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Iweala, l'african King
| | B�tes sans patrie Uzodinma Iweala L'Olivier
| Prix éditeur 18.00 euros
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Qu�un roman, premier de surcro�t, propose en premi�re phrase � �a a d�but� comme �a � rel�ve soit de la folie de l��diteur soit du g�nie du traducteur� Jackpot de l�incipit et confirmation d�un sacr� bon d�but.
Ce voyage au bout de la nuit africaine marque ainsi les d�buts d�Uzodinma Iweala, une v�ritable r�v�lation litt�raire aux Etats-Unis. Pas mauvais �tudiant � Harvard, il se passionne pour la question des enfants soldats d�Afrique. Ce sera le sujet de sa th�se universitaire. Finalement d�pass�e pour se plonger dans la fiction, pure, en utilisant le r�cit � la premi�re personne d�un enfant. Jamaica Kincaid le rep�re et le pr�sente � ses �diteurs. Nous sommes
en 2005 et Iweala a 23 ans.
Malgr� un cadre familiale marqu� par la question africaines - fils de Ngozi Okonjo-Iweala, ancienne ministre nig�riane et directrice g�n�rale de la banque mondiale et d�un m�decin - Iweala n�a rien connu de la guerre. Et pourtant l�Afrique reste tr�s pr�gnante chez lui. Sa premi�re incursion en France remonte � cette tribune : Cessez de vouloir �sauver� l'Afrique ! que le Monde publia dans son �dition du 29 juillet 2007 o� il fustige la bonne conscience occidentale sur l�Afrique. Il termine aujourd�hui ses �tudes pour devenir m�decin, certainement pour mieux y retourner�
Ne touchez pas la hache
Il est toujours remarquable de constater l�ambition narrative d�un premier roman. D�autant qu�ici la voix de l�enfant adoucit autant que sa lame tranche les gorges. Avec l�Oscar d�Extr�mement fort et incroyablement pr�s, Jonathan Safran Foer confrontait la vision et le r�cit d�un enfant de 11 ans � la r�alit� d�un �v�nement, le 11 septembre. Dans L�attrape c�ur c�est face � une p�riode, la jeunesse, que Salinger convoque Holden.
Agu -sans patrie- est confront� quant � lui au lieu. Un territoire, l�Afrique. Agu est une sorte de petit prince qui d�couvre la faim, les exactions, le viol� oh s�il te plait, dessine moi un massacre. Et je recommence � penser dans moi-m�me aux choses que j�ai faites. Quand on me commandait TUE, je tuais, TIRE, je tirais, ENTRE DANS LA FEMME, j�entrais dans la femme m�me si je disais rien et que je n�aimais pas �a.
C�est vrai, la traduction y est pour beaucoup et la tache tr�s ardue pour Alain Mabanckou qui a d� se coller ce m�lange d�anglais, de pidgin (qu�on parle au Nig�ria) et autres dialectes. Une r�sonance suppl�mentaire avec l�Attrape c�ur qui fut �galement traduit par un romancier, Sebastien Japrisot. C�est aussi �a, un grand roman, une esp�ce d��quation parfaite entre un auteur, un �diteur et le traducteur. La plong�e dans la t�te du tueur ne s�arr�te pas l� puisque le 29 novembre prochain, ce sera au tour de l��cran d��tre le th��tre de la guerre vue par les enfants ou plut�t des enfants qui � jouent � � la guerre avec Johnny Mad Dog. Si la v�rit� n��mane pas toujours des mains de l�auteur, elle peut � coup s�r sortir de la hache des enfants Charles Patin O'Coohoon
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