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Vos d�buts dans l'�dition ?
Nos d�buts ? Difficiles, bien s�r. On est parti de rien. Il y avait tout � faire. On ne se leurre d'ailleurs pas. Nous avons encore une longue route devant nous avant
d'�tre des �diteurs au sens noble du terme. Mais monter Cyeditions est une tr�s grande aventure. Quoi qu'il arrive, il est bien �vident que je ne regretterais rien.
Que vous apporte cette profession ?
L'�dition est une profession surprenante. Ce qui est passionnant avec ce
m�tier, c'est d'ouvrir un texte et de tomber sur un " auteur " � part enti�re : �a �t� pour moi un choc de d�couvrir Abergel, par exemple. J'aime beaucoup le roman d'Orsat que nous publions ces jours-ci. C'est bien
s�r un premier roman, mais J.C. Orsat a du ressort. Je crois beaucoup en lui. J'aime pouvoir accompagner tous ces " futurs auteurs " vers une r�ussite possible. L'�dition, c'est la possibilit� de donner un moyen � des
auteurs-inconnus-d�butants de tenter leur chance, de d�buter dans le m�tier. C'est de donner un �cho � des textes auxquels on croit. Je suis tr�s fier de �a.
Quelles ont �t� vos motivations principales ?
L'envie, le besoin de publier ce qui me semblait publiable, et
qui ne l'�tait pas encore.
Pourquoi le choix de l'�dition �lectronique ? Un moyen d'�viter l'�cueil financier de l'�dition traditionnelle ?
Se situer dans une avant-garde de l'�dition ?
Nous avons surtout d�cider d'exploiter le filon Internet pour son aspect avant-gardiste et ind�pendant. J'ai
bien souvent l'impression que l'�dition traditionnelle par ses vices de fonctionnement n'arrive pas bien � se renouveler. A trente ans, on a besoin de sortir des cadres. Transformer les standards. Sinon, � quoi bon ! L'�dition
�lectronique, c'est - j'en suis convaincu - l'une des nouvelles formes �ditoriales de demain. Nous sommes simplement en avance. Pas mal d'auteurs du nouveau si�cle seront cybern�tiques.
Les premiers pas de Cyeditions furent-ils difficiles ?
Oui, assez. Nous n'�tions pas nombreux. Le
comit� litt�raire constitue l'ensemble des employ�s.
Combien de manuscrits recevez vous environ sur une ann�e, et combien en publiez vous ?
Nous recevons un manuscrit par jour actuellement en moyenne. Mais nous en publions tr�s peu. Nous en avons choisi quatre pour l'instant. Il faut �tre
exigeant sur nos choix, d� � l'aspect novateur, et tr�s marginal de la cyber�dition. On nous attend au tournant.
Combien d'ouvrages vendez-vous en moyenne par an ?
Cyeditions vient � peine de d�marrer. Difficile donc, de donner encore des chiffres. Mais il y a d�j� un
fr�missement.
La demande s'oriente-t-elle plut�t vers le format num�rique ou l'exemplaire papier ?
La demande s'oriente encore bien s�r vers l'exemplaire papier qui constitue nos plus fortes ventes. Les lecteurs ne sont pas encore pr�s pour le num�rique. Mais �a commence.
Pourquoi ce choix d'�diter bon nombre d'ouvrages illustr�s pour enfants ?
Nous
sommes un �diteur g�n�raliste. L'ouvrage pour enfants semblait �tre une �tape n�cessaire pour initier les cyber-lecteurs en herbe.
Quel est
l'ouvrage de la rentr�e 2001 que vous auriez souhait� d�couvrir et �diter ?
Le livre de Marilyne Desbiolles, tr�s probablement. Col�re
de Denis Marquet.
Quels sont les ouvrages que vous pr�parez actuellement en vue de publication ?
Un roman de science fiction. Deux romans de litt�rature g�n�rale. J'essaye de donner la chance aux jeunes. C'est important le sang neuf dans le m�tier. Il faut savoir �tre patient pour voir
na�tre un �crivain. Et bien souvent, en encourageant des plumes encore juv�niles, on peut �tre tr�s surpris. Je publierai bient�t une jeune fille de 17 ans. Et j'�tudie d'autres propositions. On verra bien�
Que pensez-vous de cet univers bien particulier, et de la vision que l'�dition traditionnelle poss�de de l'�dition �lectronique ?
L'univers de l'�dition �lectronique est encore en gestation, et je comprend la vision des �diteurs traditionnels qui y voient l�, une r�cup�ration de leur m�tier, tr�s difficile, par des
gens parfois assez peu chevronn�s. Mais je crois que la cyber�dition a de tr�s beaux jours devant elle, et les �diteurs actuels changeront s�rement leur fusil d'�paule d'ici quelques temps.
Comment vous situez vous par rapport � des concurrents tels que les gens de 00h00.com qui viennent quant � eux de l'�dition traditionnelle ?
Nous nous situons par rapport � eux comme des �diteurs qui d�butent. Il faut bien commencer un jour dans le m�tier� c'est ce que nous faisons !
Ont-ils constitu� un mod�le pour vous et dans le lancement de Cyeditions ?
J'en suis convaincu.
Avez-vous �t� confront� � ce genre de critique : "vous �tes �crivain et �ditez vous-m�me vos ouvrages...
Pas encore, mais �a viendra s�rement. Ca n'est pas une situation inconfortable pour autant. C'est vrai, qu'il est notoire qu'un �crivain trouve sa l�gitimit� par la reconnaissance d'un
tiers, a fortiori le regard du professionnel. Mais je pense que la vraie l�gitimit� d'un auteur vient avec l'accueil du public !
Fonder cette maison d'�dition n'�tait-il pas le moyen le plus s�r de rendre publics vos �crits ?
Monter une maison d'�dition pour rendre public ses �crits
me para�t �tre une d�marche bien compliqu�e et bien suicidaire. Avec l'extension de l'information gr�ce � Internet, je pense pr�f�rable de cr�er son site perso, et de publier son livre chez des �diteurs comme PUBLIBOOK !
Fonder Cyeditions relevait d'un besoin : chercher, d�couvrir, faire d�couvrir des talents. Mais c'�tait aussi r�aliser un r�ve de jeunesse : devenir �diteur !
Souhaitiez vous �viter les refus que rencontrent la grosse majorit� des manuscrits envoy�s aux maisons d'�dition ?
Le refus d'une maison d'�dition est toujours blessant pour un auteur. Mais il ne doit pas lui faire oublier sa vraie destination : l'�criture. Pour ma part, je ne me suis jamais situ�
dans la vanit� du papier. Je n'ai jamais eu besoin d'une publication pour �crire. Jusque l�, j'�tais m�me tout � fait pr�t � affronter les �diteurs parisiens. Sans �tats d'�mes. Je crois que le vrai �crivain ne consid�re pas la
publication de son �uvre comme une fin en soi. Publier pour un auteur, c'est toujours un accident.
Avez-vous d�j� pr�sent� vos
manuscrits � ces maisons, et quelle a �t� votre exp�rience ?
A vrai dire, j'en ai pr�sent� tr�s peu. Depuis que j'�cris, 12-13 ans, j'ai �t� vite averti que
l'�dition �tait un m�tier, et que l'on ne publiait pas � la bonne franquette. Alors, j'ai longuement attendu avant d'envoyer un premier texte : une bonne dizaine de manuscrits environ. Plus d'une dizaine d'ann�es.
Labyrinthe(s) �tait le second. Le premier s'est vu le reproche de n'�tre pas assez abouti. C'�tait d'ailleurs vrai. J'ai propos� Labyrinthe(s)
� plusieurs �diteurs parisiens qui m'ont �conduit, et c'est un �diteur Nantais " Le Passeur " pour ne pas le nommer, qui l'a retenu en comit� de lecture. Il voulait que je retravaille la seconde partie, ce que j'ai fais, puis j'ai commenc� � diriger la collection " litt�rature " de
Cyeditions, alors j'ai d�cid� de publier ce texte directement chez moi, apr�s avis du comit� de lecture, bien s�r ! � Je tiens d'ailleurs � pr�ciser que chez nous, tous les textes passent en comit� de lecture. Le roman
du directeur �ditorial, comme le manuscrit de l'auteur qui vient par la poste. On ne doit pas publier n'importe quoi. Et nous sommes s�v�res avec les autres comme avec nous-m�mes. C'est un gage de r�ussite !
N'avez vous pas craint de perdre une part de votre cr�dibilit� en tant qu'�crivain ?
Je ne sais pas. Il me semble que cette crainte ne m'a pas effleur� un instant. Peut-�tre parce que le probl�me de la cr�dibilit� d'un �crivain est pour moi bien plus complexe. On ne peut pas se targuer d'�tre un �crivain avec la
publication d'un livre. Je crois qu'on devient cr�dible avec la qualit� de ses textes. Avec le temps. Mais pas avec le nom de son �diteur.
Que r�pondriez vous aux peurs des �diteurs traditionnels vis � vis de l'extension de l'�dition �lectronique ?
L'�dition �lectronique para�t encore pour un
grand nombre comme une �dition par d�faut. Mais je crois que cela provient surtout de notre situation encore marginale. Personne ne peut reprocher � Cylibris ou 00h00.com de ne pas �tre un �diteur � part enti�re. Peut-�tre que
l'�dition traditionnelle � tout de m�me raison d'avoir peur de cette extension, car ils sont en effet entrain de perdre de leur monopole.
Votre regard sur la critique litt�raire actuelle : des accointances malhonn�tes au service des �diteurs, de l'industrie de vente ? Trop de ti�deur ?
Le
m�me que bon nombre de gens. Je trouve cela dommage. C'est tout ! Peut-�tre que tout cela m�riterait en effet d'�tre d�poussi�r�.
Une
critique litt�raire libre et renouvel�e pourrait-elle voir le jour sur Internet ?
J'y crois beaucoup. En r�alit�, je suis tr�s enthousiaste avec Internet,
parce que je crois qu'avec ce nouveau m�dia, tout peut �tre possible. Et c'est assez motivant !
Labyrinthe(s)
: combien de temps avez vous travaill� sur cet ouvrage ?
Un an environ. Ca �t� un texte laborieux. Beaucoup de travail, de recherches. Une d�marche assez
inhabituelle. J'ai tent� d'explorer et de r�-explorer le mythe d'Icare. Notre vision moderne du mythe d'�dipe. Mais on pourrait dire plus de dix ans de gestation : j'en ai eu l'id�e � 16 ans. Ca m�rissait en moi secr�tement.
Comment situez vous ce livre relativement � vos autres �crits ?
C'est un premier roman. Par rapport � mes autres �crits, �videmment c'est le plus abouti, mais il reste beaucoup d'efforts � faire.
Votre message d'�me d'�crivain vis � vis de votre public ?
Je suis l'enfant d'un si�cle litt�raire tumultueux, riche, inventif. J'ai m�me un peu
l'impression d'�tre l'enfant sacrifi� d'un si�cle qui a presque tout dit. Tout fait. Donc, je me recherche encore. J'ai du mal � trouver ma voie. Dans mon livre, (mais dans le prochain �galement) j'explore les cachots de la
m�moire. J'�cris sur la d�connexion des �tres, la d�gradation des situations individuelles. La dissolution du sens, de nos rep�res. Les probl�mes m�taphysiques face � la mort, la destin�e, nos rapports humains. Mon message
d'auteur, c'est un message simple : un message d'inqui�tude�
Vos futurs projets en tant qu'�crivain ?
Continuer d'�crire. J'ai plusieurs textes en attente, mais je pr�pare tr�s s�rieusement un second roman dans la veine du premier. J'esp�re qu'il verra le jour � la fin de l'ann�e.
N�anmoins, je suis actuellement tr�s accapar� par Cyeditions, alors tout cela est tr�s long.
lire l'in�dit Labyrinthe |
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