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Paris pour le pire
 | | Paris pour le pire Anne Le Cam Arl�a
     | Prix éditeur 15.00 euros
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Un livre pour le moins d�cal� : o� l�auteur d�voile son obsession pour la propret� et les odeurs. Pour peu cela tiendrait de la scatologie. Car Anne Le Cam s�est mise en t�te de parler de Paris et de toutes ses �petites ?- imperfections.
Alors on se plaint du trop de chiens et de chats, des crottes des deux, des bruits des premiers, de l�ind�pendance in-su-ppor-table des seconds. Bref, l��crivain se d�couvre sous son meilleur jour : emmerdeuse, rabat-joie, pinailleuse et ennemie des animaux de surcro�t.
Les descriptions d�ferlent, merveilleusement in�dites et parano�aques : � Le chien, lui veille sur une paire de chaussures de course malmen�es, que l�on imagine f�tides. Enfin, ils sont partout, partout, partout. Lorsqu�ils ne d�f�quent pas dans ma rue ils aboient sous mes fen�tres ou me narguent sur les affiches [Anne Le Cam s�attaquera bient�t aux publicitaires, faites gaffe messieurs]. Mais du moins � cette derni�re intrusion je puis opposer un boycott farouche : je refuserai toujours d�acheter une voiture � un dogue allemand, de regarder une t�l�vision de cocker et de m�habiller chez un �pagneul, f�t-il breton. � Contents de le savoir.
Assimilation comparative remarquable entre volatiles et citadins : � Pigeons et humains cohabitent et s�entre-supportent dans un �tonnant parall�lisme de m�urs. Les deux populations urbaines, archipl�thoriques et gr�gaires, se meuvent en grouillements affair�s, dans une agitation tout � la fois incompr�hensible et farouchement d�termin�e. � C�est tellement vrai, personne n�y avait jamais pens� avant.
Anne Le Cam croit finalement r�gler son compte au m�tro et � son lot d��nergum�nes, sur ses odeurs (quand on vous dit qu�elle est obs�d�e par l�hygi�ne ! On le sait, que les m�tros ne sont pas des temples de la propret�, et ensuite ? Proposez un PDASCLS � plan d�action social contre la salet�- ch�re Anne)
Donc, s�il fallait r�sumer cet ouvrage� Des chapitres qui se suivent et se ressemblent, en une succession de clich�s et de phrases � la fois mi�vres et sans relief. Le ton d�humour adopt� se veut caustique, mais on a ici bien de la peine � comprendre qu�il s�agit bien d�humour.
Id�e lumineuse, avant de boucler� et si l�auteur, finalement, ne mettait pas en cause les difficult�s rencontr�es au quotidien � Paris, mais bien plut�t ceux qui les d�noncent avec une banalit� affligeante et born�e ? Peu de chance en r�alit�.
Semblerait plut�t qu�on ait � faire � une Jeanne d�Arc du Paris tranquille et mou. Sans doute faut-il, � d�faut de la faire taire, balancer ce livre eu feu, dont on se demande par quoi il a �t� motiv�. Vivre dans la capitale n�est certes pas toujours rose, mais de l� � se d�carcasser pour pondre de tels st�r�otypes qui n�ont m�me pas l�avantage de tenir compte de l�autre versant de la vie parisienne�
Au moins apprend-on gr�ce � Paris pour le pire que la dame est une lettr�e. Ne cite-elle pas Sartre dans son chapitre sur le manque � gagner culturel de Paris : � l�enfer ce sont les autres, et �a, c�est bien vrai, �a. � Le � �a � est de trop. Et de toute fa�on, ici, l�enfer est constitu� de ces �crivains qui, � d�faut de d�tenir un v�ritable sujet, nous balancent toutes les crasses et les lieux communs qui leur viennent � l�esprit. Histoire de faire un livre. Fabrice Aimmant
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