Gainsbourg raconte sa mort Bayon Grasset

Prix éditeur 13.57 euros

Gainsbourg est venu nous dire qu'il s'en va. Gainsbourg nous raconte sa mort. Avant de mourir. Et tout y passe : sexe, chiens, destruction, alcool, p�d�rastie et zoophilie. Scandaleux ou sublime ? demande la quatri�me de couverture. Probablement les deux pour ce po�te dont l'esth�tisme semble avoir souvent caress� la laideur comme une amante.

On s'explique : Gainsbourg rencontre Bayon, un copain. Ils causent. L'entretien est publi� par Lib�ration, sous le titre "La mort sublime de Gainsbourg" (record absolu des ventes du quotidien). Ca commence comme-�a : "Bon, je suis mort. Je fais un bilan". Ca se finit comme-ci : "Ouais, j'ai loup� le coche avec les mecs. J'ai eu les filles mais pas les mecs."
C'est peut-�tre de ses loupages, dont Gainsbourg nous parle, de ses souvenirs, de ses initiations, de ses d�sillusions. Et l'on d�couvre derri�re le monstre, une fragilit� que sa musique, d'une autre fa�on, avait d�j� d�voil�e.

"Je suis pudique vis-�-vis de moi-m�me. C'est-�-dire que je ne veux pas voir ma queue dans la glace. Je la cache avec ma main, je me cache, je suis extr�mement pudique. Je l'ai toujours �t�. Je ne sais pas pourquoi j'ai cette pudeur - je n'ai pas de pudeur ; je suis extr�mement pudique mais un peu allum� : je peux passer dans la pornographie la plus abominable. Parce qu'il y a quand m�me des pleins et des d�li�s, en amour. Donc, le sordide peut �tre d'une grande beaut�, et aussi la lumi�re peut �tre d�gueulasse. C'est une question de rapport de faiblesse."

On en revient toujours au paradoxe de la belle laideur et de la r�v�lation contenue dans l'autodestruction. Gainsbourg revient d'outre-tombe pour nous faire ce t�moignage parl�. On entend sa voix. Ce qui n'est pas trop �loign� de sa musique. Oui, c'est �a, on entend sa musique. Gainsbourg vient de sortir son dernier album chez Grasset.

F.Z.