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Les Enfants Rouges
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Sp�cialiste des grands espaces am�ricains, de Jack London, Kerouac et Hemingway, c'est pourtant sur la route des banlieues parisiennes que Guillaume Ch�rel nous entra�ne.
Une �pop�e-retour aux sources, des tours glaciales de Montreuil jusqu'aux sombres recoins du Bois de Vincennes : il s'en passe, des choses. Et pas que des historiettes adolescentes, sans gravit� ni cons�quences, entre beurettes, blacks et frenchies qui peuplent les HLM en bordures du p�riph'.
Le r�cit s'ouvre sur le meurtre de l'ami Mouloud : r�glement de comptes, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais comptes de quoi ? Ou plut�t, traffic de quoi ? Une fois la douleur du choc encaiss�e, le narrateur se r�embourbe dans un Pass� proche, pour comprendre : et c'est au fil d'un temps diff�remment rythm� que nous �voluons avec Ch�rel ; un temps de conflits, de bastonnades et de r�bellion ouverte contre les ordres �tablis. Un temps de survie pour ce jeune gar�on, qui d�crit son apprentissage de "c�fran" dans ce que l'on qualifie aujourd'hui, en langage politiquement correct, de zone sensible.
Le plus troublant, dans ce texte, c'est qu'il ne s'agit pas d'un plaidoyer pour la Banlieue, encore moins d'un r�cit mis�rabiliste ou condamnateur.
Une simple r�miniscence : Guillaume Ch�rel r�ve, retourne sa m�moire, retrouve ses racines. Pas de haine, mais une voix ; engag�e, sensible, qui raconte avec une agilit� et une verve d'accrobate telles que, une fois le livre ouvert, on ne le pose que difficilement.
Pas un mot de trop, et si le d�ballage de souvenirs, pr�text� par le bouleversement de la mort de Mouloud, ne s'int�gre pas dans une v�ritable construction narrative, on ne peut que se piquer d'affection et de curiosit� pour ce jeu de piste � travers la rue mouvement�e des Enfants Rouges. F.Z.
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