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Amuse gueule
| | Etoiles Simonetta Greggio Flammarion
| Prix éditeur 15.00 euros
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Chef toqu�, Gaspard a gravi les �chelons du Star Boulevard pour diriger aujourd'hui un restaurant trois �toiles. Avec celles-ci, Simonetta Greggio signe un roman plut�t agr�able quoique rapide en bouche.
Et si la grande cuisine abandonnait l'argenterie, les �toiles, la sommellerie, le ma�tre d'h�tel enpinguinn�, pour se consacrer aux thym, laurier, ciboulette, basilic et persil, aux tomates, courges, courgettes, poivrons jaunes, rouges et piments d'Espelette. Gaspard, lui, a choisi. Ou plut�t subi. De retour de c�r�monie de cons�cration, qu'il a d'ailleurs rat�e, le tr�s-trois �toil� chef parisien d�couvre son associ�, le nez ailleurs que dans ses comptes, puisque dans le lit de sa dame. Discr�tement, Gaspard fuit, erre, et s'expatrie dans le Sud version Lub�ron. Il perd alors le go�t des choses et par l� m�me le go�t de la vie� puisqu'il est chef.
"Pendant des jours et des jours, Gaspard zigzagua entre les vignobles de Bourgogne. On posa devant lui de nobles chassagnes et des pouligny fastueux mais il n'avait pas faim. Il s'arr�ta ensuite dans les meilleures tables du Sud-Ouest. On lui servit des foies gras cuits sur les sarments de vignes, mais il n'avait pas faim." Finalement c'est chez Tonton j'ai faim qu'il �choue. Un boui-boui au milieu de nulle part dont la propri�taire vient de mourir. L� tout revient. D'abord le plaisir de la cuisine, donc le plaisir de vivre� puisqu'il est chef. Enfin le plaisir d'aimer, � travers Stella. La premi�re fois qu'il la voit, il tombe en cuisine. La premi�re fois qu'il la voit nue, il tombe du lit.
Le festin de buvette
Peu � peu Gaspard devient l'Emile Ajar de la gastronomie. Retir� au fin fond du haut Lub�ron quand le Tout-Paris le cherche. La cuisine chauffe et lui s'efface. Surtout ne pas �tre reconnu par des Parisiens de passage. La batterie de casseroles est arm�e, le festival culinaire peut d�marrer : "Des rondelles de pommes de terre ti�des sur lesquelles il avait amoureusement d�pos� des p�tales de truffe, une noix de Saint-Jacques en carpaccio avec une larme d'oursin sur une feuille de roquette, arros�e de trois gouttes d'huile d'olive."
Mais la critique finit toujours par rattraper l'artiste. Et le bonheur dans la buvette ne dure qu'un temps avant que l'�pilogue ne vienne conclure une jolie histoire, convenue mais aux ar�mes d�licats. Ar�me relev� � la fin du livre par l'illustration de recettes de Manuel Laguens, traditionnel comparse d'une certaine Simonetta Greggio, dont l'association a d�j� accouch� de quelques riches livres de recettes�
L'addition reste donc honorable pour ces Etoiles, � l'image d'un Bandol ros�, frais, peu co�teux, se boit vite mais peine � enivrer. Charles Patin O'Coohoon
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