Un dr�le de bazar Joseph Connolly Flammarion

Prix éditeur 22.00 euros

Emily, Kevin, Shelley, Adam, Jim, Raymond, Maureen, Rosie, Gideon, Amanda, Julian, Ben, Milly. Ouf ! Autant de personnages compl�tement fous et d�jant�s, compl�tement d�connect�s de la r�alit�. Connolly nous construit ici une galerie invraisemblable d�anti-h�ros qui ont tous quelque chose � perdre, et qui effectivement vont se perdre (nous paumer ?) au fil de cette histoire.

Tout va donc tourner autour des quatre premiers. Emily tyrannise son mari Kevin (SOS hommes battus aurait �t� fond� par lui si cette association avait vu le jour), est ha�e par son amant Raymond (et en fait par tout son entourage, qui n�ose se manifester). Raymond ne parvient � quitter son alcoolo d��pouse, et kidnappe par m�garde sa secr�taire Amanda. Les enfants ne valent pas mieux, d�authentiques rat�s � l�image de leurs parents.

Impossible d�en raconter plus long sur le sc�nario, il nous faudrait des pages que vous ne liriez pas (Internet = rapidit�). On vous dira seulement que tout tourne � toute allure, les amants et les amantes valsent, les couples se d�chirent au propre comme au figur�, leur prog�niture se marre et ricane pour ne pas pleurer, et tous se retrouvent pour un non-anniversaire surprise. Un joyeux non-anniversaire� la folie qui habite ce joli monde ferait fr�mir l�h�ro�ne de Lewis Carroll, pourtant r�d�e�

Entre les divers �pisodes qui constituent cette histoire, des d�lires de paroles et des torrents d��changes verbaux, si bien que l�on finit par ne plus rien comprendre, � l�instar de ceux qui parlent eux-m�mes. Rarement la litt�rature sera parvenue � se faire le porte-parole de ce que l�on appelle couramment � un dialogue de sourds �. Connolly s�amuse et n��pargne personne. Il dresse ici des caricatures de ma�tresses-femmes, v�ritables dragons hyst�riques et / ou compl�tement parano�aques et / ou partiellement schizophr�nes. Les hommes qui leur � font face � (vocabulaire contestable), semblant du prototype de l�homme du XXe, sont faibles et d�pass�s par les �v�nements, dot�s d�une r�action proche du degr� z�ro. H�las l�amusement va un peu trop loin, les clich�s sont trop gros et les d�veloppements vaseux n�en finissent plus. Si bien que l�on se lasse.

L�intrigue devient carr�ment trop lourde (relou !) car trop riche de rebondissements farfelus ; le d�nouement tourne � la queue de poisson d�une sir�ne de cirque. On aurait pu dire : ne manquez pas cette com�die, qui met en sc�ne la plus subtile des violences (conjugale et domestique). Mais tout cela ne rime qu�� une mauvaise sc�ne de th��tre o� l�on en prend plein les oreilles, au vaudeville imag� o�, si l�on ne s�ennuie pas vraiment, on ne peut s�emp�cher de s�agacer. Quelque chose sonne faux, on a presque l�impression que nos personnages r�p�tent gentiment et sans substance ce que le souffleur cach� leur balance. Fr�n�tiques, mais sans vie. On risque tout au plus d��tre assomm� par l�une des casseroles si r�elles d�Emily, de se noyer dans la folie d�Amanda ou de Maureen, ou encore de s�assoupir avec l�un des nombreux m�les qui sillonnent comme des �mes en peine les maisons de leurs �pouses ch�ries.

Ma�a Gabily