#113 - Du 15 novembre au 08 d�cembre 2008

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Coeurs � vif

 P�le sang bleu
Aliz� Meurisse
Allia
Prix éditeur
9.00 euros

Entre Rom�o et Julietteet Ronde, Aliz�e Meurisse nous offre un premier roman � la fois visc�ral et po�tique, dans lequel il est autant question d�amour que de vie et de mort et des moyens de les affronter dans une soci�t� parfois hostile.

L�amour, la vie, la mort, les hommes. Apr�s tout, pourquoi vouloir se passer de ces th�mes certes rebattus mais universels quand la plume suit ? De temps � autre en effet � et heureusement � surgissent sur la sc�ne litt�raire de nouvelles t�tes qui revisitent avec joie ce qui ne pourrait �tre que des poncifs, leur infligeant un traitement � la fois pictural et verbal qui les affuble d�une nouvelle jeunesse.
L�univers d�Aliz� Meurisse se r�sume difficilement. Il s�exp�rimente plut�t. Tout en sensations et visions. Propuls� quasiment sans transition d�une pens�e � une autre, de la t�te d�un personnage � celle d�un autre, le lecteur est vite gris� par ce rythme..
Le monde d�Aliz� Meurisse n�est pas tr�s rose. Les personnages sont plut�t pauvres, souvent seuls, affrontent la pr�carit� � leur mani�re. Pas de fleur bleue donc, mais quelques princes r�vant d��tre charmants et des jeunes filles r�veuses. Quant � l�auto-appitoiement, il est aussit�t cong�di� d�s que l�id�e ose effleurer l�esprit de l�un des protagonistes. Il y a donc les petits boulots et diverses combines plus ou moins honn�tes pour t�cher de vivre d�cemment; pas mal de solitudes. Mais aussi des amours vrais (Johnny et Manon ne seraient-ils pas des Rom�o et Juliette de notre �poque ?), de la fraternit�, de l�amiti� et surtout une grande attention aux menus d�tails du jour le jour et de l�environnement proche. Car la noblesse du sang (bleu) n�est pas forc�ment issue de la g�n�tique. Elle tient bien plut�t � cette aptitude qu�ont certains � d�nicher des trouvailles au c�ur du quotidien le plus noir afin de traverser la vie un peu plus po�tiquement.

Palsambleu !
Si les temps sont durs et que le romantisme n�est plus de mise, diff�rentes facettes de l�amour sont n�anmoins d�clin�es. Avec un petit faible pour l�amour passion, pas toujours donn� � tout le monde, il faut bien l�admettre, ni le plus raisonnable ou vivable.
Ces solitudes des grandes villes, Aliz� Meurisse les agr�ge. Comme autant de petites touches d�un tableau impressionniste, elle compose et d�voile peu � peu ses personnages successifs, certains restant quelque peu dans l�ombre tandis que d�autres profitent plus de la lumi�re. C�est ainsi que se lisent les courts chapitres de P�le sang bleu (entre deux et trois pages), compositions, natures mortes (� le parc �, � la bague �, � draperies �) en r�alit� profond�ment humaines (� Jalousie �, � Vanit� �). Malgr� les �v�nements qui d�filent, on a ainsi souvent le sentiment d��tre dans un pr�sent permanent. Pourtant, le pass� n�est jamais tr�s loin. Quant au futur ?... Notamment lorsque le corps se rappelle � nous.
Il en r�sulte un tout � la fois chaotique et fluide, unifi� par le fil des pens�es en perp�tuel mouvement. Il est m�me �tonnant de constater la quasi-absence de dialogues tellement les id�es et les images fusent, instaurant des correspondances et des fulgurances qui se r�pondent les unes aux autres. Peut-�tre une mani�re de souligner l�incommunicabilit� de certains sentiments. Ou bien une invite � adopter une nouvelle attitude au monde que l�un de ces personnages vient � souhaiter : � Il faudrait arr�ter de se parler et commencer � ressentir �.
C�est alors aussi que les mots de l��crit peuvent prendre le relais des mots de l�oral.
Du p�le sang bleu qui court dans les veines de l�un de ses personnages, Aliz� Meurisse fait une mati�re � part enti�re. Dans une texte riche et dense, elle sait aussi prendre le temps, accorder leur place aux mots et aux images. La narration est ainsi ponctu�e de moments po�tiques, � l�image de ce grand-p�re qui, pour ne pas sacrifier son plaisir de la lecture aux coupures d��lectricit�, coloriait ses dents (tant qu�il en avait) au Stabylo jaune et lisait � lueur de son sourire fluorescent�
Un premier roman dur et noir � bien des �gards et pourtant terriblement vivant.

Laurence Bourgeon



 
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