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Petites variations autour de la mort
| | Perdu dans un supermarch� Svetislav Basara Les Allusifs
| Prix éditeur 16.00 euros
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� Le but de cette histoire, c�est le rien. Cela au moins est clair. � Ceci �tant �nonc� au bout d�une quarantaine de pages, on ne saurait heureusement �tre d�rout� ou m�me dissuad� d�une lecture pr�sent�e comme aust�re ou aride. En effet, s�il ne fait pas dans le lyrisme flamboyant, Basara nous entra�ne avec bonheur dans une improbable balade � la chronologie aussi disloqu�e que l�identit� du narrateur en perp�tuelle qu�te de lui-m�me. Car parall�lement � la succession d��pisodes et tableaux aussi loufoques qu�improbables s�esquisse une r�flexion sur le moi, son devenir et sa raison d��tre sur Terre ainsi que sur les motifs de la cr�ation litt�raire, qu�il ma�trise � merveille. La dislocation de la narration est ainsi le reflet d�une interrogation d�cal�e mais s�rieuse de l�auteur-protagoniste Basara. � quoi bon se pr�occuper de l�ordre des faits d�s lors qu�ils sont survenus ? Intervient alors le r�le de la m�moire et de l�invention artistique qui assimile l��crivain � un d�miurge quasi omnipotent donnant vie � des personnages et cr�ant des �v�nements selon son bon plaisir. Plaisir que Basara ne boude pas. H�t�roclite et brillant, il concocte un d�licieux cadavre exquis ou l�enqu�te polici�re voisine avec des courses-poursuites dignes des plus grandes sc�nes burlesques du cin�ma muet ou encore des sc�narios de s�rie B et des consid�rations philosophiques � premi�re vue d�risoires ou rebattues, mais jamais vraiment r�solues. Que passe-t-il par la t�te d�un homme qui chute de la Tour Eiffel ? Comment r�ussir le crime parfait ? Comment un homme peut-il se retrouver enferm� dans un supermarch� et que fait-il pour en sortir ? Voici quelques-unes des variations qui nous sont propos�es pour questionner le passage du temps, la mort et le moi. Et si l�on a parfois l�impression d��tre men� en bateau dans ce r�cit qui ne cesse de tourner en d�rision et de contredire les affirmations ou certitudes assen�es quelques lignes plus haut c�est qu�il tient � nous maintenir notre attention en �veil et d�noncer la potentielle manipulation des esprits par le langage.
Inclassable mais salutaire, ce petit livre qui �chappe � tout politiquement correct se joue des conventions, fustige avec intelligence toute tendance vaniteuse ou �gocentrique et appelle � la vigilance vis-�-vis de toute forme d��vidence ou d�autorit�. Le tout ne c�dant jamais au moralisme et toujours emprunt d�un humour b�n�fique. Laurence Bourgeon
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