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S�r�nissime Assassinat
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     | Prix éditeur 10.67 euros
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"Masqu� d'une cagoule, et v�tu de noir, le joueur de bunraku faisant agir ses marionnettes, ne cesse d'�tre visible au public qui oublie son implacable ing�rence comme on oublie celle de toute fatalit�".
Des lectures s�r�nissimes.
Et, en effet, le lecteur oublie totalement l'auteur au fur et � mesure
qu'il est pris dans le tourbillon polyphonique du roman. A partir de la mort myst�rieuse des femmes successives d'Alvise Lanzi, se noue une trame complexe qui a pour cadre et pour h�ro�ne - voire anti-h�ro�ne, la Venise de la fin du XVIIIe si�cle.... Et pour permettre � cette ville de s'exprimer, diff�rentes figures qui la composent, se parlent, �crivent des lettres ou des rapports. Les regards sont diff�rents, les observations aussi.
Complexit� des voix, qui l�vent une partie du voile recouvrant des secrets inavouables, tout est myst�re... On s'espionne, on se trahit, on escroque, on assassine sur fond de bal, de carnaval et de pique-nique. Chacun s'avance masqu�, et d�couvrir ce que cache un masque peut conduire � la mort. Pourtant les personnages n'h�sitent
pas � jouer � ce jeu dangereux, qui, croient-ils, prot�geront leur passion et autres coupables activit�s...
Venise se compla�t dans le cloaque puant de sa d�cadence,
symbolis� par la pr�sence des mouches. Des rideaux au cerveau humain, elles se nichent partout, elles pondent. Leur pr�sence aupr�s des malades signifient clairement que la malade va mourir, ou que l'homme retrouv� est bien mort....
On est � la fois d�sempar� par la multiplicit� des personnages, d�go�t� par les descriptions pour le moins r�alistes des agonisants en pleine d�composition, fascin� par cette peinture exceptionnelle de la Cit� des Doges, qui vit ses derniers instants de libert�, consciente qu'elle ne pourra r�sister � l'ogre corse qui se dirige in�luctablement vers elle. On ne peut que saluer tr�s bas l'art du joueur de bunraku. Constance de Ayala
+ La Mort de C. ou le d�but...
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