#113 - Du 15 novembre au 08 d�cembre 2008

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Une l�gende chez le psy

 Marilyn derni�res s�ances
Michel Schneider
Grasset
Prix éditeur
20.00 euros

Le cocktail du dernier Schneider : un fond de 20th Century Fox, quelques gouttes de champagne, un doigt de barbituriques, de nombreux caprices, un psychanalyste et une l�gende. � boire tr�s frais.

� Marilyn Monroe est morte d�une surdose �. C�est en ces termes que le Dr Ralph Greenson annonce au Sergent Clemmons, dans la nuit du 4 au 5 ao�t 1962, le d�c�s de sa plus c�l�bre patiente. � l��poque, Greenson est connu � Hollywood pour �tre l�analyste des stars mais surtout le m�decin exclusif de l�actrice, celui � qui elle se confie et qui r�gente sa vie depuis plus de deux ans. Officiellement, il est aussi celui qui la vit pour la derni�re fois vivante et qui trouva son corps inanim� quelques heures plus tard. D�s lors, beaucoup soup�onn�rent le psychanalyste d�avoir particip� � l�organisation de son hypoth�tique assassinat. Lorsqu�il choisit de se pencher sur le ph�nom�ne Monroe, Michel Schneider ne cherche pas � �lucider le myst�re qui entoure les circonstances de sa mort. Il pr�f�re s��carter des sentiers battus pour nous conter l�histoire d�un couple atypique.

La rencontre fortuite sur une table de dissection d�une machine � coudre et d�un parapluie

Lorsqu�elle rencontre Greenson en 1960, Marilyn a d�j� suivi trois analyses. Elle s�appr�te � tourner Le Milliardaire aux c�t�s de son amant, Yves Montand. Elle est �puis�e, anxieuse, cyclothymique et assomm�e de barbituriques. A priori, rien ne pouvait rapprocher l�ic�ne sexuelle du psychanalyste freudien. Au cours de leur premier rendez-vous, ils se regardent d�ailleurs comme le feraient � des animaux si dissemblables qu�ils se tourneraient vite le dos, constatant qu�ils n�ont rien � faire ensemble �. Pourtant, on le sait, au c�ur de la cit� des anges, tous les sc�narios sont possibles. Durant trente mois, m�lant cin�ma et psychanalyse, alcools et m�dicaments, Monroe et Greenson ne forment plus qu�une seule et m�me personne. Chacun puise en l�autre ce qui lui manque ; lui cherchant � satisfaire son besoin de plaire, elle souhaitant apprivoiser les mots � l�aide de celui qu�elle aime appeler � son sauveur �. Ils s��touffent presque sans jamais trouver le moyen de se d�tacher l�un de l�autre. Les gens de cin�ma qui entourent Marilyn voient d�un mauvais oeil la mainmise du psychanalyste sur l�actrice. Beaucoup de bruits courent alors au sujet de leur liaison : la soif de pouvoir et de renomm�e, la folie des dollars, la d�tresse morale des deux personnages� Eux pr�f�rent parler d�amour, un amour platonique certes, mais fusionnel, addictif, souvent filial et in�vitablement destructeur.

Les hommes pr�f�rent-ils les blondes ?

Sans toutefois n�gliger le c�t� starlette de l�actrice, Michel Schneider d�peint une femme passionn�e par les th�ories freudiennes, amoureuse du langage, lectrice de Conrad, Kafka et Rilke dont la po�sie l��meut. En s�ances, de psychanalyse ou de photos, Marilyn respire enfin. Face au double regard de l�objectif et de Greenson et loin de la sophistication du personnage Monroe, de sa voix d�enfant et de sa b�tise affich�e, l�image de Norma Jeane Baker appara�t en filigrane. D�laissant un temps la psychanalyse, Michel Schneider s�improvise photographe de talent par son utilisation de la surimpression, ce proc�d� par lequel plusieurs images sont surexpos�es sur un m�me film. Chez Schneider, ce sont les temps et les espaces qui se confondent. Tout devient transparent. Dans ce no man�s land romanesque, Vienne et Los Angeles ne sont plus s�par�s par des milliers de kilom�tres et Marilyn est encore vivante. Au fil des pages, on croise Franck Sinatra, Clark Gable, Arthur Miller, Robert et John Kennedy. On boit un gin � sans vermouth � en compagnie de Truman Capote qui �crivait trois ans avant la mort de son amie : � Marilyn ? Juste de la terre d�argile, vraiment ; une divinit� pas tr�s nette � dans le sens o� un banana split, ou un cherry jubilee, est une chose pas tr�s nette � mais divine. � Divin, le roman de Schneider l�est tout autant. Dans un d�cor de carton p�te o� les paillettes brillent d�un �clat trompeur, ses personnages deviennent les pions d�un �chiquier fantasmagorique o� Marilyn est reine.

Ellen Salvi



 
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