Le m�fiant Fr�d�ric Abergel Cy �ditions

Prix éditeur 15.09 euros

Il semble que l�on puisse aujourd�hui observer un ph�nom�ne, une tendance aussi vraie dans le domaine du cin�ma et de la t�l�vision que dans la construction de certaines litt�ratures dites branch�es : le zapping. Le m�fiant en est la preuve.

De quoi s�agit-il : quatre histoires vari�es, des personnages contrast�s qui se sont crois�s bri�vement. H�l�ne, d�abord, qui passe de bien curieuses vacances jusqu�� ce que son amant Franck lui r�v�le qu�il est devenu celui de sa fille Juliette � plus jeune, plus jolie, plus joueuse et plus sensuelle surtout. L�histoire du tatou, ensuite : sorti de prison pour homicide involontaire, il a �t� la courte aventure d�H�l�ne sur le rebond (entendre � l�anglaise) et rejoue avec Claire les amourettes de sa jeunesse. Troisi�me tableau avec le fils de Claire : jeune gamin �veill�, aime bien la moto et le tatou� qui en est le propri�taire, mais avec une certaine dose de suspicion. Il se fait initier aux plaisirs du sexe par des voisins voyeurs et d�brid�s. Dernier acte : un ami de Franck, fascin� par sa rencontre fugitive avec le tatou�, et qui a grill� l�ado dans ses premiers d�bats sexuels. Il est photographe et passe le plus clair de son temps � �pier, � l�abri de son objectif et du regard des autres sur lui. Un peu le juge de l�histoire quoi, sur lequel personne ne se prononce.

Quelques sc�nes surprenantes et originales, des caract�ristiques sur les protagonistes que l�on appr�ciera : H�l�ne se masturbant derri�re la porte de la chambre o� Franck et sa fille baisent all�grement, les changements de nom et d�identit� du tatou�, l�aveu de son crime ; les questions muettes du fils curieux apr�s la d�couverte de la cassette interdite (� Maman ? quel go�t �a a, le sperme ? �).

Zapping. C�est � la mode, �a peut plaire. Mais il nous semble que cette suite d�connect�e, cette succession de parties sans autres liens plus fins que ceux de la connaissance des personnages de leurs intrigues respectives, est un peu l�g�re. Peut-�tre aurait-on pu creuser ce qui donne un int�r�t au livre, � savoir la r�v�lation, le d�voilement de v�rit�s trop crues, trop pr�s du corps pour para�tre nobles, que seul un m�fiant peut comprendre puisqu�elles ne l�atteignent pas.

Louise de Visscher