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Exemplaire de d�monstration
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     | Prix éditeur 12.00 euros
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"Et si c��tait vrai ?" pourrions-nous nous exclamer, � l�instar du titre d�un roman dont l�intrigue int�ressa nagu�re (et sans suite) des actrices et des r�alisateurs am�ricains... Ici, il n�est point question d�Hollywood : le pr�texte d�passe la force des int�r�ts, mercantiles ou autres. Nous avons affaire � un roman, qu�il soit adaptable ou non au cin�ma n�entre pas en jeu dans son approche. Peut-�tre m�me que sa forme narrative difficilement adaptable le rend encore plus viable, et intrigant.
Ce roman, aussi court que dense, apparemment d�espionnage, en cache un autre en ses pages (ce que vous pourrez lire partout ailleurs, puisque tel est le cas). C�est un roman qui d�fend les autres romans, les vrais. Car il n�est pas de bons ou de mauvais romans, il en est des vrais et des faux. Ce classement binaire semble tr�s arbitraire, voire manich�en dans son aspect le plus d�testable. Cependant, il est une gamme tr�s vaste entre l�un et l�autre p�le, et il n�est pas inutile de le pr�ciser pour la clart� de notre propos. Il ne s�agit donc pas d��tre p�remptoire, mais le plus pr�s possible du message transmis par le livre de Philippe Vasset. Un vrai roman serait, par exemple, une histoire o� pr�vaudrait l�alchimie entre le fond et la forme, dans un souci d�int�grit� et d�originalit� le plus �vident. Un vrai roman, aussi, proposerait une fiction qui pourrait �lever spirituellement le lecteur, dans le soin d�une �criture intelligente et g�n�reuse. Un vrai roman, enfin, quel que soit son ton, devrait se lire comme une n�cessit� d��tre pour n�importe quelle personne un peu avertie. Il devrait exister en lui-m�me pour lui-m�me, pas seulement pour nous divertir gentiment, du r�el notamment, mais nous y faire replonger, dans ce fichu r�el, avec plus de confiance, de courage, d�assurance et tout autre sentiment vivifiant une volont� optimiste et pacifique, afin de nous pourvoir d�un autre regard, enrichi. Mais on ne cherche plus � enrichir les regards � notre �poque, n�est-ce pas ? Tout cela �videmment se veut �crit au conditionnel du bon sens et n�engage que ceux qui veulent bien y croire.
Cela dit, dans un supermarch�, en passant devant les pr�sentoirs de cassettes vid�o et de DVD, il est recommand� de bien observer le type de jaquettes illustrant chaque produit, euh, pardon, de chaque film. Eh oui, il y a bien une tactique de familiarisation� L�originalit� ne doit �tre qu�apparente, la vraie nouveaut� risquerait de d�router le consommateur. Celui qui consomme est un qu�on somme, surtout, d�acheter, de plus en plus aveugl�ment, tout le monde le sait, ou croit le savoir.
Et les amateurs d�art, au sens fort du terme ? Ceux qui aiment l�art, tout autant que l�effort de l�invention, la perspicacit� des trouvailles, le soin apport� � une cr�ation qui respecte leur d�sir de s�y perdre ou s�y retrouver ? Ceux qui veulent �tre surpris par leur capacit� d��tonnement, et ne pas �tre pris (in)directement pour des cons ? Ils acquiesceront � la lecture de ce livre qui en rappelle d�autres, entre autres par le vertige de son ultime chapitre : 1984, Fahrenheit 451, Le meilleur des mondes...
Ils acquiesceront et se presseront de faire passer le message : il est bon d�enrichir les regards afin de magnifier ce qu�ils renferment : notre �me, tout simplement. Avant que le Diable finisse par nous l�acheter, avec la plus sournoise des clairvoyances.
Richard DALLA ROSA
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