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M�taphysicienne Am�lie
| | M�taphysique des tubes Am�lie Nothomb Albin Michel
| Prix éditeur 13.57 euros
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Lib�r�e d'un poids ? Pas de quoi en faire un plat.
Am�lie Nothomb est un auteur attachant mais � l'�gocentrisme �nervant. Apr�s avoir eu la chance de partager les tribulations d'une belge pas comme les autres enfourn�e dans une dr�le d'histoire nippone (Stupeurs et Tremblements) , le lecteur lambda a cette fois ci le droit d'apprendre la naissance d'un dieu au courroux et aux s�vices r�cidivistes. Am�lie Nothomb sait parler d'elle. Am�lie Nothomb sait valser avec les mots et abreuver son public d'anecdotes toutes plus mimis les unes que les autres. Am�lie Nothomb est spectatrice d'un conte, son conte, avec une candeur toute enfantine.
Mais ne nous leurrons pas : Am�lie Nothomb est tr�s loin de toute forme de g�nie.
Si le r�cit para�t fluide, si le roman se lit facilement, et que la l�g�ret� du style permet de se plonger dans un semblant de philosophie, M�taphysique des Tubes p�che par inint�r�t. Qu'apprend-on ? Qu'une jolie bibiche de deux ans s'est �veill�e � la conscience du monde des adultes gr�ce � une barre de chocolat tendue par sa grand-m�re, qu'elle est entour�e par un fr�re d�sagr�able et une s�ur aimante, que ses parents sont tr�s attentifs : rien que de tr�s commun, m'enfin tout de m�me � port�e g�n�rale ! F�d�rateur donc plaisant, en tout cas le principe identificateur bat son plein. Et puis vient le temps de l'anecdote sympa, presque � valeur historique : on apprend qu'un papa r�veur tombe dans un �gout et apprend � chanter le no, que la divergence de conception des deux Japon, le traditionnel et le post moderne, se personnifie par servante interpos�e, que les carpes sont des animaux d�testables.
L'auteur livre des tranches de vie � la coh�rence et � l'int�r�t tout relatif en essayant de relater une vision personnelle du Japon : l'id�e est salutaire, le r�sultat sent le frelat�, le consomm�, � grande distance des approches transcendantales de Mishima ou Kawabata.
Chacun vit le Japon comme il l'entend mais de l'intensit� de cette passion d�pend la force de l'�motion. Chez Nothomb, l'�motion d�coule du moi et de la perception que le lecteur doit s'en faire. Libre � celui-ci de rentrer dans le jeu de l'auteur ou de s'en d�tacher.
Jusqu'au d�nouement du livre o� l'auteur livre en fait le v�ritable enjeu du livre : le r�cit de son suicide enfantin. Beau passage. Et apr�s ? apr�s, rien. L'auteur le dit lui-m�me : " Ensuite, il ne s'est plus rien pass�. " J. B. V.
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