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Toujours plus � l'Ouest
| | Toujours plus � l'Ouest José-Louis Bocquet Buchet-Chastel
| Prix éditeur 13.00 euros
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De quel c�t� du mal �tes-vous ?
Attention � ne pas franchir le ligne blanche. Ainsi Jos� Louis Bocquet pr�f�re-t-il (ou du moins prend la route de) l�Ouest. Une route o� neuf nouvelles rythment neuf �tapes d�une vie. Mais l�Ouest n�est pas seulement cette partie de l�horizon, th��tre des couch�s de soleil. C�est �galement l� o� le soleil se meurt. L�Ouest est cette �trange route. L�enfance. La vie. La mort.
Toujours plus � l�Ouest, ce sont neuf bribes de vie, de fantasmes o� l��cole, le cin�ma, les voitures, les femmes n�ont aucun lien. Et pourtant le go�t de la mort r�de. De m�me que le temps passe, le style �volue et la narration aussi. D�abord la narration infantile sur le boulevard du cr�puscule. La route d�file, direction l�ouest, si loin. So far l�West. Jeunesse. Arr�t sur image. D�chirure.
Le temps passe, la route aussi. On croise la destin�e d�Henri-Georges Clouzot � travers le narrateur (son filleul), ce g�nie d�sign� lampiste apr�s avoir travaill� pour la Continental. Sur le tournage du Corbeau, Clouzot savait qu�il pactisait avec le diable. Une �uvre d�art est un flirt avec l�immortalit�. Trente cinq ans plus tard, le cin�aste est mort en �coutant la Damnation de Faust.
O� est l�ombre, o� est la lumi�re?
La mort lui va si bien. On la retrouve chez un couple, dans une voiture, o� la vitesse transcende la sensualit� et l��rotisme. Fantasme ou r�alit�? La lecture d�file � l�image de la vitesse d�filant sur le compteur. On ne ma�trise plus la lecture. On ne ma�trise plus le compteur. 40 . 60 . 80 .120 0. Point mort. Adieu. � Tes cheveux dans le vent (�) tes cheveux dans le sang (�) nos cheveux dans le vent �. Coup de klaxon, �l�ment redondant qui annonce la mort telle les trompettes des anges exterminateurs annon�ant l�apocalypse (St Jean, 8, 7-11).
Un peu plus loin, ce sont deux des futurs conquistadors du monde que le lecteur rencontre. Ecrire pour conqu�rir en �tant persuad� que les l�gendes litt�raire se forgent dans l�obscurit� et l�anonymat des chambres sous les toits. Mais on y parle beaucoup et l'on y �crit peu. Alors on se reporte sur ces apprentis journaliers que l�on suit durant les seventies. Ces ann�es o� l�information est en profonde mutation. Cognac-Jay est d�sormais loin. La vid�o chasse le film et le num�rique remplace la vid�o.
La guerre. Les Doors. This is the end.
Charles Patin O�Coohoon
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