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Mort de l'amour
| | Mort de l'amour Oscar Van Den Boogaard Sabine Wespieser
| Prix éditeur 19.00 euros
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Paul et Oda perdent leur fille, noy�e dans la piscine des voisins. "Perdre ses parents est tragique, perdre son amant insupportable, perdre son enfant est la pire des choses. La hi�rarchie des chagrins." C'est en 1973. Paul part au Surinam et ne reviendra que sept ans plus tard. Que reste-t-il d'une famille r�duite � une femme ?
Oscar Van Den Boogaard n'en sait peut-�tre rien. Il conna�t le Surinam pour y avoir v�cu, mais de la disparition d'une fillette ? On voudrait le croire, tant il en parle pos�ment. Ancien combattant revenant au bercail ou femme d�mise de son amour, Paul et Oda rappellent ces h�ros de Lars Van Trier au plus proche de leur drame d'exister, pr�t � se jeter sur le bonheur improbable. Et justement : quand la maison d'� c�t� s'enflamme, une fille de quinze ans, Daisy, appara�t. Par cette viande fra�che, le couple assouvit sa faim d'amour en la prenant en charge. Mais le pass� est-il � reconstruire ? Certainement pas, d'autant plus lorsque l'on tra�ne maladroitement ses morts. Car Oda porte le fardeau de cette noyade d'il y a sept ans. C'est elle, la coupable. Coupable de quoi ? "Quel est le poids du temps si les souvenirs ne s'estompent pas, si les d�sirs ne d�croissent pas ?" Coupable d'avoir �chapp� � sa libert�, avant la mort de sa fille, quand elle voulait tout quitter.
Cinqui�me roman (mais premier traduit) d'un auteur annonc� comme un des chefs de file de la jeune g�n�ration des auteurs n�erlandais, Oscar Van Den Boogaard donne le rythme � ce qui ne s'est pas pass�. Il r�veille de vieux souvenirs chez des personnages trop narcissiques pour assumer leur histoire. Dans une langue riche, il chiade une histoire banale comme le mouvement circulaire du temps. Malgr� les effets de style un peu m�caniques, on sent la superbe impulsion d'un auteur qui vole en ma�tre au-dessus de ses personnages.
Ariel Kenig
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