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Le livre des vices
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Une r�v�lation grecque. L�auteur est jeune (n� en 1975), et si son nom n��voque pas ses origines, c�est tout simplement parce qu�il a choisi un pseudonyme, en hommage � la culture et aux traditions litt�raires fran�aises. Dixit. Auguste Corteau.
Corteau. D�Anissa Corto, il a pris la noirceur, le basculement dans l�obsession et la folie. Le corto espagnol l�a sans doute d�cid� � suivre des construction br�ves, histoires courtes donc, short stories. Du corps, des cors, des �taux qui enserrent les corps, il dira tout.
Auguste Corteau. Ce qui frappe, c�est le O de l�encerclement, et c�est ce R qui r�pe. Un ronronnement rauque et inqui�tant, sauvage ; le cor vous aggripe et vous agace douloureusement l�oreille, le teau vous enferme sans piti�. Auguste, tel l'Empereur, s�avance majestueusement, et s�impose comme un v�ritable �crivain au cours des ces quelques pages, de ces cinq contes � fr�mir.
Grec : on pourrait s�attendre � quelque chose de beau, d��lanc�, du lumineux. A des statues et des mythes, quoi. Rat�. Tout le contraire : du laid, du pourri et du rabougri, du noir � outrance. Alors bien entendu, on pourra arguer que c�est facile de surfer sur la vague trash, de sombrer dans la mode qui consiste � faire de l�horreur sans en faire, � utiliser des teintes sombres � vous en d�coller le cuir chevelu ou les poils de l��chine.
Mais on tient l� un Brett Easton Ellis version raccourcie, avec des personnages d�une originalit� et d�un glauque incroyables ; du Sade en pire ou presque, bien �crit, avec une tension sousjacente � chaque paragraphe. Des histoires bizarres et frissonnantes, parfois franchement d�gueu, malsaines au possible. Sur les turpitudes de la nature humaine, sur la perversit�, sur les fantasmes les plus honteux et les plus extr�mes.
Je n�ai pu finir la derni�re nouvelle, trop insupportable. Mais force est d�amdmettre que l�auteur sait o� il va, sait o� il veut nous emmener ; chacune des nouvelles a toute sa place dans ce Livre des vices, que certains d�voreront probablement presque aussi goul�ment qu�Isabelle ou Didi engloutissent l�objet - que l'on ne d�voilera pas - de leurs vices. Benoît Raio de San Lazaro
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