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De l�ombre � la lumi�re
| | Le boulevard p�riph�rique Henry Bauchau Actes sud
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A 95 ans, ce romancier, po�te, dramaturge et psychanalyste d�Henry Bauchau pr�sente son tour du boulevard p�riph�rique entre les ann�es de guerre et les ann�es 80... avec en ligne blanche l�interrogation de la m�moire sur la mort. Aucune h�sitation, � fond sur le p�riph�.
La ceinture p�riph�rique est une voie de circulation rapide entourant la ville, Paris en l�occurrence, avec un bon et un mauvais sens selon l�endroit vers lequel on se dirige. En clair et en gros, elle permet de faire le tour de la question. Le Boulevard p�riph�rique invite, quant � lui, la pens�e � contourner la dite question avant de la laisse entrer. Il est l� le psychanalyste.
Parce qu�il se rend � l�h�pital, Henry Bauchau fait quotidiennement le trajet circulaire de la capitale. Un tour en rond pour visiter sa jeune belle fille, Paule, dont la fin de boucle n�est plus tr�s loin. Il enfile les boulevards et les portes de Paris comme les stations d�une longue agonie. Les �grainer comme les grains du chapelet : � Me voil� � la porte Maillot, je tourne autour du square au milieu de la place et je m�engage su le p�riph�rique (�) Il me semble faire � l�ouest et au nord de Paris une sorte de chemin de croix comme on en faisait � l��glise dans mon enfance. Mais les stations, cette fois ci, sont des portes. Des portes qui s�ouvrent vers Paris , vers l�encombrement, les bouchons et de l�autre c�t� vers la gigantesque banlieue �.
Ces circonvolutions physiques et spirituelles le ram�ne � la deuxi�me guerre en g�n�ral et � son amiti� avec St�phane en particulier. Ce compagnon d�escalade dont le corps avait une propension remarquable � entrer en communion avec la nature. Pass� par la r�sistance, il finira en parfaite ad�quation avec l�eau, noy� dans des circonstances jamais vraiment tr�s claires.
Sortie centre
Face � ce corps et cet esprit �clair�, l�auteur/ narrateur convoque les ombres du pass� : le colonel Shadow, bourreau et pourtant pendant de St�phane qui termine lui aussi sa vie, mais en prison. En effet, � la froideur bienveillante du Maximilien Aue de Littell, Bauchau �quilibre Shadow par la lumi�re de St�phane. Deux natures pour tenter de faire le tour de la question humaine.
S�appuyant dans sa narration sur le tryptique Paule, St�phane et Shadow, Henry Bauchau offre une incursion dans la condition humaine qui couvre depuis l�enfer jusqu�au Paradis en faisant une halte dans le pr�sent, le purgatoire. Et cette mort, toujours mena�ante laisse a des enseignement pour qui sait l�entendre. A la suite de la mort, la pens�e ne pense plus mais elle �claire encore.
Ses r�flexions lui ouvre les portes du p�riph�rique mais vers l�int�rieur cette fois et au milieu de cette ceinture, il fait passer la pens�e par la grande boucle.
Charles Patin O'Coohoon
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