a quelques années, dont on disait qu’il avait une balle dans la tête.
Nous sommes devenus amis et je me suis attaché à lui et à son univers.
Donc son univers c’était… ?
Des gens qu’il m’a présenté : des gangsters, des prostituées, des escrocs… La cordialité que j’y ai rencontrée m’a beaucoup touché et m’a donné envie d’écrire. Mais je me suis rendu compte que si je me basais sur la structure de ce qu’il me racontait, cela risquait d’être réellement très difficile, très chaotique, assez invraisemblable.
J’ai compris qu’il fallait m’approprier entièrement cette histoire en la restructurant, créer une intrigue et surtout éviter une perpétuelle répétition d’alignements de braquages, de peine de prisons… Ce n’était pas évident. Mais je ne voulais surtout pas tomber là dedans : d’abord la dimension de narration des braquages
« m’emmerde » comme l’univers policier en général.
Pourquoi ?
Je ne sais pas, je ne saurais pas le dire. Ca m’ennuie. Je trouve que c’est rébarbatif. Surtout quand les gens se mettent à raconter leur vie, en se présentant comme des héros, qu’ils sont d’ailleurs bien souvent. Mais pour moi, il s’agit de sublimer les choses. J’ai voulu faire un livre qui se permette d’être plus sensible avec des personnages plus complexes, animés de motivations qui ne soient pas toutes noires ou toutes blanches mais qui soient autant affectives que le fait de se prouver des choses. Je voulais qu’ils soient capables d’une certaine fragilité. Même si l’on comprend que ces gens là ne se présentent pas comme ça dans l’histoire et qu’ils ne se présenteraient pas comme cela dans la vie, j’ai eu envie que tous les personnages soient animés de quelque chose de presque enfantin.
Jean-Pierre avec sa sœur, c’est vraiment ça : il va dans une banque la braquer. Ce jour là sa sœur y est pour ouvrir un compte, elle le reconnaît. Là, il est immédiatement remis à la place du petit garçon.
Cette dimension m’intéresse : la part inavouée des gangsters.
Je pense que nous sommes tous composés de notre part enfantine, les petites guerres intestines qui commencent par être celles des familles.
Je le dis d’ailleurs un moment, à propos des frères Barek "le type n’avait peur de personne dans la prison parce qu’il est né au milieu d’une famille de dix frères. Il avait déjà du se faire sa place dans ce milieu là avant de se faire sa place dans le plus grand des milieux".
Le point de départ de chacun serait donc la famille, ce que l’on met en place, les choix que l’on fait ?
Oui c’est beaucoup motivé par la famille, mais ce qui m’intéressait surtout, c’était de traiter ces jeunes ces gangsters comme un monde assez innocent et assez enfantin.
Surtout ne pas tomber dans l’héroïsme, ni dans le tragique : je ne voulais pas faire un livre triste, ni sombrer dans une certaine forme de littérature complaisante ou cynique.
Je voulais faire un livre plein de jovialité et d’énergie avec un type qui ne baisse jamais les bras et qui reste résolument positif quoiqu’il arrive, jusqu’à être poète d’ailleurs.
Cela vous permet aussi d’éviter de tomber dans le jugement. A aucun moment vous ne jugez cet univers de la pègre et des braquages dans lequel évoluent vos personnages, ni ne cherchez à pointer le Bien, le Mal, le Juste, comme si la frontière n’existait pas…
Effectivement, il n’y a pas de jugement. Je pense qu’il est très difficile, aujourd’hui de déterminer les responsabilités. Nous sommes tous des coupables en puissance. Chacun fait ce qu’il peut. C’est pourquoi, il était important pour moi de faire du personnage de Jean-Pierre un type qui juge très très peu les autres. Il se défend de beaucoup chose, mais toujours sans jugement.
Cependant c’est un personnage qui observe et analyse le monde qui l’entoure ?
Oui, complètement.
Jean-Pierre n’a-t-il pas un rapport au temps obsessionnel ? Il est dans une course, comme un enfant qui cherche sa voie en tâtant le terrain. C’est un personnage muni d’une grande force et d’une difficulté d’être à la fois ?
C’est un personnage qui se cherche, et cela dès le début. D’ailleurs, c’est un paradoxe. On imagine les braqueurs comme des gens déterminés, alors que Jean-Pierre est constamment dans le questionnement. Mais ce trait de caractère le rend touchant.
L’histoire s’étire vers un univers à la Woody Allen par le truchement de ce personnage qui pense plutôt trop que pas assez.
Jean-Pierre est un type qui essaie de se réunir. Il fait tout le temps le point. C’est cela que j’aime bien chez lui. D’où cette écriture répétitive par moments.
Mais Jean-Pierre n’a-t-il pas peur de la mort aussi ?
Non. C’est un enfant jusqu’à ce que la mort de sa mère lui tombe dessus. Il le dit d’ailleurs à ce moment là du récit : « Le temps venait de rentrer en moi, net et droit comme un missile. »
D’un coup, il réalise que cela fait des années qu’il est en prison et qu’il perd son temps. Jusque là il était sécurisé par sa mère. Il savait qu’elle était en vie et c’était comme si le temps ne passait pas. Tout à coup, il y a une urgence folle à vivre sa vie car il réalise qu’il n’est pas immortel. Alors qu’avant il se sentait tout puissant et éternel.
Cet événement marque donc une rupture et place le personnage dans une interrogation sur sa place dans le monde ?
C’est cela que je trouve intéressant. Au début du livre, on a l’impression de rentrer dans un récit. Puis, plus on avance, plus le rythme s’accélère et plus Jean-Pierre est apte réfléchir. L’écriture change alors. Elle devient de plus en plus intérieure et poétique.
A la fin, il est en plein dans une discussion sur le monde d’aujourd’hui, parce qu’il se retrouve dans une société où tout le monde communique, alors que lui il a fait le cheminement inverse. Il a toujours été dans la position du mec : « qui ne voudrait pas penser, si plus du tout était encore possible ».
Ce qui m’intéresse en général, c’est une bascule permanente des valeurs. Quand Massimo vient arrêter Jean-Pierre chez lui, il le fait parce qu’il ne veut pas passer pour un con dans la communauté italienne et en même temps, il lui dit « si tu essaies de t’échapper, je te butte ».
En réalité, Jean-Pierre est un type, lui-même un peu fou, qui réalise à quel point il vit dans un monde de fous. C’est l’idée que je développe au début, selon laquelle la vie est un manège qui tourne et qui ne s’arrête jamais.
Celle de Jean-Pierre serait de « vivre libre ou de mourir d’ennui ».
Le questionnement du personnage est là, dans le fait de vivre sa vie. Alors oui, c’est un petit malfrat dont le but est de ramasser un maximum d’argent et de se casser mais c’est la motivation de beaucoup de PDG aujourd’hui. Il n’en reste pas moins qu’il a été un enfant, né dans une famille et devenu un homme. Cette dimension là ne cesse d’être présente jusqu’à la fin.
Cela a-t-il été difficile de vous détacher de ce dénommé Jean-Pierre que vous avez rencontré pour créer votre personnage principal?
Oui c’était difficile mais agréable à la fois. Mais surtout ce qu’il a fallu que je trouve c’est la voix du personnage, parce qu’il écrit à la première personne. Cette fois, je la voulais proche cependant plus sensible et plus paradoxale. Jean-Pierre, cet homme que j’ai rencontré, il y a quelques années est beaucoup plus expéditif. Si j’avais gardé sa voix, le livre ne ferait que 20 pages. C’est pourquoi, j’ai cherché à mélanger la sienne à la mienne.
Effectivement, il a bien fallu m’extraire de cet homme. En réalité, le parcours que j’ai du faire, c’est celui de la fiction. En partant de son vécu, je me suis demandé ce que je devais insuffler à cette histoire et à ce personnage, de façon à ce que « nous » lecteurs passions par toutes les étapes du roman et que nous les comprenions.
Tous ces gens que j’ai pu rencontrer, ces gangsters sont doués d’une énergie assez brutale et intuitive et le rapport au hasard n’est pas le même. Il est bousculé parce qu’ils sont davantage dans l’action. C’est vraiment très étrange. Il était important que cela apparaisse aussi. A la fois, j’ai vraiment tenu à écrire un livre qui soit pour moi lecteur, drôle.
Le titre, l’homme qui marchait avec une balle dans la tête, fait référence à ce passage de l’histoire où Jean-pierre reçoit une balle dans le cerveau. Dès lors sa raison devient vacillante. Mais n’a-t-il pas toujours finalement toujours eu une balle dans la tête ?
Complètement. Dès le départ, c’est un type fêlé. Pour plein de raison d’ailleurs, notamment à cause de la relation qu’il a à son frangin.
C’est la raison pour laquelle il perçoit avec lucidité la folie qui l’entoure : celle des hommes et celle du monde?
Oui, il est lui-même en proie à la folie, comme toute sa famille d’ailleurs. Par exemple le grand-père qui, à 25 ans, voit et reçoit cette lumière qui lui donne l’inspiration. La différence entre un type inspiré et un type illuminé est étroite. En l’occurrence, c’est une famille de dingues. La vie est un petit manège où les gens passent leur temps à jouer, à entrer dans des personnages en se faisant passer pour je ne sais quoi. Et ce bouquin est construit là-dessus.
Doreen Bodin
Philippe Pollet Villard fait son manège
Philippe Pollet Villard
Ed.
0 p / 0 €
ISBN:
Zone : En lisant votre livre, on se demande s’il n’y avait pas une part autobiographique, car vous décrivez l’univers des braquages et le milieu carcéral sans aucun sensationnalisme, avec un réalisme qui laisse pensez que vous l’avez connu ?
Philippe Pollet-Villard : Il y a une chose qui est importante, c’est que cette histoire est née d’une rencontre. J’ai rencontré un type, il y a quelques années, dont on disait qu’il avait une balle dans la tête.
Nous sommes devenus amis et je me suis attaché à lui et à son univers.
Donc son univers c’était… ?
Des gens qu’il m’a présenté : des gangsters, des prostituées, des escrocs… La cordialité que j’y ai rencontrée m’a beaucoup touché et m’a donné envie d’écrire. Mais je me suis rendu compte que si je me basais sur la structure de ce qu’il me racontait, cela risquait d’être réellement très difficile, très chaotique, assez invraisemblable.
J’ai compris qu’il fallait m’approprier entièrement cette histoire en la restructurant, créer une intrigue et surtout éviter une perpétuelle répétition d’alignements de braquages, de peine de prisons… Ce n’était pas évident. Mais je ne voulais surtout pas tomber là dedans : d’abord la dimension de narration des braquages
« m’emmerde » comme l’univers policier en général.
Pourquoi ?
Je ne sais pas, je ne saurais pas le dire. Ca m’ennuie. Je trouve que c’est rébarbatif. Surtout quand les gens se mettent à raconter leur vie, en se présentant comme des héros, qu’ils sont d’ailleurs bien souvent. Mais pour moi, il s’agit de sublimer les choses. J’ai voulu faire un livre qui se permette d’être plus sensible avec des personnages plus complexes, animés de motivations qui ne soient pas toutes noires ou toutes blanches mais qui soient autant affectives que le fait de se prouver des choses. Je voulais qu’ils soient capables d’une certaine fragilité. Même si l’on comprend que ces gens là ne se présentent pas comme ça dans l’histoire et qu’ils ne se présenteraient pas comme cela dans la vie, j’ai eu envie que tous les personnages soient animés de quelque chose de presque enfantin.
Jean-Pierre avec sa sœur, c’est vraiment ça : il va dans une banque la braquer. Ce jour là sa sœur y est pour ouvrir un compte, elle le reconnaît. Là, il est immédiatement remis à la place du petit garçon.
Cette dimension m’intéresse : la part inavouée des gangsters.
Je pense que nous sommes tous composés de notre part enfantine, les petites guerres intestines qui commencent par être celles des familles.
Je le dis d’ailleurs un moment, à propos des frères Barek "le type n’avait peur de personne dans la prison parce qu’il est né au milieu d’une famille de dix frères. Il avait déjà du se faire sa place dans ce milieu là avant de se faire sa place dans le plus grand des milieux".
Le point de départ de chacun serait donc la famille, ce que l’on met en place, les choix que l’on fait ?
Oui c’est beaucoup motivé par la famille, mais ce qui m’intéressait surtout, c’était de traiter ces jeunes ces gangsters comme un monde assez innocent et assez enfantin.
Surtout ne pas tomber dans l’héroïsme, ni dans le tragique : je ne voulais pas faire un livre triste, ni sombrer dans une certaine forme de littérature complaisante ou cynique.
Je voulais faire un livre plein de jovialité et d’énergie avec un type qui ne baisse jamais les bras et qui reste résolument positif quoiqu’il arrive, jusqu’à être poète d’ailleurs.
Cela vous permet aussi d’éviter de tomber dans le jugement. A aucun moment vous ne jugez cet univers de la pègre et des braquages dans lequel évoluent vos personnages, ni ne cherchez à pointer le Bien, le Mal, le Juste, comme si la frontière n’existait pas…
Effectivement, il n’y a pas de jugement. Je pense qu’il est très difficile, aujourd’hui de déterminer les responsabilités. Nous sommes tous des coupables en puissance. Chacun fait ce qu’il peut. C’est pourquoi, il était important pour moi de faire du personnage de Jean-Pierre un type qui juge très très peu les autres. Il se défend de beaucoup chose, mais toujours sans jugement.
Cependant c’est un personnage qui observe et analyse le monde qui l’entoure ?
Oui, complètement.
Jean-Pierre n’a-t-il pas un rapport au temps obsessionnel ? Il est dans une course, comme un enfant qui cherche sa voie en tâtant le terrain. C’est un personnage muni d’une grande force et d’une difficulté d’être à la fois ?
C’est un personnage qui se cherche, et cela dès le début. D’ailleurs, c’est un paradoxe. On imagine les braqueurs comme des gens déterminés, alors que Jean-Pierre est constamment dans le questionnement. Mais ce trait de caractère le rend touchant.
L’histoire s’étire vers un univers à la Woody Allen par le truchement de ce personnage qui pense plutôt trop que pas assez.
Jean-Pierre est un type qui essaie de se réunir. Il fait tout le temps le point. C’est cela que j’aime bien chez lui. D’où cette écriture répétitive par moments.
Mais Jean-Pierre n’a-t-il pas peur de la mort aussi ?
Non. C’est un enfant jusqu’à ce que la mort de sa mère lui tombe dessus. Il le dit d’ailleurs à ce moment là du récit : « Le temps venait de rentrer en moi, net et droit comme un missile. »
D’un coup, il réalise que cela fait des années qu’il est en prison et qu’il perd son temps. Jusque là il était sécurisé par sa mère. Il savait qu’elle était en vie et c’était comme si le temps ne passait pas. Tout à coup, il y a une urgence folle à vivre sa vie car il réalise qu’il n’est pas immortel. Alors qu’avant il se sentait tout puissant et éternel.
Cet événement marque donc une rupture et place le personnage dans une interrogation sur sa place dans le monde ?
C’est cela que je trouve intéressant. Au début du livre, on a l’impression de rentrer dans un récit. Puis, plus on avance, plus le rythme s’accélère et plus Jean-Pierre est apte réfléchir. L’écriture change alors. Elle devient de plus en plus intérieure et poétique.
A la fin, il est en plein dans une discussion sur le monde d’aujourd’hui, parce qu’il se retrouve dans une société où tout le monde communique, alors que lui il a fait le cheminement inverse. Il a toujours été dans la position du mec : « qui ne voudrait pas penser, si plus du tout était encore possible ».
Ce qui m’intéresse en général, c’est une bascule permanente des valeurs. Quand Massimo vient arrêter Jean-Pierre chez lui, il le fait parce qu’il ne veut pas passer pour un con dans la communauté italienne et en même temps, il lui dit « si tu essaies de t’échapper, je te butte ».
En réalité, Jean-Pierre est un type, lui-même un peu fou, qui réalise à quel point il vit dans un monde de fous. C’est l’idée que je développe au début, selon laquelle la vie est un manège qui tourne et qui ne s’arrête jamais.
Celle de Jean-Pierre serait de « vivre libre ou de mourir d’ennui ».
Le questionnement du personnage est là, dans le fait de vivre sa vie. Alors oui, c’est un petit malfrat dont le but est de ramasser un maximum d’argent et de se casser mais c’est la motivation de beaucoup de PDG aujourd’hui. Il n’en reste pas moins qu’il a été un enfant, né dans une famille et devenu un homme. Cette dimension là ne cesse d’être présente jusqu’à la fin.
Cela a-t-il été difficile de vous détacher de ce dénommé Jean-Pierre que vous avez rencontré pour créer votre personnage principal?
Oui c’était difficile mais agréable à la fois. Mais surtout ce qu’il a fallu que je trouve c’est la voix du personnage, parce qu’il écrit à la première personne. Cette fois, je la voulais proche cependant plus sensible et plus paradoxale. Jean-Pierre, cet homme que j’ai rencontré, il y a quelques années est beaucoup plus expéditif. Si j’avais gardé sa voix, le livre ne ferait que 20 pages. C’est pourquoi, j’ai cherché à mélanger la sienne à la mienne.
Effectivement, il a bien fallu m’extraire de cet homme. En réalité, le parcours que j’ai du faire, c’est celui de la fiction. En partant de son vécu, je me suis demandé ce que je devais insuffler à cette histoire et à ce personnage, de façon à ce que « nous » lecteurs passions par toutes les étapes du roman et que nous les comprenions.
Tous ces gens que j’ai pu rencontrer, ces gangsters sont doués d’une énergie assez brutale et intuitive et le rapport au hasard n’est pas le même. Il est bousculé parce qu’ils sont davantage dans l’action. C’est vraiment très étrange. Il était important que cela apparaisse aussi. A la fois, j’ai vraiment tenu à écrire un livre qui soit pour moi lecteur, drôle.
Le titre, l’homme qui marchait avec une balle dans la tête, fait référence à ce passage de l’histoire où Jean-pierre reçoit une balle dans le cerveau. Dès lors sa raison devient vacillante. Mais n’a-t-il pas toujours finalement toujours eu une balle dans la tête ?
Complètement. Dès le départ, c’est un type fêlé. Pour plein de raison d’ailleurs, notamment à cause de la relation qu’il a à son frangin.
C’est la raison pour laquelle il perçoit avec lucidité la folie qui l’entoure : celle des hommes et celle du monde?
Oui, il est lui-même en proie à la folie, comme toute sa famille d’ailleurs. Par exemple le grand-père qui, à 25 ans, voit et reçoit cette lumière qui lui donne l’inspiration. La différence entre un type inspiré et un type illuminé est étroite. En l’occurrence, c’est une famille de dingues. La vie est un petit manège où les gens passent leur temps à jouer, à entrer dans des personnages en se faisant passer pour je ne sais quoi. Et ce bouquin est construit là-dessus.
Doreen Bodin
Philippe Pollet Villard fait son manège
Philippe Pollet Villard
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Last modified onmercredi, 24 juin 2009 23:36
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