La promesse de Shangai Stéphane Fière Bleu de Chine

Prix éditeur 19.00 euros

S'il fallait d�cerner un prix � St�phane Fi�re, ce serait sans nul doute celui de professeur scalpel". Avec La Promesse de Shangai, il d�figure le visage consensuel de la Chine d'aujourd'hui, comme un plasticien r�pare celui des grands accident�s. Un coup de ma�tre pour un premier roman...

Connaissez-vous les "mingong"? Ce sont ces paysans d�racin�s qui quittent leur campagne natale pour "Shangai, la promesse d'une nouvelle vie". Ils sont estim�s � un peu plus de cent cinquante millions. Main d'oeuvre taillable et corv�able, ils sont employ�s � des prix d�fiant toute concurrence sur les grands chantiers de construction. Dans La Promesse de Shangai, St�phane Fi�re devient l'un d'eux. A travers la parole de Fu Zhanxin, devenu manoeuvre sur le chantier du futur quartier du "nouveau monde", il d�crit sans concession leur quotidien mis�rable.

A l'�couter, vous pr�f�reriez signer un CPE que d'endurer pareilles conditions de travail! Au turbin sept jours sur sept, de l'aurore au coucher du soleil. Pas le droit de bailler, de tousser ou renifler. Tous signes ext�rieur de fatigue ou de maladie, et on vous balance � la rue. Vous �tes rempla�able dans la minute qui suit. C'est peut-�tre parce qu'il est un �tranger vivant en Chine, que St�phane Fi�re a pu �crire un tel livre. Il n'est pas s�r que ce dernier pourrait �tre publi� en �tat dans le pays de Lao Tse. En effet, l'auteur ne fait pas dans la dentelle. Il r�v�le tel quel l'envers de la politique d'ouverture de la Chine amorc�e au d�but des ann�es 80. Sans jamais �tre r�barbatif, il appuie sa critique de solides connaissances historiques. Mais ne vous y trompez pas, La Promesse de Shangai, n'est pas un qu'un livre social. C'est aussi et peut-�tre surtout une d�ambulation dans les rues de la ville que fr�quente Fu Zhanxin. Vous le suivez au fil de ses journ�es et du temps qui passe, dans cette jungle m�tropolitaine, comme si vous marchiez � ses c�t�s, sans jamais vous ennuyer. Un conte authentique et plein d'humanit�, corrosif et jamais larmoyant.

Doreen Bodin