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Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part
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     | Prix éditeur 5.49 euros
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Deux-cent mille exemplaires vendus de Je voudrais que quelqu�un m�attende quelque part: tout cela para�t bien extraordinaire, au regard d�un recueil qui poss�de un coefficient d�originalit�, d�inventivit� et de prise de risque assez faibles.
Les nouvelles, au nombre de douze, mettent en sc�ne des personnages du quotidien, des moyens de la moyenne. Aucun n�a la moindre lueur d�espoir de r�alisation, d�apprentissage de quoi que ce soit � travers les d�boires et les situations qui lui sont offertes dans la structure narrative.
On reconna�tra � Anna Gavalda des portraits de la banalit� humaine assez vifs, un certain talent � cr�er des �tres dot�s de sensibilit�, mais qui ne retiennent jamais l�attention du passant spectateur, et une mise en exergue du clich� relativement bonne.
Quelques historiettes sortent du lot : Fait du jour (un homme pris par la culpabilit� : qu�a-t-il fait ?), Clic-clac (l�univers et le quotidien amusant d�un homme qui vit avec ses deux s�urs). A la rigueur l��pilogue, marrante, qui termine l�ensemble de fa�on un peu plus relev�e, �loquente m�me.
Ce qui est plus ennuyeux ? Cela se situe quelque part entre le manque de propos v�ritable �on dit souvent d�un �crivain qu�il veut dire quelque chose, qu�il exprime dans ses tartines une id�e, non ? � et entre le manqu� stylistique. Pour le premier, Anna Gavalda constitue des tableaux cosmopolitains parfois parlants, mais en r�gle g�n�rale plats et sans irr�gularit� susceptible d'interpeller. Pour le deuxi�me (le manqu�), �crire comme on parle, prendre le lecteur � t�moin et l�impliquer personnellement dans les p�rip�ties : ok, mais dans les textes pr�sents, l�impression qui h�las demeure est simplement celle d�une �criture qui se veut jeune sans parvenir � vraiment l��tre.
Notez enfin les conclusions tout � fait palpitantes de la plupart des nouvelles. La chute de beaucoup de ces sc�nettes sont des chutes au vrai sens du terme, des ploufs quoi, en eaux bien troubles.
Exemples : Une femme refuse de coucher avec un homme inconnu parce que son portable a eu le malheur de sonner pendant le d�ner : comme quoi, ce que l�orgueil parvient vous fait faire, incroyable non ?... Ne l��coutez pas ! (enfin, pas toujours).
Une femme perd son b�b�, si attendu, et garde toute sa douleur pour elle lors du mariage de sa cousine : comme quoi, il est des blessures remarquablement bien dissimul�es. La femme est une pro des plaies secr�tes et courageusement assum�es, ouin-ouins z'implicites, fin de la nouvelle.
Et puis, une des der� : cette grande star du rock qui finit par se taper une jolie fan-photographe (elle l'a suivi pendant la tourn�e triomphale) mais tension et attention, quelques temps APR�S la tourn�e ! comme quoi, tout arrive.
Et m�me ces recueils tout � fait communs qui produisent pourtant des best-sellers.
M. O.
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