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Le train fant�me
 | | Le train fant�me St�phane Guibourg� Flammarion
     | Prix éditeur 16.01 euros
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Une histoire racont�e avec des couleurs boh�mes, pittoresques et r�solument urbaines � la fois : ce r�cit est celui de Vincent, dont le ma�tre spirituel et artistique vient de mourir. Le vieil iranien lui a tout enseign� de sa passion pour la broderie traditionnelle, a trac� avec lui le plan des secrets presque mystiques de la vente des tapis les plus pr�cieux, et partag� � ses c�t�s l�aventure des voyages � au pays �. D�boussol� et orphelin, le jeune homme tente de reprendre pied entre ses deux bou�es de sauvetage. Il y a d�abord Claire, peintre, qui sait se faire barque discr�te aussi bien que havre de r�confort, et pour laquelle il nourrit un sentiment qui, � sa propre surprise, va grandissant. Puis Alain, l�ami d�enfance, l�ami des banlieues d�munies, l�ami du souvenir des premiers �mois, et dont la r�ussite professionnelle exemplaire contraste avec la d�sinvolture mat�rielle de Vincent.
C�est tr�s bien r�dig�, pas d�erreur de frappe ou d�appr�ciation dans l�utilisation des mots ; en bref une bonne dissertation sans faute, mais o� le c�ur semble ne pas �tre partie prenante, malgr� un lexique orientalisant qui se veut chaleureux. On traverse le texte comme sur un de ces fameux tapis volants, mais en ne s�arr�tant sur rien. Aucune asp�rit� d�un relief qui s�offre sans retenue mais sans tiroir � double fond. Le roman est un peu � l�image de ce cadeau � l�emballage discret et au contenu tout aussi peu exaltant offert par votre grand-m�re.
M�me sans message, un roman peut faire passer une �motion, une couleur. Ici, � part les teintes chatoyantes ou ternes des tapis (au gr� de l�humeur cyclo de Vincent), rien ne saute au visage, rien ne prend � la gorge, rien n�interpelle v�ritablement. Les �motions qui traversent ce trio de personnages pas franchement d�routants ne parviennent � nous toucher.
Une tentative de construction narrative �labor�e sur toile folflorique : l�ensemble aurait pu se solder par un succ�s, ou par un �chec. Le probl�me, c�est que l�on reste entre les deux, ni original ni franchement mauvais. Et quand il s�agit de porter un jugement de valeur, c�est un probl�me. Car alors le jugement penche le plus souvent du c�t� n�gatif de la balance, malgr� quelques bons �l�ments, pour ensuite finir dans l�oubli. Louise de Visscher
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