Los boys Junot Diaz 10/18

Prix éditeur 6.71 euros

On ne sait pas vraiment s'il s'agit d'un roman ou d'un recueil de nouvelles. Le livre se compose de plusieurs r�cits autonomes, mais certains mettent en sc�ne des personnages qu'on retrouve d'une histoire � l'autre : ce sont ceux qui ont r�ellement marqu�s la vie du narrateur unique.

Bien que ce soit � des �ges diff�rents, autour d'interlocuteurs qui changent en m�me temps que leur vie, et dans des situations toujours nouvelles, ces personnages cl�s donnent une unit� qu'on ne trouve pas dans les recueils classiques, faisant ainsi de Los Boys une oeuvre originale. On s'attache plus facilement � eux et on est touch� de voir quelle a �t�, tout compte fait, leur destin�e. Ceci dit, quelques rares intrusions dans le livre, comme le chapitre intitul� "Comment sortir une Latino, une Black, une blonde ou une m�tisse" viennent briser volontairement la continuit� du r�cit et constituent des morceaux r�ellement in�dits et surprenants.

Junot Diaz a un style bien particulier pour d�crire la vie mouvement�e d'un jeune qui occupe ses journ�es comme il peut, c'est-�-dire en tra�nant entre la cour du lotissement avec les copains et la chambre o� il s'enferme, partant � la recherche d'herbe, terrorisant un jeune dont le visage a �t� mang� par un cochon, passant des vacances chez son oncle et sa tante : rien de tr�s palpitant... La phrase est morcel�e, elle mime la langue parl�e dans les barrios de Saint-Domingue, ce qui a l'avantage de plonger le lecteur dans un univers bien r�el mais qui en m�me temps lui permet de d�plorer le manque criant de qualit�s purement litt�raires. Cependant il faut peut-�tre sacrifier, dans ce genre de r�cits, la beaut� des mots au profit d'un �quilibre entre le sujet de l'histoire et la langue choisie.

Notons que le dernier r�cit de Los Boys, consacr� � l'arriv�e de Papi, p�re du narrateur aux Etats-Unis est vraiment remarquable. Papi est un personnage qui vit des histoires hors du commun et peut se vanter d'une r�elle �paisseur romanesque. Ce r�cit ach�ve dignement ce "recueil", sans toutefois parvenir � effacer un arri�re-go�t de lassitude.

O.M.