|
|
La Mort de C.
 | | La Mort de C. Gabrielle Wittkop Verticales
     | Prix éditeur 12.20 euros
|
Avec ses deux nouvelles, S�r�nissime Assassinat et La Mort de C., Gabrielle Wittkop nous offre de nouvelles variations sur l'un de ses th�mes de pr�dilection, la mort. Ainsi la Mort de C. propose diverses "radiographies d'un meurtre". Un inconnu, dont on ne saura presque rien, sinon qu'il est assassin� � Bombay. Et, l�, les multiples sc�narii propos� par l'auteur ne permettent jamais de savoir ce qui s'est r�ellement pass�... En fait, le seul int�r�t que pr�sente C. dont l'identit� n'est pas d�finie, c'est son agonie.
Wittkop nous entra�ne dans les m�andres de la cr�ation litt�raire o� tout est possible : C. a-t-il �t� assassin� dans un acc�s de jalousie, au cours d'une bagarre dans un bouge mal fam�, ou encore au cours d'une agression ? Mais l'histoire finit toujours de la m�me mani�re : "La lame transperce ses v�tements, troue la peau, s'enfonce dans la paroi adipeuse, dans la paroi musculaire. Elle (....) plonge dans le foie...puis fait deux demi-tours sur elle-m�me....d�truisant le tissu h�patique,... le r�duisant en une bouillie brune et noire ; la lame tourne encore une fois, rageusement, avant de quitter la plaie avec un sifflement mat, et de revenir � son ma�tre, chaude encore du sang de C."
Cet �pisode, qui se r�p�te sans cesse, est tout ce que le lecteur conna�tra, avec certitude, de la vie de C. La complexit� des sensations, les volont�s contrari�es, tout est "v�ridique", selon l'auteur.
V�ridique, certes, mais il n'y a rien de vrai. D'ailleurs, doit-il seulement y avoir une v�rit� en litt�rature ?
En revanche Le Puritain Passionn� ne nous offre m�me pas cette
possibilit�. Utilisant � nouveau la polyphonie comme structure narrative, l'auteur manipule Denis et ses certitudes, nuance, voire r�fute purement et simplement ce qu'il croit savoir. Seule sa passion pour le tigre, incontr�l�e et incompr�hensible, semble r�elle ; mais une passion n'implique-t-elle pas un refus de la r�alit�, donc, de la v�rit� ?
La manipulation incessante du personnage donne cette connotation ironique qui, pour Wittkop, est un art � part enti�re, et trouve son apog�e dans les derni�res pages, bien s�r en relation avec la grande faucheuse. Constance de Ayala
+ S�r�nissime Assassinat ou le d�but...
| | |