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Le solstice d�automne, testament amoureux
 | | Le solstice d�automne, testament amoureux Robert Georgin Actes Sud
     | Prix éditeur 10.00 euros
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Que serions-nous sans l�Amour dans ce monde d��dent�s�? N�est-il pas notre essence ? N�es-il pas notre subsistance�? Le solstice d�automne est une pri�re � l�amour absolu. Il c�l�bre la ��D�esse�� autrement dit la femme d�entre toutes les femmes�: la m�re. Celle avec laquelle l�enfant dans son ventre est en fusion totale.
Conception incontournable et �cul�e. D�ailleurs l�auteur ne dit rien de plus que ce qui a d�j� �t� dit. Robert Georgin surfe sur l�image de la m�re matrice de tout. Il la sanctifie en faisant d�elle l��tre supr�me. C�est en cela qu�il se diff�rencie. Elle devient alors Dieu � la place du P�re. Il s�emploie simultan�ment � annihiler la culpabilit� chr�tienne et morale inh�rente � l�inceste. Il le brandit en �tendard comme la voie pour acc�der au c�leste, � la beaut�, � l�id�al et atteindre la toute puissance.
Il enjoint le lecteur � la jouissance incestueuse comme une exp�rience irrempla�able.
Quatre-vingt-trois pages pendant lesquelles il pr�che et s�exalte lui ��le Minotaure aux cheveux d�or tomb� comme Icare��.
Cet amour absolu est perdu d�s notre venue au monde. Commence alors la douloureuse s�paration avec la m�re dont le spectre plane au dessus de chaque femme et que l�on atteindra plus jamais si ce n�est par l��criture. C�est pourquoi il �crit. A moins qu�il ne se regarde �crire. Il travaille son �criture � l�exc�s multipliant les effets de style comme s�il voulait prouver ou se prouver qu�il est un po�te en plus d��tre docteur en linguistique. Il utilise des constructions de phrases et des mots recherch�s. Il veut trop en faire. C�est aga�ant.
Mais ce qui passe moins encore c�est le caract�re messianique de sa parole. L�auteur ne pr�tend pas moins ��dire le vrai, pourvu qu�il �uvre��. Il couche sur le papier le fruit de ses masturbations c�r�brales persuad� que sa vision est la bonne. Cependant il ne l�assume pas pleinement car il se cache derri�re un langage herm�tique et des r�f�rences litt�raires et mythologiques.
Au final, on a le sentiment qu�il r�sout ni plus ni moins que sa n�vrose personnelle.
Le solstice d�automne est un livre �nervant car narcissique. L�auteur se fait plaisir et ne cherche pas � cr�er ce dialogue implicite avec son lecteur. Il ne l�invite pas � partager, mais � l�admirer. Et ��, c�est insupportable
Doreen Bodin
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