|
|
La passion
| | La passion Alia Mamdouh Actes Sud
| Prix éditeur 20.00 euros
|
Ouvrage traduit de l�arabe (Irak) par Michel Galloux
A�roport d�Heathrow, Londres, Hoda et son fils Mazen attendent leur mari et p�re, Mus�ab, qui arrive avec sa quatri�me �pouse Widad. Commence un huis clos o� sentiments, cultures et valeurs s�entrem�lent dans leurs pens�es et leurs �crits. O� rien est dit. O� tout est ressenti. Chacun prend � son tour la narration pour expliquer leur rencontre et les relations complexes qui les unissent. Quatre personnages. Quatre degr�s d�insertion dans la culture irakienne. Quatre types de sentiments.
Sur l��chelle de Richter, ce sont les rapports de Mus�ab et de sa deuxi�me femme, Hoda, qui, entrechoquant passion et rejet cr��ent le plus de secousses. Tout tourne autour de ce couple � moiti� divorc� - Hoda continue d�agir comme une �pouse.
On aurait pu trouver un meilleur titre � ce roman, mais comment rendre autrement compte de toutes les ambiguit�s et de la force qu'il contient ? Titre d�nud� mais � la signification houleuse et br�lante, il r�v�le � lui seul les liens qu'entretiennent les personnages. En d�pit de leur leur masque de froideur et de leur respect des traditions. Il y a de l'�rotisme, de la violence. Un peu. Mais les r�gles du huis clos emp�che toute histoire et complique d'autant plus la t�che de rendre plus vivante l'analyse des rapports entre les personnages, des remises en question et, parfois, des r�glements de compte. Alia Mamdouh respecte la charte de son projet, et traite son sujet de fa�on th�matique et intime.
"Le lecteur occidental sera pris � revers, surpris dans son penchant banal � prendre un livre �crit par une Irakienne pour un livre typique et topique" (pr�face d�H�l�ne Cixous). La femme arabe est montr�e sous un tchador nouveau. Moins procr�ative et plus instruite, elle aime � la folie, fait des tentatives de suicide, divorce, adore faire l�amour ! Hoda, c�est peut �tre Alia Mamdouh. Une Irakienne moderne. Une grande voyageuse aux aspirations artistiques. R�dactrice en chef du journal irakien Al-R�sid, puis journaliste � Beyrout et Rabat, auteur de deux recueils de nouvelles, d�une chronique de la vie litt�raire arabe et de quatre romans, dont La Naphtaline (1996). L'arabe, sa langue, offre des ramifications continues o� le lyrisme se retrouve dans les mots de tous les jours. Si riche qu'elle reste parfois inaccessible, malheureusement... M�me si parfois, la simplicit� sait parfois faire de belles irruptions : "Adel �crivait lui aussi ses M�moires dans un cahier rectangulaire, en laissant toujours quelques pages blanches avant de commencer et en r�p�tant : � Ces pages non remplies sont la part de la mort �". De la mort, et de la passion.
Sophie de Laboulaye
| | |