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Proxima du centaure
| | Voyage vers les �toiles Nicholas Christopher Galaade
| Prix éditeur 26.00 euros
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L�architecture d�un r�ve et la consistance d�un livre. C�est un soup�on d�alchimie qui baigne ce Voyage vers les �toiles, un astre observable � la loupe.
Nicholas Christopher a cette �tonnante manie de tourner sans cesse autour du pot et de rendre la balade int�ressante. Il r�ussit ainsi le petit exploit de prendre pour h�ro�ne un v�t�ran de la guerre du Vi�tnam sans en d�crire une ligne. Autre acc�s remarquable d�originalit�, la deuxi�me moiti� du Voyage vers les �toiles se situe � quelques kilom�tres de Las Vegas sans qu�un seul assassinat de call-girl ou une quelconque martingale viennent perturber le petit cosmodrome o� Christopher nous m�ne. Que les croupiers passent leur chemin. Il faut dire que l�homme a quelques pr�tentions : il est professeur de litt�rature � l�universit� de Columbia et a, � ce titre, quelques obsessions beaucoup plus int�ressantes que celle d��crire un �ni�me road-movie sur la perdition dans les grands espaces. On comptera parmi celles ci l�arachnologie, le vampirisme dans le Nouveau Mexique (sic), la mn�monique, les �les perdues au milieu du Pacifique, un bon nombre de psychotropes et last but not least. Nappez tout cela de dons pour la narration tr�s sup�rieurs � la moyenne et un penchant pour le joliment bizarre et l�incompr�hensiblement beau. Et vous obtiendrez un tumulus lexical, quelque part entre les Mille et une nuits, que l�auteur semble adorer, et les contes d�initiation de nos vertes ann�es, avec la veilleuse et la couverture sous le menton.
La nuit, je mens...
Fait de strates, de copi�s-coll�s, Voyage vers les �toiles aurait pu �tre d�une pr�tentieuse maladresse, il est plus marmor�en et dense qu�une nuit sans lune, plus poli que l��b�ne. Quelque chose d�un nouvel animisme. Sans pour autant d�laisser l�humain dans ses grands th�mes impos�s : imbroglios familiaux, sexe, guerre et abandons sont au menu. Mais, puisqu�il en va des romans �toil�s comme de la cuisine c�t� au Michelin, le tout ne se r�sume pas � la somme de ses parties. En l�occurrence Loren et Alma, l�orphelin et sa tante, qu�un enl�vement s�pare d�s les premi�res pages du roman. Tous deux changeront de pr�noms et de vie, l�un retrouvant une famille, l�autre apprenant la solitude apr�s l�amour. Il manque un unisson au Voyage pour en faire un de ces fameux romans choraux que le cin�ma am�ricain appr�cie, mais la galerie de personnages a tout du trip sous acide au mus�e Gr�vin. A la fois loufoque et criant de v�rit�, malgr� le fantastique qui sourd de chaque mot. Et s�il n�en fallait qu�un : magique. Laurent Simon
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