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Motus de Dominique P�richon
| | Motus Dominique P�richon Le Dilettante
| Prix éditeur 14.00 euros
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Vous vous souvenez de Tatayet n�est ce pas ? Et Michel Dejenette� Non ? Un beau brun efflanqu� avec une moustache si 80�s ? Ils ne sont pourtant qu�une seule et m�me personne. Le second animait le premier, la main dans le fondement du poilu qui lui a vol� sa c�l�brit�. Comme si on allait f�liciter le javelot apr�s un lancer-record. Telle est la dure condition du ventriloque. Dominique P�richon nous propose dans Motus quelques instantan�s de cette m�taphysique des tubes. Un larynx pour deux et m�me pas la reconnaissance du ventre de la part du public.
La croisi�re, �a m�use
Voici donc notre anonyme ventriloque et Monsieur Machin, sa marionnette, embarquant pour une � croisi�re troisi�me �ge, un de ces voyages organis�s par les caisses de retraite heureuses et honor�es d�offrir � leurs adh�rents la joie de pouvoir trottiner au grand large pour une somme raisonnable �. Un �quipage d�artistes deuxi�me choix pour amuser un public cliquetant : Sandor le magicien et Gardon l�organiste. Rajouter � ceux-l� un imitateur de conseillers r�gionaux et un chanteuse antidat�e et tout ce que les cabarets comptent de talents interlopes sera alors r�uni. A leur charge : huit repr�sentations devant une audience incontinente. Evidemment ces � Outsiders de l�art ringard � ont leurs �chappatoires � cette condition de manqu�s : l�Art, le vrai le grand, l�acad�mique. Celui qui se d�cline en palette et se compte en rimes. Ainsi Sandor esquisse et Gardon compose. Histoire de quitter l�entresol de la cr�ation pour en rejoindre les salons.
Le rien, c�est petit
Alors bien s�r, l�ordre impeccable de la croisi�re parmi les �les m�diterran�ennes sera troubl� par les affres de ses officiants�Ambiance. � Il y avait l�infiniment grand, l�infiniment petit, voici l�infiniment rien du tout �. Dominique P�richon r�sume bien par cette phrase la mignonne vacuit� de son livre. Comme une virgule, une l�g�re pause marquant � peine l�avant et l�apr�s. Pas de parenth�ses, pas d��vasions dans le fil narratif qui s��tire bien droit jusqu�� la fin. On est plus proche du conte que du roman. Le sujet �tait pourtant pr�texte � une bonne dose de surr�alisme digressif. Dommage. Vous ne ressortirez pas chang� de Motus, amus� peut-�tre � condition de go�ter les petits riens et l�humour de pacotille. Voil� en tous cas quelque chose de bien l�ger qui ne vous portera pas sur l�estomac.
Laurent Simon
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