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Prochain arr�t : Bastille
| | Riverains r�veurs du m�tro Bastille Cyrille Fleischman Le Dilettante
| Prix éditeur 15.00 euros
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Apr�s avoir longtemps hant� les rues du Marais, Cyrille Fleischman poursuit ses promenades litt�raires du c�t� du XIe arrondissement. Visite nostalgique d�un quartier juif aux couleurs pass�es.
Place de la Bastille, au croisement de quelques-unes des plus grandes art�res de Paris. Autour de la colonne de Juillet gravitent des enseignes commerciales, un op�ra et une multitude de brasseries. Les fl�neurs sont rarement les bienvenus sur les trottoirs satur�s de la place. Pour �chapper au remous de la foule, mieux vaut donc s�engouffrer dans les rues adjacentes ou s�asseoir sur un banc et commencer la lecture du dernier livre de Cyrille Fleischman, Riverains r�veurs du m�tro Bastille. Entre la place de l�H�tel de Ville, t�moin privil�gi� des premi�res rencontres de l�auteur, le m�tro Saint-Paul o� il fixa sa trilogie des rendez-vous et la place de la Bastille, toile de fond de ses nouvelles histoires, la distance n�est pas grande. En passant par la rue Saint-Antoine, quelques centaines de m�tres tout au plus s�parent ces trois lieux. Paris sait se m�tamorphoser d�une rue � l�autre, mais qu�en est-il des Parisiens ? Chez Fleischman, les Riverains r�veurs du m�tro Bastille ressemblent nettement aux personnages de ses pr�c�dents textes. Il s�agit le plus souvent d�hommes entre deux �ges ou de vieillards ashk�nazes. Certains d�entre eux participent activement � la vie de leur quartier, d�autres n�ont pas le temps de le faire, tout occup�s qu�ils sont � tenir leur petit commerce. Tous pourraient r�pondre � la description que donne L�on-Paul Fargue dans Le Pi�ton de Paris : � [�] le Parisien n�est pas un �tre myst�rieux. �
Histoires juives
Dans Riverains r�veurs du m�tro Bastille, l�auteur remonte le temps jusqu�aux ann�es 1950 et met en sc�ne quatorze personnages aux histoires extraordinaires. Ils habitent rue Saint-Sabin, rue Birague ou rue de Lesdigui�res et fr�quentent quotidiennement le cin�ma Lux-Bastille, � la place duquel se tient aujourd�hui l�Op�ra. Rien ne semble a priori les distinguer des autres Parisiens. Pourtant, dans le monde de Fleischman, un petit �picier fait fortune en vendant des maillots de bain parfum�s, la femme et la ma�tresse d�un seul homme deviennent meilleures amies et les malheureux sont � m�me de converser des heures durant sur la philosophie bergsonienne. Plus merveilleux encore : les personnages de romans p�n�trent dans les librairies en saluant leur auteur, les oncles d�c�d�s depuis plusieurs ann�es sortent du plafond pour rectifier la parole d�un neveu malhonn�te, les h�ros des mauvais films s�extraient un instant de la pellicule pour remercier le spectateur indulgent et Balzac surgit de nulle part afin de renseigner les propri�taires d�sempar�s sur les droits accord�s aux locataires. Et comme si tout cela avait un sens, ces visites incongrues n��tonnent que tr�s peu ceux qui les re�oivent : � Bon, on avait d�j� eu des apparitions dans le quartier, mais �a faisait toujours quelque chose ! � Sans jamais perdre de vue l�humour et la sagesse d�j� pr�sentes dans ses toutes premi�res nouvelles, Fleischman nous entra�ne ici au coeur d�une ville r�invent�e et d�peint par petites touches son r�ve parisien. Frappant du talon sur les pav�s de la place de la Bastille, il d�voile quelques uns des myst�res de Paris, ces � bonheurs imaginaires, situ�s au-del� des r�alit�s du jour. � Ellen Salvi
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