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Les lumi�res de Bullet Park
| | Les lumi�res de Bullet Park John Cheever Le Serpent � plumes
| Prix éditeur 20.00 euros
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La vie semble parfaite � Bullet Park. C�est dans cette charmante banlieue am�ricaine o� tout le monde vit dans un petit pavillon, cultive son petit jardin, que chaque m�nag�re souhaite religieusement une bonne journ�e � sa prog�niture sur le perron, apr�s lui avoir pr�par� un petit sac-hamburger pour le d�jeuner. Bullet Park est de ces fa�ades puritaines o� les voisines s��pient entre elles, o� les ragots circulent � une allure folle et o� les jeunes ne pensent qu�� atteindre la majorit� pour aller voir ailleurs.
Voil�. Bullet Park c�est �a. Et Nailles, un de ses habitants, est de la m�me esp�ce. Introverti, gorg� de principes et d�habitudes, il se doit d�aller � la messe tous les dimanches afin d�expier ses p�ch�s. De m�me, il se couche t�t parce que c�est sain pour l�esprit et le corps. Il se dit chimiste, mais travaille en r�alit� pour une entreprise de confection de produits d�entretien m�nagers. Bref, Nailles se croit heureux.
Une vie honn�te o� rien ne se passe�
Arrive le jour o� son fils Tony se trouve brusquement atteint d�une maladie singuli�re : la Tristesse. Un matin, il d�cide de ne plus se lever, car il semble que les maux de la galaxie reposent sur sa petite t�te d�adolescent boutonneux. Le saint p�re, pour qui le mot �d�pression� est aussi �tranger que �instinct�, va innocemment mettre le trouble de son fils sur le compte d�une sinistre mononucl�ose. Cependant, le loup est entr� dans la bergerie et Nailles va commencer � douter du caract�re faussement idyllique de son existence. D�sormais, pour aller travailler, il devra prendre des petites pilules �magiques� qui le rendront euphorique jusqu�au soir.
Parall�lement, un nouvel habitant nomm� Hammer va faire son entr�e � Bullet Park et, force du destin, Nailles et lui se sentiront unis. Pour la vie et pour le drame qui viendra�
Les lumi�res de Bullet Park n�est pas grandiloquent. Si peu qu'il n'empi�te pas sur les phrases glissantes de la litt�rature estampill�e "r�flexion sur la condition humaine aux Etats-Unis". Il s'agit plus d�un descriptif de la vie des gens lisses. Absolument lisses... jusqu'� ce qu'on d�couvre qu'ils ne le sont pas. Les voisins des Nailles, sont des mondains inv�t�r�s et socialement �charmants�. Ils sont courtois, re�oivent � merveille et se font appeler �Les Wickwire� ; � l�image d�une soci�t� anonyme.
Mais trop puritains pour s��pancher, ils pr�f�rent cacher leur vie priv�e sous de grandes lunettes noires plut�t que d�avoir � faire face � l��chec de leur union. Si l'habit ne fait pas le moine, Les lumi�res de Bullet Park �claire suffisamment pour nous d�cider, (qui plus est par une l�g�ret� stylistique), � rompre d�finitivement avec la peur d'�tre soi.
Carine Pigny
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