|
|
Lector in wonderland
| | Alice au pays des clones Claude Sureau J'ai Lu
| Prix éditeur 5.49 euros
|
Pince-mi et pince-moi sont dans un taxi londonien� dr�le de blague, et moi je ne r�ve pas. Sauf que les l�porid�s monozygotes qui font office de conducteurs ne parviennent pas � prendre les allures de farce qui auraient �t� n�cessaires � ce livre.
Qu'on n'appelle pas "roman" ce qui n'en est pas un. Car ici, le genre est ind�finissable : c'est l'erreur commise par Sureau. Ambitieux et pertinent, on n'en doute pas ; il sait ce qu'il raconte. Professeur et chercheur �minent de gyn�cologie obst�tricienne, mais �crivain qui ne parvient � s'adapter au public classique du roman.
Une fable ironique, qui d�clinerait avec dynamisme et finesse des questions graves : pour une fois, me d�cidais-je, lisons un ouvrage s�rieux, qui engage un dialogue stimulant et fructueux avec l'autre sur l'�thique et les progr�s de la recherche ; et pas seulement un livre qui s'adresse � nos facult�s d'identification et de " l�cher bride " � l'imagination. Les th�mes sont au go�t du jour : ce qui fait l'originalit� de Sureau, c'est bel et bien son attaque du pr�con�u et des fausses alarmes de masse, auxquelles manipulation g�n�tique, clonage et th�rapie g�nique sont in�vitablement soumis. De m�me que son exploration syst�matique de tout le domaine du possible, de ses enjeux et d�fis.
Il n'est cependant pas parvenu � �viter l'�cueil qui donne � son ouvrage des airs de cours de fac, dont on ne nie pas les int�r�ts scientifiques et moraux, mais qui finit par sombrer dans l'obscur d�dale des explications techniques, logorrh�iques. M�me le dico de mon nouveau PC n'avale pas et souligne furieusement les d�finitions barbares que j'ai par curiosit� retranscrites. Sans me faire ap�tre de la flemmardise, je n'�prouve aucun plaisir � interrompre ma lecture toutes les deux lignes pour me r�f�rer au lexique indispensable de la fin. Ce que l'ouvrage a d'indigeste pour une n�ophyte (disons, ignare) de la biologie en �clipse toute l'intelligence. Rythme, fil du r�cit et anecdotes, qui auraient pu capturer l'attention � d�faut de remplir la fonction d'humour vis�e, sont bris�s constamment ; et apr�s 284 pages, c'est moi qui le suis. J. L. N.
| | |