#113 - Du 15 novembre au 08 d�cembre 2008

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For me, formi, formidable ?

 Formications
Julien P�luchon
Le Seuil
Prix éditeur
17.00 euros

Croyez-vous au destin ? Derri�re un titre provocateur, se cache un roman dans lequel l�adolescent John tiendrait lieu de cobaye de la destin�e. Peut-on la combattre ? Et si oui, comment ? Le faut-il vraiment ?

Misanthrope � ses heures, m�fiant, peu sociable et subissant de plein fouet les al�as physiques li�s � l�adolescence, c�est dans une solitude relativement assum�e que John a tant bien que mal chemin� du coll�ge au lyc�e. Plut�t incarnation de l��ge ingrat que du p�ril jeune donc, il est n�anmoins confront� � l��veil de ses hormones. Et c�est en tout logique, et sans originalit�, qu�il fantasme sur une beaut� au nom aussi excentrique qu�improbable : Labies Mondor� Sans cet attrait, il est d�ailleurs peu probable que John aurait surmont� ses r�ticences d�ours solitaire pour rejoindre ses comparses lors d�une soir�e o� il avait �t� invit� comme par m�garde. Bilan en termes de sociabilit� assez faible. Pourtant, c�est bien ce soir-l� que le long fleuve un peu trop tranquille de son �volution pub�re va pour la premi�re fois conna�tre quelques remous. � peine majeur et bachelier, la mort a en effet surgi devant lui sous les traits d�un myst�rieux et excentrique Jean Langlois qui, sans pr�ambule aucun, vint la lui pronostiquer pour le jour de ses trente ans. Hallucination r�sultant d�une consommation abusive de spiritueux, ou bien r�elle incarnation et personnification d�un in�luctable destin ? Quoi qu�il en soit, un pr�sage aussi funeste ne peut laisser personne indiff�rent, qui plus est � l�entr�e dans l��ge adulte.

Ca vous gratouille ou �a vous chatouille ?
Il n�en demandait pourtant pas tant John le h�ros : � Je-m�en-foutiste et romantique, au sens cucul du terme � selon ses propres mots. Lui dont les r�ves ne d�passaient gu�re l�horizon de ceux d�un feuilleton t�l�vis�, � savoir vivre simplement, avec la jeune fille dont la beaut� �tait la source de tous ses fantasmes depuis le coll�ge. Une ambition proche du n�ant en dehors de cette lubie, et une faiblesse physique r�currente : ces fourmillements constants dans les membres, comme autant de piq�res de rappel que la fin se fait de plus en plus proche.
Il para�t qu�au cours des deux minutes qui pr�c�dent sa mort, l�on voit d�filer les moments forts de son existence. Mais que devient une vie lorsque son �ch�ance en est ainsi programm�e et que derri�re chaque ombre se profile la menace de la mort ? L�homme est certes mortel, mais la perspective de cette fin est rarement appr�hend�e avec s�r�nit�. Comment alors occuper le temps qui nous s�pare de cette ultime �ch�ance. Certains vont se r�fugier dans le mysticisme ou dans la religion� Pour John, le temps a beau courir, c�est dans l'Ennui qu�il va un temps trouver refuge. Tel est bien le nom du ch�teau qui sert de d�cor au t�l�film � succ�s dont il sera le h�ros, sous le nom du duc de Val, rentier dont les activit�s et la situation ne sont pas sans rappeler �trangement celle de Jean Langlois�
De jeux de miroirs en explorations labyrinthiques des alternatives qui s�offrent � lui pour l�avenir, John passe par des phases successives de gloire, de peur, de d�couragement et de folie, Le tout sous le patronage de ce double, a�n� angoissant dont on peine � cerner le r�le, entre mentor et manipulateur pervers. Sous son influence, la r�alit�, � l�image de sa maison peu � peu submerg�e par ce qui n��tait au d�part qu�une petite mare, s�embourbe progressivement. On abandonne alors la chronique d�une vie (rat�e ?) pour des visions et des actions plus surr�alistes, certaines n��tant pas sans rappeler l�incongruit� des sc�nes �crites par Boris Vian. Le point culminant �tant atteint lorsque John, tel Don Quichotte, s�engouffre dans ce qui ressemble � un jeu de massacre, obstin� qu�il est � batailler contre les moulins de son destin.

Fable moralisatrice visant � fustiger les mi�vreries t�l�visuelles qui pr�tendent livrer une recette de bonheur tout pr�t (Julien P�luchon n�h�site pas � singer certaines c�l�brit�s des petit et grand �crans pour mieux les moquer) ou essai de questionnement du sens de la vie ? Si les surench�res de certains passages peuvent parfois agacer, on sourit n�anmoins souvent, cyniquement parlant. Surtout, on sort de cette lecture avec une furieuse envie de reprendre le dessus sur son existence, et, si ce n�est d�en contr�ler tous les aspects, au moins de combattre � tout prix le risque l�thargie, aussi bien physique qu�intellectuelle. Car les fourmis ne connaissent pas le r�pit.

Laurence Bourgeon



 
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