#113 - Du 15 novembre au 08 d�cembre 2008

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  Le Wepler � Pagano  
  Pour finir, le prix du Pamphlet 2008 !  
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  Bilan des prix litt�raires 2008  
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  Goncourt au poil  
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Heureux qui comme Ulysse?

 Le retour
Bernhard Schlink
Gallimard
Prix éditeur
19.00 euros

Enfant, Peter Debauer avait fait des � romans pour le plaisir et le divertissement de qualit� � ses compagnons de vacances. Une addiction de lecture qui ne l�a jamais quitt�, ouvrant la voie � une odyss�e historique et familiale, au sein de laquelle son parcours refl�te �trangement ses lectures.

Pendant les vacances, alternant les promenades au grand air et la lecture de romans populaires que ses grands-parents corrigeaient, le jeune Peter a ainsi fait son apprentissage de la vie et de l�histoire par des r�cits relativement vraisemblables de soldats au front, sur les champs de bataille ou sur la route du retour. Des r�cits r�p�titifs qui auraient pu le lasser, mais qui, bien au contraire, le fascinaient, tant par la dimension �pique des aventures qui y �taient narr�es que par une certaine grandeur qu�il trouvait � tous ces h�ros masculins. Lui faisant l�effet d�une v�ritable drogue, ils ont cr�� chez lui un �trange rapport de d�pendance.
Il n�est pas rare en effet, pour un enfant, de s�identifier � un h�ros au point de t�cher de transposer ou d�adapter certains de ses faits et gestes � sa propre vie. Il est plus rare en revanche que cette obstination perdure autant � l��ge adulte.

Un jour, il lit l�histoire d�un soldat qui, de retour chez lui, trouve sa femme mari�e � un autre. La fin manque, laissant le myst�re planer sur la r�action de cet homme. Au lieu de s�en accommoder, la r�solution de cette histoire l�obs�de au point qu�il ressent comme une n�cessit� vitale d�en conna�tre la fin. Simple lubie ou pressentiment d�une d�couverte plus personnelle et inattendue ? Quelle identification, quelle proximit� Peter a-t-il trouv� dans ces textes de qualit� litt�raire pourtant sans pr�tention?

Surdit� mondaine
Obs�d� par le destin de ce soldat dont la place au foyer s�est trouv�e usurp�e, il m�ne une v�ritable enqu�te priv�e visant � reconstituer son parcours, voulant conna�tre le fin mot de son histoire. Comme si elle �tait le s�same qui lui permettrait de prendre sa propre vie en main. Un acharnement surprenant par le s�rieux du d�vouement avec lequel il se lance dans ce jeu de pistes, instaurant par l� m�me une identit� troublante entre un �crit a priori purement fictif et la r�alit� de l�Histoire. Comme m� par un instinct sup�rieur, il quitte compagne et enfant pour calquer son destin sur celui du soldat inconnu et d�couvrir des indices qui bouleverseront sa vie.
En qu�te d�une r�v�lation dont il ignore lui-m�me la teneur, il prend
des risque : � demeurer obstin�ment tourn� vers le pass�, il se peut qu�il n�ait un jour plus personne vers qui retourner.

Retour vers le pass�, construction des origines
Au-del� de la narration romanesque pure, il est question d�identit�, de filiation, de mensonge, d�usurpation et m�me de constructivisme, th�orie selon laquelle la r�alit� en tant que telle n�existerait pas et ne serait que le reflet de l�interpr�tation qu�en font les individus � partir de leurs lectures des romans et des �v�nements� Une mise en abyme �tourdissante dans laquelle l�on tend � s�embourber lorsque Bernhard Schlink l�entrecroise d�une th�orie juridique� Si le p�riple souffre de quelques longueurs lorsqu�il s�aventure outre-Atlantique, c�est presque un manifeste,au final, que l�on a le sentiment de tenir entre ses mains ; en faveur du pourvoir de la litt�rature et d�une responsabilisation des auteurs. Surtout, dans cette histoire o� les liens et go�ts litt�raires semblent sup�rieurs � ceux du sang, c�est une vision de la litt�rature comme sympt�me et rem�de � une carence, une inaptitude aux relations humaines et � la construction de sa vie. L� o� Le liseur comblait un d�ficit intellectuel et culturel chez celle qu�il cultivait, le h�ros du Retour s�efforce de compl�ter sa filiation et l��difice de son existence.

Laurence Bourgeon



 
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